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Edwood
5 août 2011

LA FEMME SCORPION

scorpio2



Je me rends compte que ça fait longtemps que je n’ai pas fait de debrief de film, ou « debriefilm », comme j’aime à les appeler. Non, inutile de noter ce mot, il ne sera jamais réutilisé.

L’autre soir, alors que je regardais Arte afin de me cultiver, entre deux documentaires sur des nazis violeurs d’enfants, j’ai atterri sur un film. Et ça, ça tombe rudement bien vous dites-vous, par rapport à ce que je disais au dessus.

Oui, ça tombe rudement bien, d’autant plus qu’il s’agissait d’un film propice à note.

Que les choses soient claires, je ne vais pas sombrer dans la facilité et m’appuyer sur mes succès passés. J’entends par là que je ne vais pas vous la faire façon Requins Tueurs ou DARKMAN, à grands coups de « c’est un excellent film », « crevettes sauteuses », « lol », « peau qui fond », etc.

Non. L’âge de la maturité est venu. D’autant qu’en toute honnêteté il ne s’agissait pas d’un excellent film, mais d’un film BIZARRE. Alors j'ai décidé de faire une note exceptionnelle pour ce film exceptionnel, une note illustrée de multiples screenshots que j'ai fait moi même avec mes petites mains d'enfant. Car oui, suite à son visionnage sur Arte, j'ai pris la peine de télécharger illégalement ce film, m'exposant aux foudres de l'Hadopi, qui doit probablement avoir de nombreux hado-espions penchés 24h/24 sur cette oeuvre de 1972. Tout ça pour vous, parfois je me dis que je suis trop bon. Et que je vis dangereusement.

Lecteurs, je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps. J’ai vu pour vous …


LA FEMME SCORPION
.


(Je sais qu’il n’y avait strictement aucun suspens vu que c’était indiqué dès le titre, mais je teste de nouveaux effets)

La Femme Scorpion donc. Mauvais acteurs. VF. Image sale. Son aussi. Pourquoi donc me suis-je attardé dessus plus d’une microseconde alors que rien au monde ne pouvait laisser présager quoique ce soit de bon de cette chose nauséabonde et répugnante ?

Déjà, il y a le mystérieux facteur « asiatisant » qui attire le spectateur occidental comme le vinaigre attire la mouche du melon : pour une raison inconnue. Ou alors qu’on m’explique pourquoi la mouche du melon est attirée par du vinaigre s'il y a la moindre explication.
Je n’arrive pas à définir si cet effet vient d’une simple fascination pour la différence culturelle, ou si ce sont les réactions des personnages qui ne ressemblent en rien à ceux des films que nous sommes habitués à voir dans le cinéma européen et américain, voire même dans notre vie de tous les jours ; mélange d’humilité et de timidité, de grâce poétique et de traditionalisme. Toujours est-il que quand je tombe sur un film japonais, que ce soit un chef-d’œuvre primé ou un Femme Scorpion, je reste scotché dessus un certain temps, comme hypnotisé.

Ensuite, après quelques minutes de scotchage hypnotique vinaigreux seulement, j’ai compris que j’avais fait le bon choix.

J’ai vu une jeune femme en prison souffrir mille humiliations de la part de ses camarades. Déjà, c’était bien. Mais pas suffisant pour captiver mon intérêt plus de 5 minutes. Puis, alors que je me demandais distraitement « pourquoi souffre-t-elle donc mille humiliations de la part de ses camarades ? » tout en m’apprêtant à zapper, j’ai eu droit à ce que j’attendais : un flashback explicatif. Et j’ai changé d’avis.

Dans celui-ci, j’ai pu découvrir le passé de la pauvre bougresse. Un passé plus fourni en cruauté qu'un épisode de Confessions intimes. Laissez-moi donc vous conter sa bien belle histoire.


bougresse
La pauvre bougresse


Tout commence quand notre héroïne tombe folle amoureuse d’un policier. La dénommée Nami croit couler des jours heureux en sa compagnie, mais elle va se retrouver à un certain moment abusée par ce dernier, qui, nous l’apprenons, lui faisait en fait croire en l’amour, mais va surtout l’utiliser pour infiltrer un réseau de trafiquants de drogue yakuza aux membres amateurs de chair fraiche.
Cependant, comme il ne serait pas suffisant de lui faire encourir ce simple risque de mort en l’impliquant dans cette histoire, notre bon policier pourtant tout à fait capable d'arrêter les malfrats, décide avant cela de les laisser faire un Gang Bang avec la pauvrette dans le crasseux sous-sol d’un entrepôt.
Une fois qu’ils ont fini leur sale besogne, le flic vient enfin les arrêter, en ajoutant le flagrant délit de viol comme charge. Pratique et économique.

Dans le plan suivant, nous le voyons grâce à un effet visuel de toute beauté récupérer dans l'arrière-plan du flashback une belle liasse de billets verts de la part de son chef pour avoir accompli cette ignominie, argent dont il jette d'ailleurs une partie sur le corps de la pauvre femme dénudée, humiliée et violée au sol en lui disant merci, comme pour souligner l’ironie de la situation.

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Une belle liasse de billets verts qui vaut bien quelques fourberies

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Il lui jette une partie de sa fortune, finalement un homme plein d'attentions.


Déjà, vous observerez que ce n’est pas là le comportement d’un galant homme.

Mais le viol collectif, la trahison suprême et l’humiliation ne suffisant décidément pas, il choisit pour finir son œuvre en beauté de la coffrer avec les trafiquants comme complice, et de lui offrir donc une retraite paisible en prison pour le reste de ses jours. (Où elle souffrira mille humiliations, etc. comme je le mentionnais plus haut)

Le genre flic un peu véreux quoi. Ce personnage est d’ailleurs tellement véreux qu’à chaque apparition de sa part dans le film, nous aurons droit à une petite musique d’introduction jazzy, probablement censée renforcer le spectateur dans sa haine du fourbe fonctionnaire (qui ne mérite certainement pas le Jazz), petite musique suivie par un gros zoom sur son visage bronzé, lunettes de soleil et clope au bec, riant de bon cœur à qui voudra l'entendre de ses méfaits crapuleux en se tenant les côtes.

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Notre héros

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Une sympathique fripouille qui passe son temps à rire


Vous l’aurez deviné, ce personnage est le grand méchant du film.

Mais oublions-le pour le moment. Le flashback se termine, et nous revoilà dans la prison où notre Causette japonaise est enchainée au sol, les mains liées, et s'apprête à recevoir sa nourriture de la semaine, une immonde bouillie verdâtre ressemblant un peu à de la soupe, mais plus probablement composée d’un mélange d’excréments d’animaux vu qu’elle n’a pas beaucoup de chance dans la vie. Ce n’est là qu’une supposition personnelle, nous ne connaitrons pas vraiment la nature exacte de ce breuvage. Toujours est-il qu’il est encore bouillant, parce que ça fait des bulles et de la fumée.

Jusque là, on pouvait donc penser notre pauvre petite nipponne timide et abusée figée dans une position d’éternelle victime, résolue à accepter jusqu’à la fin des temps toutes les horreurs qu’un Dieu courroucé serait capable d’inventer pour lui nuire.

Eh bien NON. Car il semble que la jeune femme ait subitement changé en se remémorant cette pittoresque histoire qui est la sienne. Son regard devient noir, ses sourcils se froncent, son expression se durcit, et là, nous commençons à comprendre que la femme-objet va devenir… LA FEMME SCORPION, et que le film va changer, la vengeance et la haine reprenant enfin leurs droits, comme nous l’aimons nous autres occidentaux. (Ca ressemble un peu à DARKMAN finalement)

Alors que la vile femme qui lui apportait sa « soupe » s’amuse à lui verser le liquide bouillant sur la poitrine en riant au lieu de la nourrir avec, ce qui aurait probablement constitué un bien pire châtiment, ni une ni deux, dans un geste surprenant de vivacité, notre nouvelle héroïne fait chuter sa geôlière en tirant le drap qui gisait sous ses pieds à l'aide de ses dents, geôlière qui voit atterrir le bol bouillant sur son grotesque visage, ne pouvant qu’hurler de douleur en se roulant sur le sol.

soupe
Mais la question reste : De quoi est donc faite cette soupe ?


Notez que dans ce dernier passage que je viens de vous narrer, dans cette simple scénette à priori anodine par rapport à ce que nous avons pu voir jusque-là, nous trouvons les deux constantes qui feront tout le corps du film : de la nudité et de la violence gratuite.

Car du corps nu, le réalisateur n’aura que l’embarras du choix pour en placer, vu l’ingéniosité de son script. Les uniformes des prisonnières apparemment faits de papier se déchirent à la moindre sollicitation, nous avons également droit aux obligatoires scènes de douche générale, les scènes d’humiliation, les matons vicieux, etc. Nous y reviendrons plus tard.

Retournons dans le film, voulez-vous.

Donc la FEMME SCORPION a désormais un but nouveau dans la vie : se venger de son diabolique ex, le policier qui lui a fait tout ce qu’on peut faire de mal à une femme, et pour cela elle doit au préalable s’échapper de prison.

Elle monte donc un plan (nous ne savons pas exactement quoi vu qu’elle ne dit pas un mot de tout le film, mais ça se voit dans son regard ténébreux), dont le point de départ est de se venger des autres prisonnières et des vilains matons qui lui faisaient jusque là bien des misères. Notamment en la rouant de coups de pieds alors qu’elle est enchainée au sol, et en déchirant ses habits de papier afin d’exposer sa poitrine, pour une raison lambda dont je ne me souviens plus. Retenez juste qu’elle n’avait rien fait de mal, mais qu’elle recevait sa correction et qu’elle avait la poitrine à l’air. Oh, pour ça oui.

Retenez également que tous les personnages mauvais du film semblent sortir tout droit d’une usine d’incinération de marijuana, tant ils ricanent à n’en plus pouvoir en commettant leurs crimes.

Petit à petit donc, elle écarte quelques membres du groupe rival, et à cette occasion, nous découvrons que comme je le laissais entrevoir plus haut, la violence gratuite est de la partie. Mais quelle violence surprenante pour un film de 1972, j’ai été étonné à plusieurs reprises.

Par exemple, à un moment, le méchant policier qui franchement n’a l’air de vivre que pour faire souffrir la FEMME SCORPION vient la regarder trimer dans la carrière où elle travaille, les prisonnières creusant des trous avant de devoir les reboucher, un peu comme dans des camps nazis (peut-être pour ça d’ailleurs qu’Arte a choisi la diffusion de ce film), et alors qu’il riait paisiblement en fumant sa cigarette, comme toujours, il croise le regard de la jeune femme. Sentant la haine immense de la demoiselle envers lui, il prend la mouche et décide de la faire tout simplement éliminer. Il entre donc en contact avec une prisonnière qu'il encourage à effectuer sa sale besogne en échange de quelque liberté.

Donc cette prisonnière, qui, ironie de l’histoire, était déjà une des camarades tortionnaires de la FEMME SCORPION, et donc vouée à la mort, récupère un objet pointu et métallique qu’elle dissimule dans les habits de notre héroïne pendant la DOUCHE GENERALE. En passant, cette scène de nudité absolue nous invite à constater à quel point toutes les prisonnières sont mammairement pourvues, et nous invite à nous questionner sur un éventuel lien de cause à effet : avoir une grosse poitrine implique-t-il obligatoirement avoir une activité criminelle ?

Pourquoi fait-elle ça ? Elle souhaite faire découvrir aux matons l’objet en question et leur faire croire que Nami préparait un mauvais coup, afin que notre sympathique amie soit … tuée en représailles ? Non, je ne sais pas vraiment. Toujours est-il qu'elle veut leur faire découvrir en tout cas. Je ne suis pas certain que le scénariste ait poussé sa recherche jusqu’à trouver une explication logique légitimant tout ça.
Toujours est-il que la scorpionne est rusée comme un renard des prairies, elle découvre et comprend rapidement le stratagème. Elle décide donc d’arroser l’arroseur grace à son intelligence supérieure et de placer à son insu l’objet en question dans les vêtements de la méchante prisonnière, qui de son côté est bien trop occupée à masser ses gros seins en gros plan sous la douche pour se douter de ce qui se trame dans son dos.

Une fois sortie de la douche, elle se fait arrêter par les matons qui ont été avertis par la FEMME SCORPION, et là, elle devient folle en comprenant qu’elle s’est fait prendre à son propre jeu.
Folle littéralement. Car hors d’elle, sous le regard endormi des matons de toute évidence fatigués d’avoir tant ri, elle se rue vers la jeune femme pour l’attaquer, mais cette dernière ne se laisse pas faire et la repousse d’un vigoureux coup de pied, envoyant valser la tête de son adversaire dans la vitre de la porte des douches. Vitre qui se brise sous l’impact. Mais la garce n’a pas eu son compte, et s’empare d’un grand morceau de verre brisé fort pointu et ressemblant étrangement à un poignard qu'elle trouve au sol, avant de se mettre à la poursuite de notre héroïne.

Bon, là, le réalisateur tente un truc. Une sorte de travelling dans les douches au milieu des femmes nues qui constituent un mur humain, comme s’il s’agissait d’un labyrinthe façon Shining. On s'attend presque à voir Jack Nicholson surgir de derrière une fesse. Nous voyons donc la méchante prisonnière qui court face à la caméra comme si elle glissait ou planait sur le sol, le tout couronné d'une musique effroyable composée de sons venus d'ailleurs. Elle pointe le bout de verre menaçant dans notre direction en souriant diaboliquement.

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Le réalisateur pousse son art à son paroxysme

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A noter qu'elle n'a pas du tout cette tête dans le reste du film. Il faut croire que la folie l'aura transformée...


Finalement, alors que la femme scorpion se retrouve bloquée au bout du labyrinthe humain par le directeur de la prison qui leur hurle d’arrêter, agile comme un cabri, elle se baisse pile au moment où l’horrible bonne femme lance le poignard de verre en direction de son visage.

Et celui-ci va finir dans l’œil du directeur de la prison.

Oui, elle enfonce le bout de verre géant d’au moins 10 cm dans l’œil du directeur, et ce n’est pas suggéré subtilement, mais bien montré comme il se doit. Surprise gorissime qui a chamboulé ma vision du film jusque là assez soft et l'a fait basculer à un tout autre niveau d'intérêt. Et je tiens à vous faire partager ce moment.

gorissime
Inattendu : Le poignard de verre va se planter dans l'oeil du directeur !


Cela dit, je tiens à vous rassurer tout de suite : ne vous en faites pas pour le gentil directeur. Vu qu’il ne réagit pas comme un occidental, tel que je l’ai expliqué dans la 1ere partie de la note, il ne semble pas ressentir la douleur. Il se contente donc de continuer à crier des ordres à ses hommes avec son bout de verre planté dans l’œil comme si de rien n'était.

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Il ne semble pas ressentir la moindre gêne ou douleur



Nous le retrouverons plus tard dans le film avec un œil poché, mais frais et guilleret comme un gardon. Comme si de rien n’était. Comme un vrai japonais quoi.

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Le brave homme s'en sortira avec dignité...


Bon.

J'abrège un peu la suite. Cette vile femme est rouée de coups pour son méfait. La femme scorpion quant à elle est également punie. On la fait mettre dans un cachot où elle subit de nombreux sévices. On intègre dans sa cellule une autre prisonnière, qui est en fait une espionne censée obtenir des informations (me demandez pas quoi). La femme scorpion à défaut d'être très loquace lui fait oublier sa mission en lui faisant tourner la tête, elle lui fait l'amour toute la nuit.

Un peu plus tard, lors d'une séance de creusage/rebouchage de trou dont sont apparemment friands les organisateurs d'activités de la prison, une REVOLTE explose : les criminelles décident suite à un évènement lambda de se rebeller subitement contre l'autorité, et pour cela elles attaquent les gardes trop occupés à leur hurler dessus pour se rendre compte de la situation qui les menace.

Nouveau passage surprenant : Une des prisonnières donne un coup de pelle sur la tête d'un maton, et on dirait qu'elle lui a tranché le crane en deux tant le jet de sang monstrueux qui s'évapore du pauvre homme semble infini. Comme quoi une pelle peut faire bien des dégats. La preuve en images.

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Une prestation oscarisable


Les dangereuses psychopathes prennent la prison d'assaut. Elles établissent un quartier général temporaire dans le hall d'entrée. Dehors, les autorités compétentes leur hurlent de bien vouloir sortir sans faire de scandale, mais rien n'y fait.

Là, nous arrivons à un moment fort du film. Car les femmes ont pris le pouvoir. La révolution sexuelle est métaphoriquement en marche, et on est en droit de se demander ce que ces viles créatures vont bien pouvoir faire, enfin livrées à elles mêmes.

Eh bien la réponse est simple : se mettre à poil.

Mais ça n'est pas gratuit. Non, pensez bien. Il se trouve qu'elles ont fait prisonnier un pauvre bougre de maton. Et celui-ci va connaitre l'enfer. Je crois que de nouvelles images seront plus explicites que de vulgaires mots pour témoigner de l'horreur de ce qu'il va vivre...

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Notez l'effroi... L'effroi dans ses yeux.

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Que vont-elles bien pouvoir lui faire ?

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Le cauchemar de tout homme : avoir sa tête collée contre deux gros seins.


Comme vous pouvez le constater, ces viles succubes savent se venger de la pire façon qui soit, en blottissant leurs corps nus et désirables contre le pauvre homme. Et c'est un peu une ode au féminisme que nous livre le réalisateur via cette scène cruelle et quasi insoutenable. Une vraie leçon de morale dont on sort grandi.

Suite à cela, vu que ce sont des bonnes femmes, quoi de plus naturel que de se chamailler entre elles ? Elles décident de taquiner un peu notre héroïne en lui faisant subir une petite séance de bondage, en tout bien tout honneur. Il ne faudrait pas que la nomenclature de salaceries ne soit pas respectée.

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L'angle de vue n'est pas terrible, mais croyez-moi, elle est attachée et pendue au plafond. Et a la poitrine à l'air.


Puis, une fois les taquineries finies, au terme d'une nuit éprouvante, une pauvre folle hystérique décide de mettre le feu à la bâtisse. Une méchante qui en voulait à la femme scorpion se retrouve piégée dans un filet à brûler vive, sous le regard vengeur de cette dernière.

bond
Et elle est nue, bien évidemment


Voilà voilà. Nous en arrivons quasiment à la fin. Et quelle fin.

Ellipse temporelle.

Notre héroïne parvient à s'enfuir du centre pénitentiaire et peut donc enfin satisfaire la soif de vengeance qui coule dans ses veines. Elle décide d'arborer un look passe-partout, probablement à la mode de l'époque : le look veuve.

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Grace à cette tenue de camouflage, elle peut aisément infiltrer les bâtiments de ses ennemis et abattre sa sentence. Elle commence par aller égorger le chef de la police qui payait son ex en bons billets verts comme vous avez pu le voir plus haut. Puis un autre homme qui lui barrait la route parce que sinon il n'y aurait pas eu suffisamment de vengeance. Et enfin, elle va s'attaquer à sa Némésis, le méchant flic rieur fumeur menteur violeur sans scrupules, son ex quoi.

Juste un petit écart avant de replonger dans cette fin palpitante pour signaler que de nombreuses similitudes avec Kill Bill sont bien entendu à signaler. Il semblerait en effet que maitre Tarantino ait apprécié cette oeuvre à sa juste valeur vu l'évidence de l'inspiration : La veuve noire, la vengeance, la femme trahie. On retrouve d'ailleurs sur la fin une musique qu'il réutilisera dans son film, probablement en guise de clin d'oeil.


DONC. DUEL FINAL. DUEL EPIQUE.

Nami retrouve cet homme qui l'a trahie, abusée, mise en prison, presque fait tuer. Autant dire qu'elle n'a pas envie de partager un délicieux verre de saké en sa compagnie. Elle le retrouve dans sa cache, et le surprends alors qu'il monte dans un ascenseur. Etant donné que c'est la femme "scorpion", elle n'a pas d'arme à feu, mais un vulgaire couteau faisant office de "dard", métaphoriquement parlant. Enfin j'imagine. Notre homme parvient donc sans trop de mal à la maitriser vu que lui est réellement armé. Elle aurait pu un peu s'en douter, c'est un flic, mais bon passons.

Pas franchement doté de bon sens ou de modestie, alors qu'il aurait pu faire la paix avec elle ou au moins s'excuser pour tous ses crimes, le monstre préfère lui susurrer quelques ultimes bassesses à l'oreille en riant tant qu'il la tient entre ses mains, et attiser un peu plus sa rage. "Plus tu me hais plus tu as du mal à m'oublier... Héhé... Après tout, c'est moi qui t'ai fait femme. Héhéhé..."

lol
Quel meilleur moment pour rire un bon coup ?


L'ascenseur arrive et ouvre sur le toit du bâtiment. Nos sens de spectateurs vigilants et aiguisés détectent que ce lieu fermé et pourtant en plein air sera très certainement le lieu de l'affrontement final.

Il décide de l'embrasser à pleine bouche afin de l'écoeurer un peu plus et d'embellir sa liste de crapuleries, mais la jeune femme ne se laisse pas faire. Elle lui arrache quasiment la langue avec ses dents, et voilà notre pauvre homme qui lâche son pistolet de douleur, pistolet qu'elle récupère d'un mouvement vif. Mais autant vous dire que la femme scorpion n'a que faire d'une arme à feu : Elle empoigne plutôt son couteau, et s'en va le planter dans la jambe du malheureux. Il s'enfuit sur le toit en titubant.

S'en suit un chassé croisé entre les deux protagonistes. Mais un toit n'est pas vraiment l'endroit idéal où se cacher, et elle finit par le retrouver sans trop de mal, et va le planter quelques coups supplémentaires dans le ventre cette fois ci. Elle semble exulter. VENGEANCE !

Le diablotin a eu son compte, nous sentons que sa fin est proche. Les tripes à l'air, il chancelle au milieu du toit, ne sachant plus trop que faire. La femme le dévisage d'un regard noir, contemplant ses derniers pitoyables instants de vie, et se délectant de cette monnaie bien rendue. On attendait qu'il chute lourdement au sol et pousse son dernier râle.

MAIS LÀ, SURPRISE. PLAN INCOMPREHENSIBLE. PLAN GENIAL.

C'est le plan qui m'a donné envie d'écrire cette note.

Donc nous avons notre homme qui a son couteau planté dans le ventre, sous le regard accusateur de la femme scorpion. Il titube mais réussit à l'enlever dans un hoquet de pure douleur. Et il utilise ses dernières forces pour... le projeter dans les airs dans un éclat de violence, à près de 20m du sol. Le couteau vole et passe devant le drapeau du Japon.


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cout2

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The End... Or is it ?


Voilà. Qu'a donc bien pu vouloir nous transmettre comme message le réalisateur par ce plan ? Doit-on en déduire quelque chose comme "Japon, terre de violence" ? Ou encore "Le dard de la femme scorpion > Japon" ? Dénonce-t-il la police corrompue ? Accuse-t-il l'alcoolisme des fonctionnaires ? Les ornithorynques sont-ils des canards ou des poissons ? Que dois-je retenir de cette morale finale ? Je n'en ai strictement aucune idée. Mais le débat est ouvert.


J'en terminerai donc là dessus. Mais après tout ça, à qui vais-je donc faire croire qu'il s'agissait d'un film BIZARRE ?

Soyons honnêtes, c'était un excellent film.

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Commentaires
B
(.)(.)
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F
Ça a l'air très très bien.
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N
j'ai aimé cette note.<br /> <br /> Elle contenait des seins, j'aime les seins.<br /> <br /> (oui tout ça pour ça.) xD<br /> <br /> (après on va croire que finalement je ne sais pas lire et que je commente uniquement les images.)
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M
Merci de l'avoir vu pour moi.<br /> <br /> Merci d'avoir risqué 3 ans de prison et 150 000 euros d'amende en bravant l'Hadopi pour ces screenshots.<br /> <br /> Merci encore. Merci.
Répondre
P
I pouffed.
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