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Edwood

21 juin 2019

Sorry, we're OPEN

zombie



Il est tard. C'est la nuit. C'est la fête de la musique. J'ai envie de me tirer une balle dans la tête.

C'est par ces quelques mots emplis de joie et qui sauront j'en suis sûr vous faire vous sentir mieux dans votre peau que je souhaitais vous accueillir et rouvrir mon blog.

Eh oui, vous avez bien lu. Ou plutôt tu as bien lu, lecteur unique qui tourne en rond ici depuis des années comme s'il s'était perdu et qui n'est en fait probablement qu'un robot Google écumeur des sites. Un Roomba d'internet ramassant miettes et vieux cheveux sur le sol.

La dernière note date de 2012. Bon entretemps il y a eu un autre blog désormais disparu et dont il faudra que je reposte les notes qui en valaient la peine (aucune). Mais de toute façon peu importe, c'est ici qu'on est bien pas vrai ? Un peu comme le vieux préservatif usagé qu'on prend plaisir à remettre la fois suivante, et tant pis si ça colle un peu.

Tant pis aussi si les blogs c'est passé de mode à peu près en même temps que la Macarena. Tant pis si je ne sais plus écrire comme en témoigne cette tentative désespérée : oaekekee....aaaaa.  Tant pis si tout mon lectorat est mort de vieillesse.

Le principal c'est que le blog existe toujours. Et que les voisins du dessus finissent leur soirée un jour, éventualité dont je commence à sérieusement douter.

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5 mai 2012

Katel



Parfois avant de m’endormir, dans le noir, le regard fixé sur le néant du plafond, il m’arrive d’avoir des flashs de souvenirs. Je n’en comprends pas trop la cause. C’est peut-être dans ces instants de pure solitude, sans rien d’autre à faire que penser et ressasser, que mon esprit décide de bien faire peser le temps qui passe en me rappelant des phases lointaines, qui paraissent si exagérément éloignées que je pourrais les penser tirées d’une autre vie.

Ce soir sans aucune raison j’ai repensé à ma période de colocation, la fin plus précisément. J’en avais déjà parlé. Pour resituer le truc, c’était donc au terme de deux années de vie commune avec mon meilleur pote, à la fac. Des années où les limites avaient été bravées, où la déchéance avait atteint son paroxysme. C’était le moment où, dans une tour abritant près d’une centaine de locataires, le concierge de la résidence avait décidé de venir nous rendre visite tout spécialement à nous, de bon matin, après avoir contacté nos parents vis-à-vis de notre conduite inacceptable. Mon ami lui avait pour ainsi dire conseillé de retourner dans sa cave à vin, agrémentant la chose de quelques politesses pour discréditer le pauvre homme, telles que « Allons, visiblement vous n’êtes pas à jeun… ». Bref, le temps était venu sur décision maternelle de nous séparer et d’entamer notre vie chacun de notre côté.

Il restait donc environ un mois avant l’été et avant l’heure de déménager. Pas vraiment refroidis par ces évènements, nous profitions des derniers jours pour apprécier la vie en colocation et le cadre confortable dans lequel nous vivions.
Durant notre temps de vie dans cette tour nommée « Eurofac » nous n’avions pas vraiment sympathisé avec nos voisins, hormis peut-être un, relativement encombrant, répondant au doux nom de Zébulon. Le brave homme s’invitait chez nous au petit déjeuner, venant emplir l’appartement et nos visages de fumée d’herbe fraiche qu’il cultivait un peu plus loin chez lui au même étage, pendant que nous mangions nos céréales. Il va sans dire que nous n’apprécions guère ces intrusions matinales, mais ça faisait toujours une connaissance hors du cadre de la fac.

Nous passions nos soirées généralement à trois, pas avec Zébulon même s’il faisait régulièrement irruption à notre domicile, mais avec le chat, un vieil ami qui nous avait suivi à Bordeaux et qui « vivait » avec nous la plupart du temps, entrant et repartant souvent sans nous adresser le moindre mot, gisant sur le canapé-lit du salon devant la télé des heures durant, d’où son sobriquet affectueux.

Les soirées se réchauffaient, et le chat installé confortablement sur sa couche, nous alternions entre télé, PC, guitare, et vagabondages sur le balcon, où nous fumions paisiblement nos cigarettes dans la pénombre.
C’est lors d’un de ces moments privilégiés sur le balcon, absorbé par la contemplation du parking de la grande résidence où nous vivions et des volutes de fumée que j’exhalais, que j’ai un beau soir entraperçu la voisine qui vivait à côté de chez nous, juste derrière le mur, elle aussi accoudée au balcon à quelques mètres de moi.

Jusqu’à ce jour nous n’avions pas la moindre idée de son existence. C’était peut-être la semi obscurité du moment ou l'alcool et les drogues, mais sur le coup, je me souviens que je l’avais trouvée vraiment très jolie. Le fait de l’avoir vue, perdue dans ses pensées tout comme moi, observant tranquillement la nuit, ne me l’avait rendue qu’encore plus mystérieuse et attirante.

Bien entendu, sitôt ma cigarette terminée, je m’étais empressé d’aller avertir le chat et mon pote de la présence d’une telle créature à quelques mètres seulement de nous. Ces derniers s’étaient donc subtilement débrouillés pour l’entrevoir, et nous en avions conclus que non, il ne s’agissait pas uniquement de l’obscurité.

Comme vous vous en doutez, pas vraiment doués pour la drague ou pour le contact humain en général, nous vivions donc désormais avec la connaissance de ce fait terrible qu’une jeune femme charmante vivait de l’autre côté du mur, apparemment seule, et qu’aucun de nous ne ferait le moindre effort pour faire sa connaissance.

Le temps passa. Et si d’occasion il nous arrivait d’essayer de provoquer le destin en jouant quelques chansons en son honneur en espérant la voir débarquer chez nous, attirée par si douce mélopée, rien n’arriva, et c’est ainsi que les choses devaient se terminer. Du moins presque, car quelques jours à peine avant le déménagement, rongé par le remord, me vint soudain l’idée folle de tenter quelque chose, de ne pas m’avouer vaincu par la vie et par notre couardise. Je décidais donc de mener une enquête, et par déduction finissais par trouver au milieu de la centaine de résidants la boite aux lettres avec son nom.
Mais vous me connaissez, cet instant de bravoure présageant normalement l’action n’en avait pas vraiment été un, et la connaissance de son patronyme n’avait en fait rien apporté du tout, et n’avait certainement pas émoussé ma timidité et mes a priori. D’autant que je me voyais mal aller toquer à sa porte pour lui dire « Salut, on ne se connait pas, mais je m’en vais.». Les derniers jours, je m’interrogeais donc sur les éventuelles actions que je pourrais mener pour engager contact avec l'inconnue, sans vraiment savoir quoi faire.

Lâche comme aucun autre, mais me maudissant de laisser peut-être filer entre mes doigts une chance de rencontrer le potentiel amour de ma vie, je décidais finalement de faire quelque chose, au terme d’une soirée fortement alcoolisée, et après avoir laissé les hasards de la vie décider à ma place. J'avais réussi à jeter une boule de papier trois fois de suite dans la poubelle, il s'agissait sans aucun doute d'un signe divin. J’adoptais donc la seule possibilité me semblant faire sens : j’écrivais une lettre mystique à déposer dans sa boite aux lettres avant mon départ. Dans celle-ci, très brève, je lui expliquais mon déménagement et le fait que nous étions voisins,  et lui exprimais le mystère qu’elle avait provoquée dans mon esprit les quelques fois où je l’avais entraperçue. Je lui laissais également mon e-mail, au cas où elle aurait souhaité répondre, sait-on jamais.

Et c’est ainsi que je quittais Eurofac, avec la sensation d’un travail bien fait.

Je ne donnais pas cher à la suite de cette histoire, et imaginais déjà son rire à la lecture d’une missive si pathétique. Je sais que moi j’aurais ri. Je décidais donc d’oublier cette affaire, au moins satisfait d’avoir fait un geste en sa direction, fier de ce courage incroyable qui me caractérise.

Mais, rebondissement inattendu, quelques jours plus tard je vis une réponse arriver dans ma boite e-mail. Plusieurs états me parcoururent avant l’ouverture de son message. La honte, tout d’abord, de toute cette manœuvre ridicule ; puis l’inquiétude. Allais-je me faire gentiment remballer, insulter ? Allais-je trouver un « LOL » bien senti pour tout texte ? Mon égo serait-il brisé ? Je ne la connaissais absolument pas et c’était tout à fait possible. C’est le cœur battant que j’ouvris son e-mail, et avec surprise et soulagement que je découvris que non. La très charmante jeune femme était apparemment très compréhensive et sympathique, et sa réponse me ragaillardit quelque peu. Elle y indiquait qu’elle trouvait elle-même mon message intriguant (c’était un peu le but, certes), qu’elle voyait qui j’étais et qu’elle était tout à fait disposée à ce que nous fassions connaissance si je le souhaitais. Yay-oh. Mais elle y indiquait également qu’il était dommage que ça arrive à ce moment-là car elle déménageait elle aussi, et partait en Espagne plusieurs mois. Elle me donnait son numéro de téléphone et son prénom, Katel, et m’invitait à la contacter quand j’en sentirais l’envie (le courage).

Au terme de plusieurs heures d’effroi à l’idée d’aborder une parfaite inconnue en devant lui expliquer le pourquoi du comment j’avais fait ça, je finissais par l’appeler. Et étrangement, tout se passa bien. Décidément très sympathique, nous discutâmes, et après m’être assuré qu’elle savait bien lequel des deux j’étais afin d’éviter toute méprise (ou des trois… même si compte tenu de sa réponse courtoise je me doutais qu’elle ne m’imaginait pas être le chat, charmant personnage appréciant observer les voisins d'en face avec ses jumelles), nous fîmes donc connaissance, Katel et moi. Elle me surprit, en me dévoilant qu’elle aimait s’endormir au doux son des guitares et de la musique de l’autre côté du mur, alors que je pensais qu’elle aurait été horrifiée par les cris d’animaux et autres rires abrutis qu’elle aurait normalement dû entendre.

La conversation ayant porté ses fruits en matière de cordialité et d'absence d'humiliation, nous restâmes donc en contact, par e-mail vu son départ précipité pour l’Espagne. C’est ainsi que les mois passèrent, et nous eûmes le temps de partager beaucoup de choses par ce biais, comme deux jeunes de l'an 2000. Nous nous découvrîmes l’un l’autre, et nos goûts communs et sa personnalité ne faisaient que renforcer ma conviction qu’il se passait quelque chose

Car voilà comment j’ai rencontré la femme de ma vie et désormais épouse, Katel.

C’est ce que j’aurais pu dire dans un univers parallèle. En fait après quelques mois Katel est rentrée en France, elle m’a invité à aller voir un concert avec elle et ses amis mais je n’ai pas pu, et ensuite elle est retournée vivre définitivement en Espagne et nous avons perdu contact à tout jamais.

31 décembre 2011

Titre

2012


Toute l'équipe de "Edwood, le blog" et moi-même nous joignons en une seule et unique entité afin de vous souhaiter d'excellentes fêtes de fin d'année. Nous espérons de tout coeur que vous y trouverez amour, présents, bonheur, réconfort, secret de l'âme humaine.

Et puisque j'ai un rôle pédagogique auprès des plus jeunes, je me sens obligé de vous dévoiler certaines choses qui vous feront grandir : Le père Noël n'existe pas. Et Jésus n'existe pas. Adressez-vous à vos parents pour de plus amples informations.

A très bientôt pour de nouvelles aventures sur "Edwood, le blog", en cette future année 2012 pleine de bonnes résolutions et de nouvelles notes. Sigh.


Edwood et son équipe

19 septembre 2011

Pot Pourri

pageblanche



Quoi de neuf en ce moment sur Edwood-le-blog-le-film@pentagone.org ?

Eh bien pas grand chose mes amis. Enfin si, nous venons tout juste de fêter la 50ème note. Vous ne l'avez peut-être pas remarqué mais nous l'avons bel et bien fêtée. Et par "nous", j'entends surtout "je". Je vous en fais part après coup car je suis comme cela, comme pour mon anniversaire, j'en parle après, afin que les gens ayant oublié se sentent coupables et essaient de me prouver leur amour de façon déraisonnée. Vous pouvez m'offrir un iPhone.

Donc voilà, à part ça, rien de neuf, et nous en arrivons au stade où je n'ai quasiment plus de sujet d'avance sous la main. J'ai bien quelques notes qui croupissent dans des fichiers textes, des notes qui je l'espère vont se bonifier avec le temps comme du vin, même si je sais pertinemment que non. Elles seraient plutôt du genre à rester l'égal d'un cubi de Félissou pour l'éternité. Oui, Félissou, ce "vin de table" qui coûte moins d'un euro et qui se coupe à l'eau pour bien en apprécier la saveur.


felissou

Bouteille de Félissou posant au milieu d'autres bouteilles.


Dans ce genre de situation, en manque de sujet, en manque d'inspiration, nous autres blogueurs pro nous retrouvons face à deux possibilités : La première, ne rien poster jusqu'à ce que l'inspiration vienne, chose que j'ai déjà expérimenté sans trop de succès ces deux dernières années ; La seconde, récolter les moindres informations qui ont le malheur de rencontrer nos yeux fatigués, et en faire un patchwork, une sorte de pot pourri de sujets divers et variés, en espérant que l'un d'eux arrive à toucher l'auditoire.


Sujet 1

Je vous confiais dans la note précédente que j'avais été approché par eD*rling en vue d'un coopération commerciale. Vous avez probablement cru à une plaisanterie malicieuse de ma part comme j'en fais souvent, ou peut-être au délire d'un homme vieillissant rendu fou par l'alcool et les drogues, mais il n'en est rien. La vérité, c'est que j'ai réellement été approché par eD*rling. En effet, voici le mail que j'ai reçu il y a peu de temps :

Sujet : Collaboration e*arling

Bonjour,

Je trouve votre site très intéressant,

Je travaille pour le site internet eD*rling.fr et nous traitons parfois de sujets similaires.
J’ai constaté que vous aviez des partenaires qui vous soutiennent pour votre site, quelles seraient les conditions pour en faire partie ?

Nous pourrions peut-être envisager une collaboration ? En vous aidant à faire connaître votre site par exemple ?

Qu’en pensez-vous ?

Cordialement,

Marine
eD*rling.fr


Cette prise de contact a soulevée chez moi plusieurs interrogations. Premièrement,
quels sont donc les "partenaires" qu'a cru voir sur mon blog Marine de eD*rling ? S'agirait-il de Zombocom, un site qui figure dans mes liens ? Ont-ils accès grâce à leurs mystérieux pouvoirs à des informations que je connais pas ? Serais-je sans le savoir associé à des marques ou des sponsors ? Toujours est-il que si un jour en buvant un soda ou en mangeant un steak vous voyez sur l'emballage une pub pour "Edwood, le blog qui met du beurre dans tes épinards", je vous serais très reconnaissant de m'en tenir au courant.

Ensuite, les "sujets similaires". Je suis tout à fait conscient que la note sur la Femme Scorpion a considérablement dégradée la nature des requêtes qui amènent à mon blog, étant donné que depuis que je l'ai postée j'ai tous les jours des résultats comportant au moins les mots "Seins", "Bite",  "Nichons", ou "Viol". Par exemple rien qu'aujourd'hui, j'ai pu découvrir les mots-clés suivants : "GROSSE PUTE AUX GROS NICHONS", "gro sein au soleille", "femme gros seins violentée", ou encore "femme gros sein et chate plein de poil !!" (points d'exclamation d'origine). Et ce n'est là qu'un échantillon non exhaustif. Or, ces visites représentent 90% des accès au blog, et je ne vais pas cracher dans la soupe, c'est grâce à elles que je peux vivre de cette activité à temps plein qu'est le blogging. Mais cela m'amène tout de même à me questionner sur le sens que je dois désormais donner à mon blog. Dois-je en revoir complètement le concept et ne poster que des nouvelles érotiques, des photos de seins et des vidéos porno ? Suis-je censé en faire un blog-rencontre avec un système de commentaires webcam pour répondre à la demande sans cesse croissante de mes visiteurs ?

Mais surtout, surtout, dois-je accepter la collaboration avec eD*rling ? Dois-je même m'INSCRIRE sur eD*rling et peut-être rencontrer la femme de ma vie, une Simone, 65 ans du Gers qui aimerait la chasse et le tricot ?

Le débat est ouvert.


Sujet 2

Cela fait quelques temps que je voulais vous en parler, sans que ce soit assez touffu pour en faire une vraie note, alors je profite du patchwork pour le placer. J'ai découvert quelque chose de génial : Le Speed hating. Vous connaissez probablement le Speed dating, qui consiste à participer à des rencontres en compagnie de nombreux autres participants et participantes, le concept reposant sur la micro rencontre, avec 5 minutes pour découvrir chaque personne, et essayer de vous faire aimer d'elle dans ce court laps de temps.
Eh bien le Speed hating, c'est l'inverse. Vous avez 5 minutes pour vous faire haïr par la personne en face. Inutile de dire que ce concept m'a semblé d'emblée bien plus intéressant que l'original, et a éveillé en moi des envies de conflit et de haine que je pensais disparues depuis mon adolescence. Se montrer détestable et désagréable, après tout, c'est une vraie stratégie, un vrai don de soi. Analyser l'inconnu qui se trouve en face de nous, et essayer d'imaginer tout ce qui peut le répugner le plus chez un être humain, afin de lui en faire don. Existe-t'il un partage plus complet que celui-là ?

D'ailleurs détail amusant, le premier lien google vers le Speed hating amène sur eDarling, décidément prêt à s'engoufrer dans toutes les brèches de l'humanité.

Je vous invite donc cordialement, dans la bonne humeur et la franche camaraderie, à participer à un Speed hating avec moi. Soyez assurés que je serai le partenaire idéal, et que je vous ferai passer un mauvais moment comme rarement vous en aurez connu dans votre vie.

Le débat est ouvert.


Sujet 3

Je me suis remis à fumer. Certaines personnes le font sous la contrainte d'une violente dépression, ou simplement par erreur lors d'une soirée d'excès. Dans mon cas il s'agissait d'un acte totalement délibéré. Eh oui, je suis comme ça, surfant à contresens de la vague sociale, à l'heure où le prix de ces petites baguettes de bonheur ne cesse d'augmenter et où il devient presque interdit de fumer chez soi, par peur d'intoxiquer ses voisins au cas ou la fumée parviendrait à passer sous les plinthes.

Alors pourquoi cette décision, pourquoi avoir eu l'envie d'avoir envie de reprendre, alors que j'avais arrêté depuis près de deux ans ? La réponse est toute simple chers lecteurs : PARCE QUE C'EST BON. Tout simplement. J'ai pesé le pour et le contre, et en suis rapidement arrivé à la conclusion que fumer, c'est bon.

Vous mêmes, fumeurs ou anciens fumeurs, vous le savez. Vous connaissez l'incroyable félicité que l'on ressent en inhalant la délicieuse première bouffée de tabac après un repas. Quelle merveilleuse sensation de bien être et de complétion, quand la flamme du briquet vient faire rougeoyer la blonde qu'on tient fébrilement entre ses doigts, tout en l'embrassant du bout des lèvres. C'est presque sexuel. Quel plaisir que d'être confortablement installé dans son canapé en regardant un film, et qu'alors qu'on a la sensation qu'il manque quelque chose pour que l'instant soit parfait, on se souvient qu'on est fumeur, et qu'on peut donc légitimement s'allumer une cigarette, et transformer ce moment qui jusque là était simplement agréable, en instant de pure extase.

Car fumer après tout, c'est ça. C'est reconnaître sa faiblesse d'être humain, et accepter d'en jouer le jeu en créant volontairement le manque, un manque qu'il sera possible de combler à volonté, à chaque instant où on le sentira nécessaire. Quelle merveilleuse thérapie. Quel soulagement face au stress, à la tension de la vie, à l'absence d'accomplissement personnel.

Bien entendu, je ne vais pas vous mentir, reprendre c'est difficile. La culpabilité avant d'allumer sa première, cette pression sociale que l'on ressent et qui nous fait un peu hésiter. On se dit merde, est-ce que j'ai vraiment raison de me remettre là dedans ? Est-ce que j'en ai vraiment besoin ? Ne suis-je pas en train de faire une erreur ? Puis vient le moment où on se lance après tout ce temps. Moment de malaise. On s'en veut presque un peu. La première cigarette n'est pas bonne, elle n'a pas vraiment de goût, elle rend un peu malade. On se dit presque que c'était un coup dans l'eau, qu'on ne va pas reprendre finalement. Mais j'avais anticipé tout cela, je m'étais préparé, car j'avais déjà repris dans ma vie, et je savais. Je savais qu'il n'y avait qu'à attendre le lendemain pour que la suivante soit meilleure et appréciable. Et quelques jours seulement pour que fumer redevienne un plaisir absolu, une compagne de tous les instants.

Et ce soir, alors qu'à deux heures du matin je peux m'accouder au balcon et savourer une délicieuse et légère brise de nuit d'été en regardant les volutes de fumée planer délicatement devant moi, je me dis que j'ai eu mille fois raison.

En complément d'information, je vous invite à lire le livre de William WHITBY, "VIVE LE TABAC". Un livre où l'on découvre que "l'usage du tabac n'est pas mauvais pour notre santé", et qu'il protège souvent du cancer et de l'infarctus. (Paris, MA Editions, 1983).

Et laissez moi vous dire qu'en 1983 on savait de quoi on parlait. William WHITBY le premier. Un sympathique bonhomme que ce WHITBY. Je ne me lasse pas d'écrire son nom. WHITBY.

De toute façon si la cigarette avait déjà fait le moindre mal à quelqu'un, je crois que ça se saurait.

Le débat est ouvert.

11 septembre 2011

Des souris et des hommes

mice



Bonsoir.

Parfois, dans la vie d'un artiste-créateur, sous les projecteurs éblouissants de la gloire et du succès, vient un moment où, par un concours de circonstances malheureux, on en vient à promettre à son auditoire des choses insensées qu'on sait pertinamment qu'on ne pourra jamais produire. C'est cruel mais c'est ainsi, nous sommes comme cela nous autres, saltinbamques du rêve. N'échappant pas à la règle, alors que je suis en ce moment même approché par e-Darling afin de concrétiser un partenariat hautement rémunérateur grâce aux nombreuses références sexuelles Google que vous m'offrez tous les jours, je décide de vous dévoiler cette vérité à la noirceur qui n'est pas sans rappeler celle d'un point sur un nez.

Oui, mes amis, il m'est moi aussi arrivé de fauter, je le confesse. Il m'est arrivé sur ce même blog ou sur les anciens de vous annoncer des choses, de vous teaser, de vous séduire en vous mettant l'eau à la bouche, et de vous promettre des histoires aussi farfelues qu'attirantes, dont la drôlerie pure faisait s'esclaffer rien qu'en lisant le pitch. Je m'en suis rendu compte en survolant mes archives, chose que je fais chaque soir en riant de bon coeur afin de passer un agréable moment.

Je vous ai ainsi promis, entre autres, de vous raconter la suite de mon fantastique voyage à Paris qui devait compter 21 parties et dont une seule à ce jour s'est trouvée publiée. Je vous ai de la même façon invités à croire que je posterais un texte sur Musclor, ce héros de nos enfances. Enfin, vous n'êtes pas sans savoir que j'avais introduit suite aux très cultissimes notes sur les araignées et sur mon combat contre le Roi Moustique une grandiose série de textes qui vous narrerait l'état de délabrement dans lequel se trouvait mon appartement de l'époque, et une description complète de l'incroyable faune et flore qui l'avaient envahi et transformé en basse-cour sonnante et caquetante.

Mais chers lecteurs, aujourd'hui, j'ai décidé qu'il était temps de remplir mes engagements, d'oublier cette frénésie du pouvoir qui poussait le petit homme fantoche que je suis à vous mentir délibérément. Oui, vous l'attendiez comme un cadeau de Noël qu'on réclame tous les ans avec espoir mais qu'on ne verra jamais venir, comme un poney, ou un bermuda. Je recevais tous les jours des centaines d'e-mails à ce sujet, des lettres pitoyables mais touchantes de personnes malades n'attendant qu'une dernière chose de ce monde : pouvoir lire la note sur les souris de mon ancien appartement.

EH BIEN LA VOILA.

Tout cela date d'il y a fort longtemps, dans une lointaine galaxie. J'ai pour l'écrire dû remonter dans le temps et réactiver les cellules mortes de mon cerveau à l'aide de nicotine et autres puissantes drogues afin de pouvoir m'en remémorer chaque détail. En fait pour être franc, j'avais espéré retrouver un début de note que je pensais avoir écrit un jour d'ivresse. Après avoir fouillé méticuleusement les 150 documents textes qui peuplent mon dossier d'écrits incomplets, j'ai fini par retrouver ce que je souhaitais. Du moins je le pensais, car en réalité je me suis aperçu avec effroi que je n'avais écrit qu'une seule ligne. Inutile de dire que j'ai été déçu, mais qu'elle sera néanmoins intégrée à la note, et ce à plusieurs reprises, car c'est toujours ça de pris.


DES SOURIS ET DES HOMMES


Partie I

Revenons en l'an 2008. Le monde est considérablement différent de celui que vous connaissez aujourd'hui. Les gens se déplacent à l'aide de troncs d'arbre qu'ils font rouler bruyamment sur le sol, la mode est aux pattes d'eph et nous écoutons Ace of Base. Nous sommes heureux et insouciants, vivant l'instant présent comme de doux rêveurs, sous le règne du président Pompidou. Je crois. Non en fait je ne crois pas, mais ce nom est beau comme une fanfare et je souhaitais l'utiliser.

J'étais dans mon appartement en compagnie de mes amis moustiques et fourmis, et je passais une délicieuse soirée dans le monceau d'ordures m'entourant et constituant le cadre de vie de ce lieu. Vaisselle sale, déchets en tout genre jonchant le sol, je m'étonnais presque de ne pas encore avoir succombé au choléra, mais ne m'en souciais guère plus que ça, parce que mine de rien c'était une bonne soirée. J'étais donc en compagnie d'une femme, probablement M., ou M., ou M., et nous regardions tranquillement la TV dans un état proche de l'abrutissement, quand tout à coup, j'entendis un cri dans la nuit. Ce cri, ce n'était autre que ma compagne, qui venait d'apercevoir une créature passer devant elle dans la pénombre. Alarmé par cet avertissement sonore laissant entendre qu'il ne s'agissait pas des insectes mutants habituels, je décidais de prendre les choses en main et d'essayer de comprendre ce que pouvait bien être l'indésirable, n'aimant guère les créatures de ce genre, ou tout simplement les étrangers. Je partis donc en chasse de la bête, m'attendant presque face à la description de mon amie à voir surgir un cafard géant ou autre ragondin pesteux. Je jetais un coup d'oeil sous l'armoire, sous le lit, derrière la télé, quand tout à coup, je le VIS. Oui, je le VIS, ou plutôt je la vis, car il s'agissait en fait d'une petite souris. Avouez que vous être surpris, vous qui n'aviez lu ni les multiples titres de la note ni le préambule, et qui aviez commencé directement à ce paragraphe !

Une souris donc. Relativement vive, mais quand même assez boulotte, du genre à aller se cogner contre le mur en courant. Attendrissement. Je compris tout à coup pourquoi depuis une semaine environ je retrouvais mes réserves de pain de mie rongées, et des crottes de rongeur un peu partout sur le sol de ma cuisine. Non, ça ne m'avait pas mis la puce à l'oreille jusque là, même si elle devait pourtant en avoir en nombre, des puces.

Amusés par cette sympathique découverte, car après tout il s'agissait d'un vieux bâtiment et il n'y avait donc rien d'étonnant à ce qu'il soit peuplé de rongeurs, même si je me trouvais au troisième étage, nous décidâmes de lui donner un nom, et après quelques jours en trouvant ses déjections sur mon plan de travail ou dans mes assiettes, d'essayer de la capturer pour nous en débarrasser.

Fifi la souris.

Mais comment la tuer ? Si vous l'aviez vu, avec sa petite tête d'enfant-souris. Cela serait comme tuer un bébé. Un bébé pillant mes provisions alimentaires, et souillant de ses tiques pestiennes et autres galles mon environnement de vie.
Or, vous me connaissez, j'ai un grand coeur d'enfant. Impossible pour moi d'utiliser un piège et de retrouver une pauvre malheureuse la tête à moitié arrachée. Je souhaitais que nous réglions ça à l'amiable, et cela impliquait donc une non-souffrance des animaux.

Je partais donc comme tout homme de 2008 en recherche d'information sur altavista.com, et tombais sur plusieurs sites de gens comme moi, n'aimant pas faire de mal aux bêtes, mais n'appréciant pas non plus la maladie. J'y trouvais des astuces pour capturer sans violence et sans dépense les petits animaux de ce genre.

Le concept était simple, et ne nécessitait qu'un rouleau d'essuie-tout et une poubelle pour être mis en place. Je vous en fais un petit schéma, j'aime beaucoup les schémas :


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Comme vous pouvez le constater, plan simple et génial. La souris, alléchée par le fumet délicieux d'un bout de pain rassi, entre dans le rouleau de sopalin qui balance dans le vide, et en essayant de se saisir de son précieux repas, fait chuter sous son poids ce dernier avec elle dedans en direction de la poubelle. Probablement un truc tiré de Picsou magazine, toujours est-il que sur le papier, ça avait toutes les chances de fonctionner.

Le premier soir, je mis donc le piège en place. Nous attendions, toutes oreilles sorties, le moindre son prouvant que ça avait fonctionné et que nous tenions notre parasite. Malheureusement il n'en fut rien. Nous partîmes nous coucher, et c'est alors que ma nuit était déjà bien entamée que je fûs réveillé par un bruit régulier et agaçant. Me levant pour voir ce dont il s'agissait, je me rendis compte avec joie que la bête était captive ! Le bruit agaçant, c'était celui de ses sauts contre la paroi de la poubelle en plastique lisse. Ca faisait une petite vingtaine de minutes qu'elle bondissait pour essayer de sortir de sa prison, ce qui était passablement énervant pour quelqu'un essayant de dormir comme vous pouvez vous le figurer. Mais trop heureux de contempler la petite créature prise au piège, je décidais d'aller réveiller ma partenaire dans un geste de pure galanterie afin qu'elle partage avec moi ce moment, et de lui présenter notre nouvelle amie. Je suis comme ça moi, j'aime que les autres partagent mes réveils.

Une fois la découverte passée, il fallut prendre une décision, qu'allions nous en faire ? Fatigués, nous décidâmes pour le moment de fermer la poubelle au cas ou à l'aide d'un plastique percé de petits trous de la taille d'un sténopé afin que le malicieux souriceau puisse respirer mais pas s'échapper, et d'aller reprendre notre nuit. Elle finit par se calmer et nous pûmes donc dormir quelques heures, non sans quelques réveils intempestifs, témoignages de sa vivacité.

Vers six heures, n'arrivant plus à dormir, il fallut définitivement prendre une décision. Elle fut la suivante : descendre les trois étages en caleçon avec la poubelle dans les bras, et aller rendre la petiote à la rue qui l'avait vue naitre.

La larme à l'oeil, je vis mon nouvel animal de compagnie s'enfuir à toute allure en se cognant contre la porte d'entrée, puis partir en direction du salon de coiffure le plus proche, qu'elle a probablement envahi depuis.


Partie II

Bon. Quelques jours séparent la rédaction de la partie I de la partie II, et autant vous le dire tout de suite : aujourd'hui je suis de mauvaise humeur. Je me suis levé du mauvais bulbe pédestre, et je me suis coupé en me rasant. Alors la partie II sera de mauvaise humeur. Elle ne sera pas joyeuse, elle sera triste et cruelle. Fini les attendrissements et les franches rigolades, il va y avoir du sang de souris, il va y avoir des morts, des cadavres partout, de la haine animalière et raciale, de la vérité crue et brutale.

Donc, une semaine après les évènements relatés dans la première partie, alors que nous pensions avoir éliminé la menace souricienne à tout jamais, nous étions à nouveau comme qui dirait envahis. Oui je dis bien envahis, car il semblerait qu'avant son départ, Fifi ait eu la délicate attention d'engendrer une centaine d'enfants, étant donné que nous en voyions désormais toutes les minutes et toutes les secondes, galopant sur le parquet, sur le comptoir, dans les placards, dans nos chaussettes, dans l'aspirateur, ou dans nos soutien-gorge.

Je remis donc le piège-sopalin en place, mais, si les premières heures nous procurèrent un vif amusement, capturant une petite souris toutes les 5 minutes, au bout d'un certain temps, contempler le zootrope que représentait la poubelle remplie de rongeurs bondissants nous lassa quelque peu. Passées quelques tentatives vouées à l'échec, comme essayer de boucher les trous d'accès à l'appartement, ou de vivre dans la salle de bain, je décidais donc de recourir à une offensive plus directe et de souhaiter désormais la mort de nos amies miniatures.

Je m'armais pour cela d'un puissant pot de MORT-AUX-RATS que je saupoudrais partout, y compris dans mes plats cuisinés. Très vite, son effet se fit sentir. De retour de l'hôpital, je trouvais une pauvrette mourante titubant sur le sol tel un caméléon, souffrant mille douleurs. Si cette découverte m'emplit de tristesse pour la pauvre créature, je ne pouvais néanmoins qu'admettre qu'il s'agissait là d'un mal nécessaire, tant pour ma santé que pour ma survie. Ne pouvant supporter la vision de l'adorable créature agonisant, je décidais de m'armer de moufles afin de ne pas attraper la peste, de l'attraper par la queue, et d'abréger ses souffrances en la projetant de toutes mes forces depuis ma fenêtre jusqu'au hall d'entrée en bas de mon appartement. EH OUI JE SUIS UN MONSTRE. Je suis comme cela. Quelques jours plus tard, le hall d'entrée était devenu un véritable cimetière, pour la plus grande joie des autres résidents.
Mais je me rendis vite compte que cet holocauste animalier que je provoquais ne servait pas à grand chose, il était trop tard. Les souris revenaient sans cesse, reviendraient sans cesse, il fallait me rendre à l'évidence : les tuer ne faisait qu'augmenter la longue liste de péchés de ma vie que j'aurais un jour à expliquer en haut lieu, il valait mieux se résigner à apprendre à vivre avec.

C'est donc ce que nous fîmes. Il fallut ranger, nettoyer. Oui, nous en étions arrivés là, mes amis. Nous avions été vaincus par la vie, qui nous ôtait notre liberté de vivre salement. Nous devions désormais faire attention et protéger les aliments, passer l'aspirateur, désinfecter, faire la vaisselle. Bref, nous dûmes apprendre à devenir responsables, car cette histoire nous aura au final servi de leçon.

A qui vais-je faire croire ça ? Une semaine plus tard, l'appartement était à nouveau un dépotoir.

Les voisins se plaignaient que nous laissions nos poubelles dans le couloir afin de ne pas susciter l'intérêt des rongeurs. De plus nous ne prenions même plus la peine d'amener les souris jusqu'à la rue, nous les libérions désormais directement dans l'escalier. Oui, je crois que les habitants du 12 rue du parlement Saint-Pierre peuvent me remercier d'avoir contribué à l'invasion du bâtiment. Pour ma défense, il avait été prévu une dératisation de l'immeuble, mais les responsables n'ont apparemment pas jugé utile de m'en informer et ont donc "oublié" mon appartement, ceci réduisant un peu à néant leur effort.

Lorsque, excédé par la vermine, je décidais enfin quelques mois plus tard de prendre la sage décision de déménager, et suite au grand nettoyage qui dura à peu près 1000 jours, je découvris sous les meubles ou derrière le frigo les vestiges d'une société complexe et fleurissante, ainsi que moult cadavres qui, je l'espère, m'auront inoculé nombre de maladies graves en pourrissant pendant des mois à l'abri des regards indiscrets.

J'aurais pu, oui, j'aurais pu avertir le prochain locataire dont j'ai moi même dirigé les visites, de cette présence indésirable, tout comme j'aurais pu également l'avertir par ailleurs du fait que l'isolation des fenêtres revenait à peu près à la même chose qu'avoir un trou béant dans son mur. J'aurais pu avoir pitié du pauvre bougre. J'ai préféré lui dire que "en hiver il fait froid, en été il fait chaud", et qu'il ne "manquerait pas de compagnie".

Paix à son âme.

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28 août 2011

Le Prisonnier

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Lecteur, aujourd'hui je vais t'en dire plus sur ma vie. Je vais te permettre de pénétrer mon passé et de remonter le long fleuve tortueux d'un des nombreux traumas qui me rongent l'existence.


J'ai passé toute mon adolescence dans une pittoresque bourgade du Pays Basque, appelée "Saint Jean de Luz". Tu reconnais probablement ce nom, habituellement accompagné dans une phrase de quelque expression joyeuse comme "bath" ou "tekno", parce que Saint Jean de Luz la côte, Saint Jean de Luz les vacances, Saint Jean de Luz la mer. Eh bien laisse-moi te dire que Saint Jean de Luz la MERDE.

Saint Jean de Luz est le lieu typique où on aime passer ses vacances : Petite ville tranquille, avec son petit port, ses petites bicoques, ses petits habitants. On y trouve la plage, des restaurants traditionnels, des boutiques de souvenirs hors de prix. Bref, le repos, le plaisir, le soleil et les baignades.

Mais vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait ce lieu magique de vos vacances une fois que vous l'aviez quitté, fin Août ? Vous êtes-vous déjà demandé à quoi pouvait bien ressembler la vie de ces gens qui y résident toute l'année, qui y vont au collège, au lycée ? Non, bien sûr que non. Et vous avez eu raison. Cela vous aurait probablement déprimé pendant plusieurs années. La vérité, c'est que le temps ne s'arrête pas après votre départ jusqu'à l'été suivant. Je le sais, j'ai été un de ces gens.


Alors que les années lycée sont habituellement l'occasion de s'ouvrir au monde, de concrétiser ses premières relations amoureuses ou sexuelles et d'apprécier la vie dans tout ce qu'elle a de plus acnéique, j'ai pour ma part passé une période lycée chaotique. Au pays Basque, les goûts des gens se résument à quelques notions : Rugby, Pelote Basque, Surf et Chants Basques. Les Basques sont des gens qui se battent par exemple pour que le panneau "STOP" soit écrit en Basque. De nature différente, étant ouvert d'esprit à d'autres cultures et à d'autres horizons que ceux-ci, j'ai donc eu beaucoup de mal à sociabiliser avec mes camarades. J'ai passé l'essentiel de mon temps de vie là-bas avec quelqu'un, quelqu'un exactement dans le même état d'esprit que moi. Je n'ai trouvé personne d'autre. Un seul être capable de comprendre dans tout le lycée.

Au gré des années, nous en sommes venus à penser que nous disposions d'une intelligence supérieure face aux autres êtres qui nous entouraient. Nous avons donc petit à petit développé un fort complexe de supériorité, bien qu'encore aujourd'hui, je continue de me questionner sur la véracité du complexe, et me demande s'il ne s'agissait pas tout simplement d'un bien fondé.


Malheureusement les Basques aiment aussi l'esprit de communauté. Et l'accordéon. Or, deux parias qui regardent des films d'auteurs, cultivent un humour décalé et écoutent des musiques composées d'autre chose que d'accordéon, n'ont pas réussi à remporter le respect normal qui aurait dû en découler dans toute autre société capable de reconnaitre une élite intellectuelle au sein de ses membres.
Dotés d'une capacité d'adaptation caméléonesque après des années de survie au sein de ce peuple ingrat, nous aurions facilement pu continuer de feindre l'intérêt pour leurs valeurs et leurs goûts et nous mélanger à eux. Mais nous n'en avions plus envie, nous étions las. Nous avons donc préféré nous auto-exclure de cette société, et vivre comme des rejets, sans même l'espoir de passer pour des incompris.

Ainsi donc, à chaque intercours, même s'il n'était que d'une durée de 10 minutes pendant que le prof allait chercher un verre d'eau, nous nous échappions hors de l'enceinte du lycée afin d'aller avaler quelques goulées d'air libre ou de nicotine à pleins poumons, libérer notre esprit oppressé, plutôt que d'avoir à échanger le moindre mot avec les autres. Quand venait l'heure de manger, nous trouvions mille ruses pour fuir la cantine et partir en expédition en ville (cf. Cantine Buissonnière). En gros, à la faveur de la moindre occasion nous quittions l'établissement. Nous revenions souvent en retard. Et pour tout vous dire, mon taux d'absentéisme en 1ère et en Terminale a frôlé le record national. J'avais sur mes bulletins des commentaires tels que "Une seule note n'est pas suffisante pour établir une moyenne", "Ne connait pas l'élève", ou encore "Jamais vu".

Voilà pour la situation. Comme vous l'aurez compris, nous avions donc un temps fou à tuer dans Saint Jean de Luz.

Autant vous le dire tout de suite, si les premiers mois de lycée ont marqué dans mon esprit une sensation de pure liberté après le collège, c'est à dire la découverte du fait qu'on était devenus "responsables", et donc qu'on pouvait quitter l'établissement quand nous le souhaitions afin d'aller voler à l'étalage ou dégrader des biens publics, la suite aura été bien moins joyeuse.

Les premiers temps, je découvrais la ville, visitais quelques commerces, la gare, un disquaire. Je prenais mes marques, j'étais heureux.

Tois ans plus tard, après avoir arpenté chaque parcelle de la ville plus de 5000 fois de mes pieds las et usés, j'avais l'impression d'être pris au piège sur une île maudite. Il y avait des points-clés où nous nous retrouvions, mon compère et moi : "La gare", "Le disquaire", "La sandwicherie". Et c'était tout. C'était Saint-Jean-de-Luz. Car ces trois lieux étaient au final les seuls endroits susceptibles de fournir un quelconque intérêt. Et encore, la gare nous servait simplement de banc où nous asseoir hors du lycée. Le disquaire n'avait pas reçu de nouveau CD depuis près de 10 ans, et faisait payer le moindre album d'occasion 50€. La sandwicherie nous nourrissait. Voilà. Pendant trois ans. Rien de plus.

Nous ressemblions à des lions de cirque dans leur cage, la cage étant cette ville damnée. Nous tournions en rond, perdant la raison et la patience dans ce lieu oublié du reste de la race humaine entre Septembre et Juillet. Nos imaginations pourtant fertiles et notre curiosité à fleur de peau se retrouvaient bridées au niveau le plus bas de l'existence. Nous croisions dans la rue les mêmes gens tous les jours, toutes les minutes. A tel point que nous en devenions fous.


Tout a commencé un soir, quand nous avons surpris un fait étonnant. Le même homme, à plusieurs reprises, à plusieurs endroits différents, au beau milieu de la nuit vers 3h du matin. La rue était complètement déserte, ainsi ne fut-il pas difficile de le remarquer quand nous le croisâmes une première fois, en sortant d'un endroit lambda. Un homme étrange, semblant venu d'ailleurs et sans endroit réel où aller. Nous en prîmes note quelque part dans un recoin de notre cortex, et continuâmes notre route. Une demi-heure plus tard, fort loin de là, nous le croisâmes, à nouveau face à nous, affublé d'un chapeau. La logique aurait voulu que s'il suivait bien la direction dans laquelle nous l'avions vu aller la première fois, il n'aurait pas dû pouvoir se trouver à cet endroit là, quel que soit son itinéraire. Et encore moins avec un chapeau. A moins bien entendu qu'il n'ait couru dans une rue parallèle pour nous rattraper après être passé chez lui se changer. Or le malhonnête homme faisait mine de rien, comme s'il déambulait le plus innocemment du monde à ces multiples endroits déserts à 3h. Nous en avons donc déduit tout naturellement qu'il nous espionnait et essayait de nous berner par cette attitude désinvolte et son couvre-chef.

Ce n'était que le début.

Suite à cet évènement, nous nous sommes mis à devenir méfiants. Nous avions ainsi élaborés une théorie comme quoi ces gens que nous croisions sans arrêt étaient en fait des figurants. D'ailleurs nous les appelions directement "Les figurants". Il y avait Figurant n°1, Figurant n°2 et ainsi de suite.
Il faut dire que certains Figurants semblaient vraiment sortir d'un mauvais film d'espionnage. Car après avoir décidé d'ouvrir les yeux sur leur condition et de devenir douteux du moindre d'entre eux rencontré au détour d'une ruelle, marchant derrière nous, ou caché derrière un mur, nous découvrîmes qu'il ne pouvait plus à ce niveau là s'agir de simples hasards, et que quelque chose se tramait bel et bien dans notre dos. Nous nous amusions à essayer de les reconnaitre sous leurs costumes parfois plus que farfelus, riant de la supercherie si peu discrète. Oui, nous croisions tellement souvent les mêmes gens que cette théorie était crédible.

C'est là toute l'horreur d'une ville comme Saint Jean de Luz. Elle nous avait rendus littéralement paranoïaques. Je me souviens même d'un jour de pure folie où, excédé de recroiser sans arrêt la même personne à divers endroits, rendu hors de moi par cette folie d'isolement et de dépression qui naissait dans mon esprit, j'étais allé lui hurler dessus comme un maniaque dangereux, "JE SAIS CE QUE TU FAIS !!". L'homme m'avait regardé d'un air faussement incompréhensif et avait peut-être même esquissé un sourire, trahissant une culpabilité quelconque que j'avais mis au jour par mon accusation délirante.

Au terme de ma terminale, j'avais envisagé les deux possibilités suivantes : Avoir mon bac et foutre le camp au plus vite, ou le rater, et partir me noyer en mer. Dire adieu à ce monde. En finir au milieu des mérous et des méduses. Même si à mon avis un dispositif serait intervenu pour m'en empêcher comme dans Le prisonnier. Probablement une grosse boule blanche avec un béret basque et faisant un son d'accordéon.

Fort heureusement, j'eu mon bac, et parallèlement à cela, les vacances suivantes nous nous rapprochâmes par hasard d'un groupe de gens "différents", des rescapés avec qui nous pûmes enfin partager des moments, des nuits allongés sur la plage, à regarder les étoiles en jouant de la guitare, et en buvant beaucoup d'alcool. De l'alcool pour oublier celle que l'un d'eux, devenu un de mes meilleurs amis, surnommait "Saint Jean de Blues".

22 août 2011

Facilité n°2

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Je crois que ça se passerait presque de commentaires. Il semblerait que mon blog soit le dernier endroit restant où trouver des photos de seins. Du coup je récupère la crème des visiteurs des internets.

Et toi qui a cherché sur Google "caca d'éléphant" n'hésite pas à te présenter, on peut peut-être en discuter.

14 août 2011

Revival

edwood revival



Cher lecteur.

Si tu me connais un minimum, ou si tu es doté de la capacité analytique d'un requin-baleine, animal chassant exclusivement du plancton, tu sais que je suis quelqu'un qui vit dans le passé. Le genre de gars qui lors d'un déménagement tient à conserver les moitiés de tickets de cinéma déchirées d'il y a 5 ans, parce que ce jour là il était grippé et qu'il avait vu un film de Walt Disney. Le genre de gars qui garde toutes sortes de choses qui n'auront plus jamais aucune utilité dans un grand placard, comme par exemple une alimentation de Game Boy cassée depuis des siècles, les recharges de téléphones si vieux qu'ils ne pouvaient même pas envoyer un SMS, ou encore des programmes TV poussiéreux qui datent de son adolescence. Au cas ou un nouveau jeu sortirait tout à coup sur Game Boy et qu'il décide d'en racheter une, que tous ses portables tombent en panne et qu'il soit obligé d'en utiliser un datant de Mathusalem, ou encore que le cours du temps s'inverse, et qu'on revienne au 18 Juin 1998 afin que le programme TV soit d'une quelconque utilité.

Le genre de gars qui a toujours ses dents de lait dans une petite boite rose en forme de coeur que la petite souris lui avait offerte.

Rien d'étonnant donc à ce que ce genre de gars ait passé ses dernières années à faire tout son possible pour remettre en ligne les archives de ses anciens blogs, qu'il gardait secrètes dans un dossier de son PC comme s'il s'agissait d'une sainte relique ou d'un document mettant en péril la sécurité du Pentagone.

Maintenant que c'est fait et que vous avez compris qu'il ne s'agit pas d'un trip mégalo mais de simples problèmes psychologiques, et vu que je suis pas le genre de gars qui se fout de ses lecteurs (même s'ils sont gros et laids ou blonds), j'ai décidé d'enrober cette facilité consistant à vous proposer du neuf avec du vieux à l'aide d'une vraie note douce-amère faite de 85% de texte inédit et racontant l'histoire des blogs en question. Non, je vous ai déjà dit de ne pas me remercier, ça me gêne.


Je vous présente TEH EDWOOD ROCAMBOLOUS BLOG REVIVAL NOTE WITH 85% NEVER-SEEN-BEFORE TEXT


PART I : TEH MYSTERIOUS EDWOOD BLOG HISTORY


Tout a commencé en l'an de grâce mille-neuf-cent-nonante-deux. Non en fait pas du tout, j'avais juste envie de placer nonante. J'aime nonante. Ca a commencé en fait le 26/09/2003 quand sur le coup d'un cruel ennui probablement dû à la lenteur d'affichage d'un porn sur mon écran, connexion AOL 56k oblige, j'ai décidé d'ouvrir un BLOG : EDWOOD.

Autant le dire, je n'avais absolument aucun sujet, inspiration, ou même idée à partager avec mes lecteurs.

J'ai donc commencé par forcer mes amis à venir me lire en leur promettant des faveurs sexuelles en échange (un peu comme aujourd'hui en fait). Je me contentais d'écrire des banalités sans intérêt teintées de kikoololeries afin d'obtenir quelques "LOL!!" en guise de commentaires, de gens bien trop respectueux de ma personne pour me dire que c'était en fait nul et aussi intéressant qu'observer un requin-baleine chasser son plancton. (Celui ou celle qui répondra "LOL!!" à cette note sera banni(e) à vie, puis violé(e) à l'aide d'objets rigolos et difformes)

Petit à petit j'ai commencé à écrire des choses plus longues, à peine plus intéressantes, avec à peine moins de smileys. Des humiliations vécues, en particulier. Il faut dire que c'est un peu l'histoire de ma vie, donc forcément j'en ai sous le pied. Quelques trucs sur du mauvais cinéma aussi. Décidément en proie à un ennui mortel, j'ai commencé à visiter d'autres blogs sur la même plate-forme (u-blog.net) et à prendre la chose un peu plus au sérieux. Je postais quasiment tous les jours à l'époque, et j'ai donc fini par m'adapter à ce concept aussi addictif qu'une délicieuse pipe à crack.

J'ai fait d'agréables rencontres, chose incroyable, j'ai même reçu quelques visiteurs qui ne me connaissaient pas d'avant. Il faut dire que le phénomène blog éclatait à peine, et il était facile de faire son trou dans la sphère française, même en racontant son inintéressante vie, pour peu qu'on mentionne son pénis ça et là et qu'on poste quelques photos de soi, l'air dépressif et tourmenté. C'était le début de l'AGE D'OR.

Au fil des visites et des commentaires, je rencontrais donc d'autres blogueurs et me liais d'amitié avec eux, CALI, KALINKA, SSKIZO, ou encore BENBEN pour n'en citer que quelques uns. Non en fait je viens de citer tous ceux qui me reviennent à l'esprit. Et alors que nous pensions ne faire que partager en toute innocence, sans même nous en rendre compte, nous nous retrouvâmes au centre d'une blogosphère à danser la valse du bonheur, à nous linker et à partouzer commentairement parlant. Ou parfois à partouzer tout court. La recherche de reconnaissance, la gloire et le succès nous faisaient perdre le sens des valeurs, je devenais un autre homme, toujours en quête de plus de commentaires, rendu fou par la réussite.

L'ÂGE D'OR ne devait pas durer bien longtemps. Suite à de nombreux rebondissements et déceptions, brisé par ce train de vie infernal et destructeur, je décidais d'abandonner le lieu d'expression qui m'avait pourtant donné naissance, tel un enfant ingrat et capricieux rejette sa mère nourricière et part en exil, et je choisissais de tourner le dos à la foule en délire qui commentait par milliers chaque mot crasseux que j'écrivais, pour recommencer presque à zéro ailleurs. J'en profitais également pour trier sur le volet mes lecteurs. C'est le genre de choses que je pouvais me permettre à l'époque.

S'il ne fallait retenir qu'une alliance de mots pour résumer ce blog, ce serait "Evelyne Thomas Nue". Je l'ai un beau jour placé dans une note afin d'attirer du googleur perdu, et elle m'aura apporté un nombre impressionnant de visites au gré des années. Encore aujourd'hui.

De ce blog, je n'ai rien gardé. Enfin si, j'ai tout gardé mais je n'ai remis en ligne qu'une seule note, celle sur les Requins Tueurs, parce que je l'aime et qu'elle est symbolique. Trop de souvenirs. Le reste, autant être honnête, j'en ai quasiment eu les larmes aux yeux de honte en le survolant : emo, mal écrit, inintéressant, pas drôle. Le genre de trucs qu'on préfère oublier au fond d'une fosse remplie de purin et de lave pour le reste de l'éternité.


PART II : A NEW BEGINNING - A VARIOUS PROJECTS


J'entamais donc la création de deux projets, toujours sur u-blog.

Le 1er, un journal nommée PIFFIES, très court mais très intense. Pour vous en expliquer le concept, un beau jour, sur une impulsion de pure malice, aze et moi avions décidé d'acheter un Pif-Gadget contenant comme cadeau des PIFFIES, de petites créatures aquatiques n'ayant pas évolué depuis la préhistoire, et qu'il fallait faire naitre dans un bol d'eau. Je décidais de raconter l'expérience au fil des jours et de décrire la courte vie, ou plutôt survie de nos nouveaux enfants. Au final, un bon blog de 5 notes, et une existence peu enviable pour les pauvres créatures dont les survivants finirent dans les WC, hantant désormais vos égouts.

Le vrai nouveau blog quant à lui, le bien nommé BLOB, marquait l'arrivée de notes plus construites, probablement plus drôles, et garanties 99% moins emo qu'auparavant. C'est donc le premier backup que j'ai remis en ligne.

http://edwood.comze.com/blob

Bon. Je suis conscient que je m'adresse à un public fainéant et ingrat qui ne fera même pas l'effort d'aller jeter le moindre coup d'oeil sur ce titanesque travail que j'ai accompli. J'ai donc décidé d'établir une sélection de notes qui réduira le nombre de clics à effectuer, et donc le volume de travail de votre index, afin d'aller directement à l'essentiel et de vous faire perdre le moins de poids possible des doigts.


LA NOTE SUR LES REQUINS TUEURS, TEH ORIGINAL

OUI JE VOUS ENTENDS HURLER. Je sais qu'elle est partout et qu'on ne peut pas se balader sur internet sans tomber dessus, que ce soit sur le site de sa banque ou dans l'article sur les Mormons de Wikipédia. Mais là y'a les vieux commentaires, ceux de aze notamment, qui raconte et présente la suite, "MEGALODON : LE RETOUR DES REQUINS TUEURS". Alors ça a une puissante valeur archivesque. D'ailleurs j'ai découvert des coms que je n'avais jamais lu en la remettant en ligne. Des gens passionnés par ce film et qui ont commenté 2 ans après. Très intéressant.


LA TROISIÈME NOTE

Sur mon restaurant universitaire, ou "RU".


LA CINQUIÈME NOTE

Le best of des 100 meilleurs moments du blog présenté par J.P. Castaldi.


LA SIXIÈME NOTE

Sur les araignées du soir et du matin, avec de lourdes révélations.


DE L'INTERÊT DE SE FAIRE ENTERRER VIVANT

Un article très juste et informatif sur les différents niveaux de perte d'objets.


TICKS

La guerre épique entre l'homme et la Flea Domestica, ou "puce du chat".


J'SUIS UNE MERDE, J'SUIS UN HOMME

La note émouvante 95% emo sur mon papa. Il en fallait bien une.


Voilà. Si EDWOOD avait marqué de sa pate l'interweb par les mots "Evelyne Thomas Nue", BLOB quant à lui sembla susciter un vif intérêt pour les amateurs d'"Hermaphrodites", étant donné que les recherches "Beaux Hermaphrodites", ou autres "Hermaphrodites peuvent éjaculer" auront plus que rempli mon quota journalier de visites.

Mais un triste évènement vint perturber BLOB. En effet, u-blog annonçait la fermeture de ses portes, et les rats et les requins-baleines quittaient le navire. Il fallait donc que je trouve un nouvel havre de paix où aller enterrer mes déjections verbales. J'essayais plusieurs plates-formes comme Vox ou encore ZamboulaBlog, puis choisissais finalement de créer mon nid sur Typepad, un fournisseur de blogs sobre et plutôt classe, mais complètement abusif pour ce qui est du reste.


PART III : A TYPEPAD FLUBERGASTING EXPERIENCE


Cette époque Edwood version Typepad n'aura été que la continuité de l'époque BLOB, il n'y a donc pas grand chose à dire dessus.

http://edwood.comze.com/typepad


Comme pour BLOB, je vous ai fait une sélection de notes afin de réduire votre effort au strict minimum. A noter que contrairement à ce dernier sur lequel j'ai pris la liberté de corriger quelques fautes, d'éliminer quelques lourdeurs, de supprimer tout le charme de la spontanéité du texte original, et d'effectuer quelques ajouts (comme par exemple des vaisseaux spatiaux en 3D et des Drones qui volent sur l'écran et que j'avais en fait toujours souhaité mettre sans en avoir le budget à l'époque), je n'ai sur Typepad effectué aucune correction ou modification. Donc en gros pour résumer si vous repérez des trucs honteux, soyez indulgents. J'étais jeune. J'étais beau.


AN ENGLISH MAN IN NEW YORK

La note sur mon voyage à Paris où j'utilisais déjà éhontément le mot ROCAMBOLOUS. Vous y trouverez entre autres mention des métros de Paris et de leur "air" si particulier, que vous aspirez chaque jour, monstrueux visiteurs parisiens que je hais du plus profond de mon âme.


CANTINE BUISSONNIÈRE

Sur la cantine de mon lycée et les monstres bizarres qui y vivaient.


THE FLIGHT BACK

Le récit de mon long voyage de retour du Canada, avec des décharges électriques.


CES GENS LÀ

Sur les gens qui vous interpellent dans la rue.


Finalement, après un certain temps sur Typepad, je me rendais compte que le fait de devoir payer pour avoir le droit de changer la police de mon texte était quelque peu polisson, et je décidais de migrer une fois de plus vers de nouveaux horizons bloguesques.


PART IV : A CANALBLOG KOKIMIEL TECKNO PARTY HIPHOP TRIP ZOUBIDA


Ca avait l'air prometteur, mais c'est en fait le blog actuel que vous avez sous les yeux, chers lecteurs.


Et oui, je place 3 fois requin-baleine dans une note si j'en ai envie.

9 août 2011

La vie est une pute

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Bon.

J'avais une autre note prévue à poster aujourd'hui, mais on m'apprend à l'instant une nouvelle de première importance. Une nouvelle bouleversante. Asseyez-vous. Ou restez assis.

FX de Secret Story 3 est mort. MORT.

Cette information qui est tombée dans l'après-midi a fait l'effet d'une bombe. François-Xavier. Mister FX. Comment. Pourquoi. Si FX peut mourir, alors que peut-il bien arriver d'autre dans ce monde de merde ? Les chiens vont faire des chats ? Les coiffeurs vont devenir hétéros ?

Excusez-moi. Après tout, autant essayer d'accepter et se souvenir des bons moments passés en sa compagnie au lieu de se faire du mal.



FX chante son single en live



La présentation de FX pour Carré Viiip



Les premiers hommages émouvants de fans sur internet


Une personnalité qui manquera au monde, dont la disparition nous laisse un peu désemparés. Un peu sonnés. Un peu pantois.

Pourquoi t'es une pute, la vie ?

5 août 2011

LA FEMME SCORPION

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Je me rends compte que ça fait longtemps que je n’ai pas fait de debrief de film, ou « debriefilm », comme j’aime à les appeler. Non, inutile de noter ce mot, il ne sera jamais réutilisé.

L’autre soir, alors que je regardais Arte afin de me cultiver, entre deux documentaires sur des nazis violeurs d’enfants, j’ai atterri sur un film. Et ça, ça tombe rudement bien vous dites-vous, par rapport à ce que je disais au dessus.

Oui, ça tombe rudement bien, d’autant plus qu’il s’agissait d’un film propice à note.

Que les choses soient claires, je ne vais pas sombrer dans la facilité et m’appuyer sur mes succès passés. J’entends par là que je ne vais pas vous la faire façon Requins Tueurs ou DARKMAN, à grands coups de « c’est un excellent film », « crevettes sauteuses », « lol », « peau qui fond », etc.

Non. L’âge de la maturité est venu. D’autant qu’en toute honnêteté il ne s’agissait pas d’un excellent film, mais d’un film BIZARRE. Alors j'ai décidé de faire une note exceptionnelle pour ce film exceptionnel, une note illustrée de multiples screenshots que j'ai fait moi même avec mes petites mains d'enfant. Car oui, suite à son visionnage sur Arte, j'ai pris la peine de télécharger illégalement ce film, m'exposant aux foudres de l'Hadopi, qui doit probablement avoir de nombreux hado-espions penchés 24h/24 sur cette oeuvre de 1972. Tout ça pour vous, parfois je me dis que je suis trop bon. Et que je vis dangereusement.

Lecteurs, je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps. J’ai vu pour vous …


LA FEMME SCORPION
.


(Je sais qu’il n’y avait strictement aucun suspens vu que c’était indiqué dès le titre, mais je teste de nouveaux effets)

La Femme Scorpion donc. Mauvais acteurs. VF. Image sale. Son aussi. Pourquoi donc me suis-je attardé dessus plus d’une microseconde alors que rien au monde ne pouvait laisser présager quoique ce soit de bon de cette chose nauséabonde et répugnante ?

Déjà, il y a le mystérieux facteur « asiatisant » qui attire le spectateur occidental comme le vinaigre attire la mouche du melon : pour une raison inconnue. Ou alors qu’on m’explique pourquoi la mouche du melon est attirée par du vinaigre s'il y a la moindre explication.
Je n’arrive pas à définir si cet effet vient d’une simple fascination pour la différence culturelle, ou si ce sont les réactions des personnages qui ne ressemblent en rien à ceux des films que nous sommes habitués à voir dans le cinéma européen et américain, voire même dans notre vie de tous les jours ; mélange d’humilité et de timidité, de grâce poétique et de traditionalisme. Toujours est-il que quand je tombe sur un film japonais, que ce soit un chef-d’œuvre primé ou un Femme Scorpion, je reste scotché dessus un certain temps, comme hypnotisé.

Ensuite, après quelques minutes de scotchage hypnotique vinaigreux seulement, j’ai compris que j’avais fait le bon choix.

J’ai vu une jeune femme en prison souffrir mille humiliations de la part de ses camarades. Déjà, c’était bien. Mais pas suffisant pour captiver mon intérêt plus de 5 minutes. Puis, alors que je me demandais distraitement « pourquoi souffre-t-elle donc mille humiliations de la part de ses camarades ? » tout en m’apprêtant à zapper, j’ai eu droit à ce que j’attendais : un flashback explicatif. Et j’ai changé d’avis.

Dans celui-ci, j’ai pu découvrir le passé de la pauvre bougresse. Un passé plus fourni en cruauté qu'un épisode de Confessions intimes. Laissez-moi donc vous conter sa bien belle histoire.


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La pauvre bougresse


Tout commence quand notre héroïne tombe folle amoureuse d’un policier. La dénommée Nami croit couler des jours heureux en sa compagnie, mais elle va se retrouver à un certain moment abusée par ce dernier, qui, nous l’apprenons, lui faisait en fait croire en l’amour, mais va surtout l’utiliser pour infiltrer un réseau de trafiquants de drogue yakuza aux membres amateurs de chair fraiche.
Cependant, comme il ne serait pas suffisant de lui faire encourir ce simple risque de mort en l’impliquant dans cette histoire, notre bon policier pourtant tout à fait capable d'arrêter les malfrats, décide avant cela de les laisser faire un Gang Bang avec la pauvrette dans le crasseux sous-sol d’un entrepôt.
Une fois qu’ils ont fini leur sale besogne, le flic vient enfin les arrêter, en ajoutant le flagrant délit de viol comme charge. Pratique et économique.

Dans le plan suivant, nous le voyons grâce à un effet visuel de toute beauté récupérer dans l'arrière-plan du flashback une belle liasse de billets verts de la part de son chef pour avoir accompli cette ignominie, argent dont il jette d'ailleurs une partie sur le corps de la pauvre femme dénudée, humiliée et violée au sol en lui disant merci, comme pour souligner l’ironie de la situation.

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Une belle liasse de billets verts qui vaut bien quelques fourberies

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Il lui jette une partie de sa fortune, finalement un homme plein d'attentions.


Déjà, vous observerez que ce n’est pas là le comportement d’un galant homme.

Mais le viol collectif, la trahison suprême et l’humiliation ne suffisant décidément pas, il choisit pour finir son œuvre en beauté de la coffrer avec les trafiquants comme complice, et de lui offrir donc une retraite paisible en prison pour le reste de ses jours. (Où elle souffrira mille humiliations, etc. comme je le mentionnais plus haut)

Le genre flic un peu véreux quoi. Ce personnage est d’ailleurs tellement véreux qu’à chaque apparition de sa part dans le film, nous aurons droit à une petite musique d’introduction jazzy, probablement censée renforcer le spectateur dans sa haine du fourbe fonctionnaire (qui ne mérite certainement pas le Jazz), petite musique suivie par un gros zoom sur son visage bronzé, lunettes de soleil et clope au bec, riant de bon cœur à qui voudra l'entendre de ses méfaits crapuleux en se tenant les côtes.

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Notre héros

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Une sympathique fripouille qui passe son temps à rire


Vous l’aurez deviné, ce personnage est le grand méchant du film.

Mais oublions-le pour le moment. Le flashback se termine, et nous revoilà dans la prison où notre Causette japonaise est enchainée au sol, les mains liées, et s'apprête à recevoir sa nourriture de la semaine, une immonde bouillie verdâtre ressemblant un peu à de la soupe, mais plus probablement composée d’un mélange d’excréments d’animaux vu qu’elle n’a pas beaucoup de chance dans la vie. Ce n’est là qu’une supposition personnelle, nous ne connaitrons pas vraiment la nature exacte de ce breuvage. Toujours est-il qu’il est encore bouillant, parce que ça fait des bulles et de la fumée.

Jusque là, on pouvait donc penser notre pauvre petite nipponne timide et abusée figée dans une position d’éternelle victime, résolue à accepter jusqu’à la fin des temps toutes les horreurs qu’un Dieu courroucé serait capable d’inventer pour lui nuire.

Eh bien NON. Car il semble que la jeune femme ait subitement changé en se remémorant cette pittoresque histoire qui est la sienne. Son regard devient noir, ses sourcils se froncent, son expression se durcit, et là, nous commençons à comprendre que la femme-objet va devenir… LA FEMME SCORPION, et que le film va changer, la vengeance et la haine reprenant enfin leurs droits, comme nous l’aimons nous autres occidentaux. (Ca ressemble un peu à DARKMAN finalement)

Alors que la vile femme qui lui apportait sa « soupe » s’amuse à lui verser le liquide bouillant sur la poitrine en riant au lieu de la nourrir avec, ce qui aurait probablement constitué un bien pire châtiment, ni une ni deux, dans un geste surprenant de vivacité, notre nouvelle héroïne fait chuter sa geôlière en tirant le drap qui gisait sous ses pieds à l'aide de ses dents, geôlière qui voit atterrir le bol bouillant sur son grotesque visage, ne pouvant qu’hurler de douleur en se roulant sur le sol.

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Mais la question reste : De quoi est donc faite cette soupe ?


Notez que dans ce dernier passage que je viens de vous narrer, dans cette simple scénette à priori anodine par rapport à ce que nous avons pu voir jusque-là, nous trouvons les deux constantes qui feront tout le corps du film : de la nudité et de la violence gratuite.

Car du corps nu, le réalisateur n’aura que l’embarras du choix pour en placer, vu l’ingéniosité de son script. Les uniformes des prisonnières apparemment faits de papier se déchirent à la moindre sollicitation, nous avons également droit aux obligatoires scènes de douche générale, les scènes d’humiliation, les matons vicieux, etc. Nous y reviendrons plus tard.

Retournons dans le film, voulez-vous.

Donc la FEMME SCORPION a désormais un but nouveau dans la vie : se venger de son diabolique ex, le policier qui lui a fait tout ce qu’on peut faire de mal à une femme, et pour cela elle doit au préalable s’échapper de prison.

Elle monte donc un plan (nous ne savons pas exactement quoi vu qu’elle ne dit pas un mot de tout le film, mais ça se voit dans son regard ténébreux), dont le point de départ est de se venger des autres prisonnières et des vilains matons qui lui faisaient jusque là bien des misères. Notamment en la rouant de coups de pieds alors qu’elle est enchainée au sol, et en déchirant ses habits de papier afin d’exposer sa poitrine, pour une raison lambda dont je ne me souviens plus. Retenez juste qu’elle n’avait rien fait de mal, mais qu’elle recevait sa correction et qu’elle avait la poitrine à l’air. Oh, pour ça oui.

Retenez également que tous les personnages mauvais du film semblent sortir tout droit d’une usine d’incinération de marijuana, tant ils ricanent à n’en plus pouvoir en commettant leurs crimes.

Petit à petit donc, elle écarte quelques membres du groupe rival, et à cette occasion, nous découvrons que comme je le laissais entrevoir plus haut, la violence gratuite est de la partie. Mais quelle violence surprenante pour un film de 1972, j’ai été étonné à plusieurs reprises.

Par exemple, à un moment, le méchant policier qui franchement n’a l’air de vivre que pour faire souffrir la FEMME SCORPION vient la regarder trimer dans la carrière où elle travaille, les prisonnières creusant des trous avant de devoir les reboucher, un peu comme dans des camps nazis (peut-être pour ça d’ailleurs qu’Arte a choisi la diffusion de ce film), et alors qu’il riait paisiblement en fumant sa cigarette, comme toujours, il croise le regard de la jeune femme. Sentant la haine immense de la demoiselle envers lui, il prend la mouche et décide de la faire tout simplement éliminer. Il entre donc en contact avec une prisonnière qu'il encourage à effectuer sa sale besogne en échange de quelque liberté.

Donc cette prisonnière, qui, ironie de l’histoire, était déjà une des camarades tortionnaires de la FEMME SCORPION, et donc vouée à la mort, récupère un objet pointu et métallique qu’elle dissimule dans les habits de notre héroïne pendant la DOUCHE GENERALE. En passant, cette scène de nudité absolue nous invite à constater à quel point toutes les prisonnières sont mammairement pourvues, et nous invite à nous questionner sur un éventuel lien de cause à effet : avoir une grosse poitrine implique-t-il obligatoirement avoir une activité criminelle ?

Pourquoi fait-elle ça ? Elle souhaite faire découvrir aux matons l’objet en question et leur faire croire que Nami préparait un mauvais coup, afin que notre sympathique amie soit … tuée en représailles ? Non, je ne sais pas vraiment. Toujours est-il qu'elle veut leur faire découvrir en tout cas. Je ne suis pas certain que le scénariste ait poussé sa recherche jusqu’à trouver une explication logique légitimant tout ça.
Toujours est-il que la scorpionne est rusée comme un renard des prairies, elle découvre et comprend rapidement le stratagème. Elle décide donc d’arroser l’arroseur grace à son intelligence supérieure et de placer à son insu l’objet en question dans les vêtements de la méchante prisonnière, qui de son côté est bien trop occupée à masser ses gros seins en gros plan sous la douche pour se douter de ce qui se trame dans son dos.

Une fois sortie de la douche, elle se fait arrêter par les matons qui ont été avertis par la FEMME SCORPION, et là, elle devient folle en comprenant qu’elle s’est fait prendre à son propre jeu.
Folle littéralement. Car hors d’elle, sous le regard endormi des matons de toute évidence fatigués d’avoir tant ri, elle se rue vers la jeune femme pour l’attaquer, mais cette dernière ne se laisse pas faire et la repousse d’un vigoureux coup de pied, envoyant valser la tête de son adversaire dans la vitre de la porte des douches. Vitre qui se brise sous l’impact. Mais la garce n’a pas eu son compte, et s’empare d’un grand morceau de verre brisé fort pointu et ressemblant étrangement à un poignard qu'elle trouve au sol, avant de se mettre à la poursuite de notre héroïne.

Bon, là, le réalisateur tente un truc. Une sorte de travelling dans les douches au milieu des femmes nues qui constituent un mur humain, comme s’il s’agissait d’un labyrinthe façon Shining. On s'attend presque à voir Jack Nicholson surgir de derrière une fesse. Nous voyons donc la méchante prisonnière qui court face à la caméra comme si elle glissait ou planait sur le sol, le tout couronné d'une musique effroyable composée de sons venus d'ailleurs. Elle pointe le bout de verre menaçant dans notre direction en souriant diaboliquement.

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Le réalisateur pousse son art à son paroxysme

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A noter qu'elle n'a pas du tout cette tête dans le reste du film. Il faut croire que la folie l'aura transformée...


Finalement, alors que la femme scorpion se retrouve bloquée au bout du labyrinthe humain par le directeur de la prison qui leur hurle d’arrêter, agile comme un cabri, elle se baisse pile au moment où l’horrible bonne femme lance le poignard de verre en direction de son visage.

Et celui-ci va finir dans l’œil du directeur de la prison.

Oui, elle enfonce le bout de verre géant d’au moins 10 cm dans l’œil du directeur, et ce n’est pas suggéré subtilement, mais bien montré comme il se doit. Surprise gorissime qui a chamboulé ma vision du film jusque là assez soft et l'a fait basculer à un tout autre niveau d'intérêt. Et je tiens à vous faire partager ce moment.

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Inattendu : Le poignard de verre va se planter dans l'oeil du directeur !


Cela dit, je tiens à vous rassurer tout de suite : ne vous en faites pas pour le gentil directeur. Vu qu’il ne réagit pas comme un occidental, tel que je l’ai expliqué dans la 1ere partie de la note, il ne semble pas ressentir la douleur. Il se contente donc de continuer à crier des ordres à ses hommes avec son bout de verre planté dans l’œil comme si de rien n'était.

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Il ne semble pas ressentir la moindre gêne ou douleur



Nous le retrouverons plus tard dans le film avec un œil poché, mais frais et guilleret comme un gardon. Comme si de rien n’était. Comme un vrai japonais quoi.

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Le brave homme s'en sortira avec dignité...


Bon.

J'abrège un peu la suite. Cette vile femme est rouée de coups pour son méfait. La femme scorpion quant à elle est également punie. On la fait mettre dans un cachot où elle subit de nombreux sévices. On intègre dans sa cellule une autre prisonnière, qui est en fait une espionne censée obtenir des informations (me demandez pas quoi). La femme scorpion à défaut d'être très loquace lui fait oublier sa mission en lui faisant tourner la tête, elle lui fait l'amour toute la nuit.

Un peu plus tard, lors d'une séance de creusage/rebouchage de trou dont sont apparemment friands les organisateurs d'activités de la prison, une REVOLTE explose : les criminelles décident suite à un évènement lambda de se rebeller subitement contre l'autorité, et pour cela elles attaquent les gardes trop occupés à leur hurler dessus pour se rendre compte de la situation qui les menace.

Nouveau passage surprenant : Une des prisonnières donne un coup de pelle sur la tête d'un maton, et on dirait qu'elle lui a tranché le crane en deux tant le jet de sang monstrueux qui s'évapore du pauvre homme semble infini. Comme quoi une pelle peut faire bien des dégats. La preuve en images.

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Une prestation oscarisable


Les dangereuses psychopathes prennent la prison d'assaut. Elles établissent un quartier général temporaire dans le hall d'entrée. Dehors, les autorités compétentes leur hurlent de bien vouloir sortir sans faire de scandale, mais rien n'y fait.

Là, nous arrivons à un moment fort du film. Car les femmes ont pris le pouvoir. La révolution sexuelle est métaphoriquement en marche, et on est en droit de se demander ce que ces viles créatures vont bien pouvoir faire, enfin livrées à elles mêmes.

Eh bien la réponse est simple : se mettre à poil.

Mais ça n'est pas gratuit. Non, pensez bien. Il se trouve qu'elles ont fait prisonnier un pauvre bougre de maton. Et celui-ci va connaitre l'enfer. Je crois que de nouvelles images seront plus explicites que de vulgaires mots pour témoigner de l'horreur de ce qu'il va vivre...

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Notez l'effroi... L'effroi dans ses yeux.

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Que vont-elles bien pouvoir lui faire ?

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Le cauchemar de tout homme : avoir sa tête collée contre deux gros seins.


Comme vous pouvez le constater, ces viles succubes savent se venger de la pire façon qui soit, en blottissant leurs corps nus et désirables contre le pauvre homme. Et c'est un peu une ode au féminisme que nous livre le réalisateur via cette scène cruelle et quasi insoutenable. Une vraie leçon de morale dont on sort grandi.

Suite à cela, vu que ce sont des bonnes femmes, quoi de plus naturel que de se chamailler entre elles ? Elles décident de taquiner un peu notre héroïne en lui faisant subir une petite séance de bondage, en tout bien tout honneur. Il ne faudrait pas que la nomenclature de salaceries ne soit pas respectée.

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L'angle de vue n'est pas terrible, mais croyez-moi, elle est attachée et pendue au plafond. Et a la poitrine à l'air.


Puis, une fois les taquineries finies, au terme d'une nuit éprouvante, une pauvre folle hystérique décide de mettre le feu à la bâtisse. Une méchante qui en voulait à la femme scorpion se retrouve piégée dans un filet à brûler vive, sous le regard vengeur de cette dernière.

bond
Et elle est nue, bien évidemment


Voilà voilà. Nous en arrivons quasiment à la fin. Et quelle fin.

Ellipse temporelle.

Notre héroïne parvient à s'enfuir du centre pénitentiaire et peut donc enfin satisfaire la soif de vengeance qui coule dans ses veines. Elle décide d'arborer un look passe-partout, probablement à la mode de l'époque : le look veuve.

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Grace à cette tenue de camouflage, elle peut aisément infiltrer les bâtiments de ses ennemis et abattre sa sentence. Elle commence par aller égorger le chef de la police qui payait son ex en bons billets verts comme vous avez pu le voir plus haut. Puis un autre homme qui lui barrait la route parce que sinon il n'y aurait pas eu suffisamment de vengeance. Et enfin, elle va s'attaquer à sa Némésis, le méchant flic rieur fumeur menteur violeur sans scrupules, son ex quoi.

Juste un petit écart avant de replonger dans cette fin palpitante pour signaler que de nombreuses similitudes avec Kill Bill sont bien entendu à signaler. Il semblerait en effet que maitre Tarantino ait apprécié cette oeuvre à sa juste valeur vu l'évidence de l'inspiration : La veuve noire, la vengeance, la femme trahie. On retrouve d'ailleurs sur la fin une musique qu'il réutilisera dans son film, probablement en guise de clin d'oeil.


DONC. DUEL FINAL. DUEL EPIQUE.

Nami retrouve cet homme qui l'a trahie, abusée, mise en prison, presque fait tuer. Autant dire qu'elle n'a pas envie de partager un délicieux verre de saké en sa compagnie. Elle le retrouve dans sa cache, et le surprends alors qu'il monte dans un ascenseur. Etant donné que c'est la femme "scorpion", elle n'a pas d'arme à feu, mais un vulgaire couteau faisant office de "dard", métaphoriquement parlant. Enfin j'imagine. Notre homme parvient donc sans trop de mal à la maitriser vu que lui est réellement armé. Elle aurait pu un peu s'en douter, c'est un flic, mais bon passons.

Pas franchement doté de bon sens ou de modestie, alors qu'il aurait pu faire la paix avec elle ou au moins s'excuser pour tous ses crimes, le monstre préfère lui susurrer quelques ultimes bassesses à l'oreille en riant tant qu'il la tient entre ses mains, et attiser un peu plus sa rage. "Plus tu me hais plus tu as du mal à m'oublier... Héhé... Après tout, c'est moi qui t'ai fait femme. Héhéhé..."

lol
Quel meilleur moment pour rire un bon coup ?


L'ascenseur arrive et ouvre sur le toit du bâtiment. Nos sens de spectateurs vigilants et aiguisés détectent que ce lieu fermé et pourtant en plein air sera très certainement le lieu de l'affrontement final.

Il décide de l'embrasser à pleine bouche afin de l'écoeurer un peu plus et d'embellir sa liste de crapuleries, mais la jeune femme ne se laisse pas faire. Elle lui arrache quasiment la langue avec ses dents, et voilà notre pauvre homme qui lâche son pistolet de douleur, pistolet qu'elle récupère d'un mouvement vif. Mais autant vous dire que la femme scorpion n'a que faire d'une arme à feu : Elle empoigne plutôt son couteau, et s'en va le planter dans la jambe du malheureux. Il s'enfuit sur le toit en titubant.

S'en suit un chassé croisé entre les deux protagonistes. Mais un toit n'est pas vraiment l'endroit idéal où se cacher, et elle finit par le retrouver sans trop de mal, et va le planter quelques coups supplémentaires dans le ventre cette fois ci. Elle semble exulter. VENGEANCE !

Le diablotin a eu son compte, nous sentons que sa fin est proche. Les tripes à l'air, il chancelle au milieu du toit, ne sachant plus trop que faire. La femme le dévisage d'un regard noir, contemplant ses derniers pitoyables instants de vie, et se délectant de cette monnaie bien rendue. On attendait qu'il chute lourdement au sol et pousse son dernier râle.

MAIS LÀ, SURPRISE. PLAN INCOMPREHENSIBLE. PLAN GENIAL.

C'est le plan qui m'a donné envie d'écrire cette note.

Donc nous avons notre homme qui a son couteau planté dans le ventre, sous le regard accusateur de la femme scorpion. Il titube mais réussit à l'enlever dans un hoquet de pure douleur. Et il utilise ses dernières forces pour... le projeter dans les airs dans un éclat de violence, à près de 20m du sol. Le couteau vole et passe devant le drapeau du Japon.


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The End... Or is it ?


Voilà. Qu'a donc bien pu vouloir nous transmettre comme message le réalisateur par ce plan ? Doit-on en déduire quelque chose comme "Japon, terre de violence" ? Ou encore "Le dard de la femme scorpion > Japon" ? Dénonce-t-il la police corrompue ? Accuse-t-il l'alcoolisme des fonctionnaires ? Les ornithorynques sont-ils des canards ou des poissons ? Que dois-je retenir de cette morale finale ? Je n'en ai strictement aucune idée. Mais le débat est ouvert.


J'en terminerai donc là dessus. Mais après tout ça, à qui vais-je donc faire croire qu'il s'agissait d'un film BIZARRE ?

Soyons honnêtes, c'était un excellent film.

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