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Edwood

19 avril 2009

Sans titre, sans catégorie

evolution



Heil Hitler !


Certains me croyaient ou m’espéraient décédé, mais j’ai envie de dire : Non, non. Mon absence tous ces longs mois qui vous a fait tant de peine ne s’explique pas par ma récente adhésion au groupe néonazi de Fleury Merogis, où j'ai récemment purgé ma peine.

L’explication, car il y en a une, est toute autre. Mais êtes-vous vraiment prêts à la connaitre, la triste, l’horrible vérité ? Je n’en suis pas certain.
Certains mails que j’ai reçu durant mon absence, dignes de messages envoyés à Dieu par d'innocents enfants en manque d'amour, transpiraient quand même beaucoup l’angoisse. Je m’en voudrais d’être à la base d’un nouveau drame, de nouveaux suicides. Mais je vous dois également une réponse, à vous, mes 4 fidèles lecteurs.

La reprise d’une activité à temps plein, une fainéantise aigüe, un goût trop prononcé pour les mmorpg, l’ablation totale d’une partie de mon cortex cérébral afin d’en ôter toute conscience et morale ; oui, je pourrais en trouver des tas, d’excuses convaincantes à vous offrir. Mais la réalité est plus sale, plus choquante, plus « dirty » comme on aime à le dire dans les milieux chics. L’explication est simple. Le coupable, le seul, l'unique, le voici :


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LE FLUX RSS.



Le flux RSS est coupable de tous les maux. Il viole des enfants. Il fait que vous avez un petit pénis. Il explique ma disparition. Pourquoi ? Je vous propose grâce à mes talents surdéveloppés d’écrivain d’effectuer un petit bond dans le passé, et de retourner il y a quelques années, dans les prairies prospères et ensoleillées de la blogosphère française.

Nous sommes très exactement le de l’année . Je me réveille, encore un peu fatigué par ma nuit agitée passée à rêver que je cultive des navets dans un parc d’attraction. Je me prépare un café (à l’époque, cela s’appelle encore un « noiraud »). J’allume ma télévision afin de créer l’ambiance sonore de fond nécessaire à tout bon réveil qui se respecte. Mon deuxième réflexe est d’allumer mon écran de PC, et de charger mon navigateur web favori, Netscape 2.0.

Je m’arme d’une cigarette, du noiraud qui a fini de couler à travers un filtre sale, et là, là mes amis, je me met à produire mon activité favorite du matin : la lecture de tous les blogs qui sont dans mes favoris.
Je n’en ai que 5 ou 6, délicatement et murement choisis parmi des milliers, et je les regarde tous un à un, afin de découvrir, un sourire naissant au coin de mes lèvres encore imberbes, si une nouvelle note a été écrite par un des auteurs de renom que je lis, ou si un nouveau commentaire a été rédigé par un flamboyant lecteur. De la même façon, j’ouvre mon blog, à l’époque simple journal de jeune lycéen brillant étudiant le cinéma (qui sera plus tard mentionné, cité dans des journaux de renoms), et, rendu presque fébrile par ce moment qui précède la découverte, je vais vérifier si on a posté de nouveaux messages en réponse à mes notes, parfois d'insulte, souvent d'amour.

Cette routine du matin, si chère à mes yeux, fait partie intégrante de ma vie. L’attente, la surprise, le chargement long des pages, l’apparition d’un nouveau texte à l’écran, le suspens.


Tout cela a été réduit à néant par le RSS.


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Observons désormais la routine d’un surfeur de l’an 2009.

Il se lève le matin, appuie sur un bouton de sa machine à café Nespresso qu’il a acheté parce qu’il a vu George Clooney en venter les mérites à la TV, et que mine de rien, George Clooney, c’est pas d’la gnogiote. Son café coule automatiquement. Pendant ce temps il a déjà ouvert son nouveau navigateur favori, Internet Explorer 8, et là… rien. Une OPTION VENUE D'ON NE SAIT OU l’avertit instantanément si le moindre message, commentaire, pixel, a été ajouté parmi le millier de blogs qu’il survole tous les jours. Des blogs de piètre qualité la plupart du temps, qui n'arracheraient pas un sourire à Dany Boon, mais quelle importance : il n’a même pas eu à les choisir vu que ses flux RSS lui font gagner un temps précieux et lui évitent de tous les « checker », comme il le dit, laissant donc plus de marge à la lecture du tout et n’importe quoi. Il peut donc de cette façon atteler son temps rendu libre par les RSS à lire les derniers potins du matin de kikoonoo qui raconte sur son blog BD comment il a découvert qu’il avait un petit bouton sur le scrotum.

Vous  l’aurez compris, le flux RSS a tué les blogs. RSS flux killed the blog’o stars. Et cette absence de surprise, de merveille de chaque instant a également enlevé l’envie aux bloggeurs fainéants de prendre soin de leurs lecteurs. Inconsciemment, je me dis que de toute façon vous saurez grâce aux RSS quand j’écrirai une nouvelle note, et que donc vous ne perdrez pas de temps à vérifier avec insistance toutes les minutes si quoique que ce soit de neuf est arrivé. Du coup, ne culpabilisant plus, je vous délaisse, je vous spolie, je vous mens.

Le RSS est le seul fautif dans cette sombre affaire, et je n’hésiterai donc pas, surfant à contresens de la mode tel un rebelle du 21ème siècle, à le blâmer de tous mes maux. J’irai même plus loin, en vous demandant, lecteurs, de vous désinscrire dès à présent des flux RSS de mon Blog, de les supprimer sans regret aucun, et de retrouver cette magie simple d’antan, qui me poussera à contrecœur à vous écrire plus régulièrement comment par exemple j’ai découvert que j’avais un petit bouton sur le scrotum. De mon côté, je vais supprimer cette option de mon blog, qui a déjà bien assez fait de mal.


En vous remerciant de votre attention,


© Ed Wood 2009.


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12 décembre 2008

Balade autour du Monde

ribambelle

 

Lecteur tu me connais, la chance ne me sourit que très rarement. Ainsi donc, dans cette période à priori déjà fort maussade, le sort a jugé utile d'y ajouter une petite coupure d'Internet en plus, c'est à dire de me supprimer mes dernières sources de joies en ce bas monde : Internet, TV, et téléphone. (Non, en fait téléphoner n'est pas du tout un plaisir pour moi)

 

Mais c'est en fait une bonne nouvelle (ou pas, c'est selon) étant donné que ça m'a donné l'occasion d'y pécher le sujet d'une nouvelle note, très passionnante, très belle. Tu le sais, je suis un peu comme ces poètes tourmentés qui puisent leur verve dans leurs malheurs. Je suis un peu le Rimbaud des blogs quoi. "La souffrance à fleur de blog". Je vais renommer ce blog "Rimbaud", tiens. Ou "Rimblog".

Après deux jours de coupure, trouvant le temps long à jouer au solitaire Windows, je me suis enfin décidé à contacter le Service Client de Neuf télécom.

Déjà premier point, y'a pas à dire, on ne cesse de nous faire savoir que les services clients des FAI sont de plus en plus performants, mais ils ont bel et bien su garder ce charme pittoresque qui nous fait tant les aimer depuis toujours. Petite musique légère d'attente de circonstance ; petite voix suave nous présentant le nombre de minutes à patienter. Petit rappel de la somme à payer par minute à patienter.

Après quelques flopées de minute vient enfin le ou la conseillère (je suis pour l'égalité des sexes). Et là surprise, la communication entre êtres humains semble rencontrer quelques difficultés. J'ai du mal à discerner le langage de mon interlocuteur. Est-ce du Croate, du Yougoslave, de l'Ethiopien ? Le dénommé Rachid se présente à moi, il semble ne pas maitriser la langue française à la perfection, espérons que sa maitrise du réseau ADSL soit de plus haut niveau. Malheureusement il n'en est rien, et ce pauvre homme que je sens dépassé par les évènements, dont il a déjà du mal à comprendre la simple énonciation, me prie de patienter, à grand renfort de "Merci Missieur" "Merci Missieur", et autre "Merci". Oui, il semble qu'à défaut de choisir des gens comprenant le Français, les grands pontes de Neuf Telecom ont déterminé qu'il les fallait très polis. Ainsi, les rares mots français maitrisés par le brave homme étaient tous des formules de politesses, dont il abusait à souhait. Mielleux à outrance, me remerciant d'absolument tout, allant même jusqu'à me remercier de lui dire merci en fin de conversation, je ne peux pas dire que j'ai été pleinement satisfait de mon entretien lors de ce premier appel, même si son côté Tintin au Congo n'a pas manqué de m'amuser.

Décidant de retenter ma chance quelques jours plus tard, convaincu que Rachid n'a pas compris un traitre mot de mon problème, et a envoyé comme rapport "Merci" à ses supérieurs, je me décide à retenter l'expérience.

Cette fois là, c'est Mamadou qui me répond, et je me crois tout à coup transporté sur les îles, tant son accent prononcé au charme traditionnel me les rappelle. Lui aussi, très poli, est déjà légèrement plus compétant que mon précédent ami. Il repère d'emblée que le rapport effectué par ce cher Rachid était plus ou moins incomplet, et décide d'en refaire un. Il me dit que je serai averti quand la réparation sera effectuée. Je le remercie, il me remercie de le remercier, et je raccroche, cette fois avec la certitude que mon souci sera réglé brièvement, étant donné qu'il m'a fixé un délai de 3 jours pour cela.

Trois jours plus tard, je reçois un sms de Neuf, me remerciant de les avoir contacté, et m'expliquant que la panne va être réparée sous un délai de cinq jours montre en main.

Deux semaines plus tard, je reçois un appel de France Télécom sur mon portable. Ces derniers m'expliquent, dans un charabia incompréhensible comportant essentiellement des mots techniques difficiles, connus de eux seuls, (probablement pour qu'on pense que c'est sérieux et qu'on ne s'en melle pas) tout en marmonnant afin qu'il soit moins facile de saisir ce qui reste, qu'il n'a pas trouvé de problème sur le plot Alpha 28 de France Telecom et qu'il renvoie le formulaire A53 à Neuf afin qu'ils checkent la synchronisation sur leur Meta-Plot de calibre 20, au cas ou le souci viendrait d'une désambulation du condensateur hypothermique.

J'attends encore. Commençant à trouver le temps long, je me permets la petite folie de recontacter Neuf afin d'en savoir plus, et j'ai l'honneur de rencontrer la douce Amel.
Attendez un instant. Rachid, Mamadou, Amel. Est-ce un hasard ? Je me pose la question en entendant la suave voix tintée d'un accent difficilement compréhensible d'Amel. Après une énième explication de mon problème (à croire qu'ils n'ont pas accès au dossier, ou que celui ci est totalement vide), cette dernière se trouve fort dépourvue quand elle n'a point de nouvelles informations à m'offrir. Elle se décide fébrilement, un trémolo d'effroi dans la voix, à me mettre en relation avec... un TECHNICIEN DE NIVEAU SUPERIEUR.

Je patiente quelques minutes, et là, tombe sur un technicien transpirant la vieille France comme rarement encore j'en avais ouï. Robert de son prénom, voire Bébert pour les intimes, semble tout droit sorti de l'ACADEMIE FRANCAISE, à tel point que je me demande s'il ne tape pas sur son clavier avec des baguettes en guise de doigt, et ne me parle avec un camembert en guise de bouche.
Nettement plus informé que ses congénères, il semble tout saisir, après tout c'est normal, je suis passé au niveau supérieur, et met en place un entretien avec France Télécom pour qu'ils étudient ma ligne.

Ce qui me laisse à penser que l'échelon hiérarchique de Neuf télécom se présente à peu de choses près ainsi :

HierarNeuf

 

Suite à toutes ces pérégrinations (?), j'aurai eu encore beaucoup de soucis. Je ne vais pas toutes les narrer. Sachez simplement que j'ai dû recontacter Neuf, suis tombé sur Mustafa. Un technicien de base de France Telecom est venu chez moi, Abdul, beau et noir comme la nuit, qui sera remplacé plus tard par un Technicien de Niveau Supérieur de France Télécom, caucasien jusqu'au bout des ongles, et critiquant le travail effectué par le brave Abdul.

Vous l'aurez compris, cette note était placée sous le sceau de la multiculturalité raciale de la France, et donc sous l'inspiration d'Obama. Parce que placer Obama dans une note, ça fait branché, ça fait cool, c'est dans la vibe.

En vous remerciant de me remercier. A bientôt.

22 octobre 2008

Rater ses examens avec style

bored



A l’heure où les résultats du Bac approchent pour les plus jeunes d’entre nous tel le dernier repas pour le condamné à mort, il y a fort à parier que certains des concernés regrettent. « Regrettent quoi ? », te demandes-tu, lecteur au front empli d’acné et de bêtise ? De s’être donné à fond, pour si peu en fin de compte. Vous vous dites que vos efforts n’ont peut-être pas payé, n’ont pas été compris ou reconnus à leur juste valeur. Cette injustice, en plus de déshonorer votre travail actif de dernière minute (que je respecte, qui peut donc avoir envie de travailler pendant l’année ?), vous rabaisse, vous offense, et lecteur, je le sens grâce à mes talents surdéveloppés de Medium et de simple Génie, tu as la HAINE.

Alors ce que je te propose dans cette note, c’est de t’aider pour la prochaine fois. Oui, tu m’as bien lu. Je suis un homme bon, j’ai foi en toi. Tu auras un jour ou l’autre, si tu ne finis pas la corde au cou suite à la honte d’avoir failli à la première session du Bac, l’occasion de passer d’autres examens. On peut penser plus particulièrement aux Partiels à la Fac, à ceux des grandes Ecoles (mais tu n’iras jamais dans une grande Ecole avec ton dossier de raté du Bac), ou encore aux examens médicaux. Ces derniers ne justifiant d’ailleurs pas d’aide particulière de ma part.

Pour ce qui est de la Fac et consors.

Le jour des examens approche, puis le jour est là. Ce n’est pas ta faute si tu n’as pas révisé lecteur, je comprends ton affection pour le visionnage de films pornographiques, on ne voit parfois pas le temps passer. Te voilà donc fort dépourvu quand le temps… fut venu. Tu pénètres dans l’amphithéâtre, ne sachant même pas de quelle matière il s’agit, et là, te voici livré à toi même. Tu te sens seul. Presque un guerrier.

Certes, tu pourrais simplement signer pour être compté présent, et tendre une feuille blanche au surveillant devant tous tes camarades dès le début. Genre « je suis trop bien pour ça. ». Tu pourrais également te la jouer Péril Jeune et ramener au professeur une citation philosophique inscrite au beau milieu de la page, qui montre quel grand rebelle tu es, et qui te fera passer pour le héros de la session, couronné comme tel plus tard dans la soirée, et bénéficiant donc des services sexuels de toutes les femmes du campus / lycée en guise de récompense pour ta bravoure. (ça n’arrive jamais en vrai, tu auras juste l’air d’un loser et tu te toucheras tout seul chez toi devant un court métrage zoophile en pleurant)
Mais tu n’es pas démodé lecteur, et tu ne vis plus dans les années 60. Si tu lis ce Blog, tu cherches des idées neuves, tu cherches de quoi bouleverser le fragile équilibre dans lequel notre monde sombre peu à peu, grâce à un anti conformisme certes un peu insolent, mais tellement attachant. Tu cherches la révolution. Et tu es surtout trop lâche pour montrer à tous que tu es un loser, que tu n’as pas révisé et que tu vas avoir 0 de façon plus ou moins certaine.

Voilà donc pourquoi ma première constante sera nommée la « Dissimulation ».


CONSTANTE PREMIERE : LA DICSSIMULATION

Le point capital à retenir –G envi 2 dir- commun à tous les échecs, c’est d’arriver à garder son honneur en toutes circonstances.
En effet, lecteur, tu as de l’égo même si tu me laisses te dicter la façon dont tu dois vivre. Tu n’as pas envie, quelques années plus tard, d’être devenu dans la tête de tous le clochard des révisions, celui qui a toujours 0 et sur qui on ne peut pas compter en cas de coup dur. D’autant plus que tu risquerais de passer pour un sombre idiot, ce que tu n’es pas. Ou que tu es, c’est selon.
Tu souhaites donc échouer, mais échouer avec talent, avec style, garder la tête haute. Tu es un Eliot Ness moderne, « la défaite, c’est presque la victoire. ».

Afin d’y parvenir, laisse moi te le dire tout de suite, il te faudra de la patience. En effet, tu pensais probablement pouvoir boucler ton examen en 5 minutes et rentrer chez toi dormir ou te toucher en pleurant, eh bien non. Le style, ça se mérite. Il te faudra patienter un temps honorable là bas, le temps nécessaire pour avoir l’air, non pas normal, non pas mauvais, mais l’air intelligent. En fait, la valeur est exacte, il te faudra précisément attendre 1h39 sur les 3h, suite à quoi tu ramèneras ta copie, l’air satisfait, un léger sourire en coin affiché triomphalement sur ton visage, que les autres comprennent quel brillant jeune homme tu es, et aient peur de ta suprématie. Ce qui les stressera et leur fera eux aussi échouer leur examen, pourquoi s’en priver après tout.

Bien entendu, tu te dis que faire preuve d’une telle assurance est bien inutile si c’est pour se trimballer avec une feuille vierge recto verso, que tout le monde verra. Particulièrement au bout de 1h39, on a tendance à observer ceux qui sortent, et ça fait long le rien. Ne sois pas insolent lecteur, ne m’oblige pas à t’envoyer des décharges psychiques avec mes puissants POUVOIRS MENTAUX, je te prie, les explications arrivent.

La patience étant la règle d'or de cette première constante, son application pratique dans la dissimulation, est le meublage. Le meublage, c’est le fait de garnir la première face de la copie de texte, que ta copie ait l’apparence, le goût et l’odeur d’une vraie au premier regard, sans l’être réellement bien entendu. Un échec fait avec style se doit d’être correctement meublé, de façon crédible, et d’un trait assuré. Pour cela, plusieurs artifices viendront t’aider à gagner du temps et/ou de l’énergie.

Premièrement, surjouer la mise en page. N’hésite pas à sauter 3, ou 4 lignes entre chaque en-tête, ou titre et sous-titre de ton épreuve. N’hésite pas à écrire gros, mais pas trop non plus, il faut qu’on ait l’impression qu’il y a du corps dans ton texte. De plus pour les quelques « finitions » dont nous parlerons plus tard, il est important que ta première page ait du caractère, que la surprise n’en soit que meilleure.
Pour ce qui est du contenu, si tu t’es bien débrouillé au niveau des sauts de ligne tu ne devrais pas avoir grand chose à écrire. Des phrases passe-partout sont à connaître, on peut également faire semblant d’élaborer un plan afin d’exciter artificiellement l’intérêt du lecteur. Attention cependant à ne pas trop se fouler, l’intérêt étant tout de même d’obtenir une note comprise entre 0 et 1 (pour la présentation), pas de faire des efforts inutiles de réflexion en rapport avec le travail. Car si tu aimais ça, tu l’aurais déjà fait durant l’année.

Donc voilà. Au final, la première page devrait ressembler à cela :

note1reduc

Ce n’est bien entendu là qu’un exemple vulgaire et sale, à toi de faire preuve d’originalité et de malice dans la forme. Même si tu es à n’en pas douter quelqu’un de froid et d’opiniâtre si tu lis ce Blog, et que tu n’as pas la moindre personnalité.


CONSTANTE SECONDE : LES FINITIONS, LA SURPRISE

Une fois ta belle première page garnie des plus doux mots de ton modeste vocabulaire, et des tournures les plus aguicheuses, vient l’instant magique où tu pourras enfin laisser libre cours à ton imagination, voire à ta haine du système si tu es un rebelle.
Les possibilités sont aussi nombreuses que l’infini que peut concevoir un cerveau humain, mais je n’en citerai que trois, que j’ai tout personnellement testé et approuvé lors d’années de laisser aller à la Fac.

Avant de mentionner les exemples en question, il est capital de garder en tête que non, un examinateur ne mettra jamais une bonne note parce qu’il vous trouve sympa, que vous l’avez fait rire, ou que vous semblez plus intelligent que la moyenne avec votre copie n’ayant rien à voir avec le sujet. Que ça soit en Philo, en Littérature, en Histoire du Mocassin à travers les âges et que sais-je encore. Si certains se sont déjà vantés d’avoir obtenu une bonne note de la sorte, ils n’ont fait que colporter une légende urbaine crasseuse, les profs n’en ayant absolument rien à scouber de votre talent pour l’écriture ou de votre personnalité brillante à fleur de peau. Une fois qu’on sait tout cela, on peut donc se laisser aller bassement sans regrets, inutile de caresser les examinateur dans le sens du poil, offrons leur ce qu’ils n’auront que très rarement vu ailleurs. Profitez de l’anonymat que vous procure la correction d’un examen du niveau supérieur, et essayez de vous figurer l’expression sur le visage de votre correcteur lorsqu’il lira votre devoir avant tout.


Exemple I, L’artiste

C’est personnellement mon préféré, bien qu’un peu facile. L’œuvre consiste à, après avoir commencé un devoir apparement banal en première page, utiliser la cachette que constitue l’entrepage pour laisser libre court à votre talent en dessin. Ensuite, sur la page de derrière, reprendre votre texte comme si de rien n’était.

Cela donne quelque chose comme ça :

note2reduc

Bien entendu, ici l’artiste a choisi un Pénis. Pourquoi pas ? Vous pouvez si ça vous chante faire un dessin mignonet, vous représentant par exemple en train d’offrir des fleurs à votre professeur sous un soleil souriant de façon complice, ou encore opter pour une reproduction d’un tableau de Michel-Ange. Rien n’est imposé, cela dépend de votre niveau. Il faut simplement que l’examinateur soit surpris en ouvrant la page pour lire la suite de votre dissertation.


Exemple II, le Hors Sujet

Le sujet de base, traitant d’une sombre époque médiévale et de Guerres entre deux factions dont tout le monde se fout de nos jours, ne vous a guère passionné ? Revisitez donc la question à votre sauce, et n’hésitez donc pas à traiter d’un tout autre domaine. Pour ma part, je me souviens avoir écrit une flamboyante dissertation sur les escaliers de la Salle où je passais l’examen, lors d’une épreuve de Lettres Modernes. Bien entendu, comme tous les grands génie, je n’ai pas été compris de mon époque, mais gageons que la copie continue de circuler de professeur en professeur, telle une légende dans le monde examinatoire.

A noter que pour cet exemple, vous pouvez amorcer le thème que vous aurez choisi dès la première page, en général le correcteur se contentera de voir qu’il y a du texte, et n’aura pas commencé à lire avant que vous ayiez quitté la salle. Ou alors c’est un grossier personnage et il aurait mérité un Pénis en entrepage.


Exemple III, la pire copie de tous les temps

Le titre me semble assez évocateur. Vous avez déjà entendu des Profs rire entre eux d’une copie excessivement mauvaise au Lycée ? Voire même la lire en classe pour humilier le pauvre bougre l’ayant créée ? Donnez leur ce qu’ils attendent depuis toujours : une copie si énormément mauvaise qu’ils l’encadreront dans leur petite salle à eux, et devant laquelle ils ne pourront s’empêcher de verser une larme ou quelques goûtes de sperme tous les matins au long de leur funeste vie. Donnez le maximum de vous même, après tout vous êtes censé ne rien y connaître, restez dans le crédible, mais accumulez les erreurs les plus honteuses, les plus affligeantes qui soient. C’est le genre de copie qu’on prend plaisir à aller réclamer afin d’en lire les corrections, et l’énervement de l’examinateur grandissant, pour peu que vous maitrisiez un tant soit peu le crescendo.


Avec tous ces conseils, vous voilà parés pour voler de vos propres ailes vers un tout nouveau monde d’échecs, qui loin de vous permettre d’aller misérablement vous recoucher chez vous comme un loser que vous êtes, vous offrira un grand moment de jouissance, et des anecdotes à raconter à vos petits enfants losers, ou à encadrer chez vous afin de, ou de.

Ne me remercie pas, lecteur, remercie le champ gravitationnel de la Lune.

 

11 septembre 2008

La note qui parle des Buzz

crazy_frogb



C'est la rentrée ! Yahoo ! Vive la rentrée !


Oui lecteur tu l'auras compris, je suis chômeur, et la rentrée ne me touche pas, c'est tous les jours les vacances pour moi. Mais dans ce cas, serait-ce donc la rentrée du blog, te demandes-tu, jeune fan au nez coulant ? Certainement pas. Ohhhhh non. Et le nombre de "h" témoigne de l'irréalité de la chose. Il s'agissait là d'une simple phrase d'accroche choisie totalement aléatoirement entre "Yo-dai-y-dai-oh !", "Bijour li gen." et "LOOOOL KIKOO", j'en passe, et des pires.

 

Car cette note n'a aucun rapport avec la rentrée. En fait, cette note est une impulsion de pure HAINE.

Mes amis, je n'en puis plus des Ch'tis. Je n'en pouvais déjà plus lors de la sortie du film, en fait, je n'en pouvais déjà plus lors de la naissance de Daniboon, mais c'est là un tout autre sujet. Non, je n'en puis plus, de voir des ch'tis partout, d'en entendre partout. Autant être honnête et franco de porc dès le départ, si vous avez vu "Bienvenue chez les Ch'tis", en plus d'être un pur beauf (ou une pure beaufe), vous êtes inférieurement intelligent et ne valez pas mieux qu'un singe. Je vous méprise et maudis toute votre famille et ses générations à venir, j'irai cracher sur vos tombes. Si vous aimez simplement Daniboon, c'est la même chose. D'ailleurs j'écorche volontairement son nom, c'est dire si je le respecte. Daniboon. Je me doute que 90% d'entre vous sont des singes, mais qu'importe, il fallait que je le dise, quitte à perdre mes milliers de lecteurs fidèles.

Lors de la sortie du film, j'ai eu une sorte de flashback. Tout le tapage qui a été fait autour m'a vaguement rappelé la sortie des "Choristes" quelques années auparavant. Je me suis souvenu, les larmes perlant sur mes joues blanchies par l'absence de soleil, ces milliards d'émissions autour du long-métrage, ces publicités, ces reportages, ces sonneries de portable. Ces voix d'adolescents prépubères chantant sur les chaines les plus improbables de leurs voix aigues, tout ça quoi. Quand Bienvenue chez les Ch'tis est sorti j'ai donc ressenti une sorte de malaise, dû à cette expérience des Choristes que mon corps avait déjà enduré, et dont il ne se souvenait que trop bien.

Les Ch'tis c'est la même chose, on a remplacé les voix de garçonnets par celle de Daniboon, et on en a fait un Buzz. Un bon film français bien buzzesque. Avant la sortie du film, je n'étais même pas au courant de ce que c'était qu'un Ch'ti. Maintenant, quand je vois des pubs de sonneries de portables qui disent "OHHH BILOUUTEEEE.", ou que je croise au détour d'un zapping Christophe Dechavanne demander à une participante de mon programme TV préféré (Une famille en Or) de lui parler en "Ch'ti", je me dis que j'étais alors un homme heureux.

Mais en fait, je me rends compte que c'est un tout. Je hais les Ch'tis, c'est sûr, du film aux vrais, je les exècre désormais grâce au film. Mais je hais viscéralement les Buzz, plus généralement. D'ailleurs je hais profondément les gens qui disent "Buzz". Les gens qui se croient cool en prononçant les mots "Buzz sur la toile" par exemple, me rappellent un peu les vieux qui essaient de parler Djeun et qui utilisent des expressions comme "Tip top.", c'est le même sentiment de profonde pitié et de haine mélangée qui me traverse. Je crois que parmi les "Buzz" les plus abjects que j'ai subit, les Ch'tis se place n°1, vient ensuite au coude à coude les Choristes, puis enfin Crazy Frog, qui se fait ma foi déjà bien vieux, mais dont les "Ding Ding" résonnent encore au plus profond de mon cortex.

Les Ch'tis sont déjà allés trop loin. Rejoignez mon comité d'action cordiale visant à les éradiquer de la planète, et vous recevrez un Pins (ça a fait le BUZZ en son temps) "Ed Wood" plus ou moins certifié véritable.

En vous remerciant pour votre attention. J'espère que cette note, surfant sur la vague des Ch'tis, fera un bon BUZZ anti BUZZ bien bilouteux.


Au passage, je n'ai reçu qu'un seul et unique mail suite à ma dernière note, que dois-je en comprendre ? Que plus personne n'a envie d'être esclave de nos jours ? B. B., toi qui a osé, je te salue. Merci pour tes bons et loyaux services.

24 août 2008

Coup de Toner à Nothing Hill

to-be-continued



Très chers lecteurs.


Comme vous n'êtes pas sans l'avoir constaté, ce blog est sans que je m'en rende compte devenu pour moi une activité à plein temps. Il devient donc délicat, malgré tout le talent dont vous et moi sommes conscients et de l'incroyable verve fertile et féconde dont je fais part, de fournir le travail nécessaire pour achever ma note mensuelle tous les ans. Le jeune Philippe-Nicolas dont je vous parlais précédemment nous a d'ailleurs quitté, succombant à son affreuse maladie par manque de présence de ma part. A l'heure où une telle qualité de contenu me permettrait sans aucun problème de vous demander une contribution financière ou même pourquoi pas un abonnement, j'ai décidé de me montrer bon prince et de me contenter d'employer un assistant afin d'alléger mon travail.

Oui lecteur, tu as bien lu. Je te sens fébrile derrière ton écran, tu as probablement ta première érection. Tu as toujours rêvé de participer à ces saillies grandioses que je t'offre au gré de mes humeurs volages, tu as toujours voulu aider la "magie Edwood" à opérer. Je t'en offre désormais la possibilité. Tu pourras ainsi m'accompagner dans la finition des deux flamboyantes notes classées "en finition" depuis maintenant des mois, et c'est une ribambelle de fonctions diverses et variées qui t'attendent : M'approvisionner en boissons raffraichissantes, me fournir en matériel nicotinaire, couper mes ongles de pieds (activité qui occupe clairement la plupart de mon temps), jouer le rôle de défouloir humain, et tout simplement me servir en tant qu'objet sexuel. Bien entendu, tu ne seras pas rémunéré, je sais que tu tiens à rester humble face au semi Dieu que je suis pour toi, et que cela serait le pire des blasphèmes à tes yeux que d'accepter quelconque dédomagement de ma part. Mais ne t'en fais pas, j'accepterai ta position d'esclave, je suis comme ça, très ouvert, très généreux.

J'attends donc toutes vos postulations sur mon adresse e-mail, ou celle de mon blog que je viens de créer pour l'occasion : edwood-lefilm-leblog@pentagon.com. Inutile de dire qu'Aze est interdit, étant donné qu'il remplit déjà les fonctions à pourvoir en temps normal. Il le fait déjà mais personne n'aime la routine, c'est pourquoi j'ai besoin de quelqu'un d'autre.


De mon côté, je m'engage à terminer ces deux notes que j'ai entammé longtemps avant Jesus Christ. En fait, depuis tout ce temps j'hésite surtout sur la façon d'écrire le nom de la note : "Note 18" ou "Note dix-huit". C'est dire si je me soucie de vous, chers lecteurs.

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16 juillet 2008

N.B.

asseenontv



Bonsoir.


Juste une note qui n'a rien à voir avec rien, écrite à la va vite, en fumant désespérément la dernière cigarette qui me sépare de ma nuit. Une note pour soulever 2 sujets qui me semblent essentiels au jour d'aujourd'hui.

Premièrement, pourquoi ces émissions de Shopping à la télé le matin ? En me brossant les dents (en me touchant aussi) j'ai dû entendre au moins 20 fois d'affilé le même truc sur un appareil qui enlève le cor des pieds. C'est affolant quoi, c'était diffusé en boucle pendant 1 heure (oui, tu peux rire lecteur, je met 1h à me brosser les dents, c'est pour ça que j'ai une haleine fraiche et que toi tu sens), et les mêmes phrases revenaient sans cesse, sans cesse, tellement qu'elles ont fini par s'imprimer dans mon cerveau, probablement à la place de souvenirs de choix comme celui de mon premier vélo ou encore mon âge, que j'avoue avoir oublié suite à cela. Je comprends bien que ce type d'emission est destiné aux anciens qui ne contrôlent plus leur vessie et sont donc debout dès le lever du soleil, et qu'ils ont peut-être besoin qu'on leur répète la même information des heures durant, le temps qu'ils attrapent leur carnet de notes ou qu'ils MONTENT LE SON DE LA TELE, mais quand même, c'est de la souffrance à l'état pur. Ménagez leurs cerveaux et laissez les donc vivre avec leurs cors aux pieds, ces pauvres bougre. De quoi pourront-ils parler entre eux quand ils n'en auront plus ?

Deuxièmement, pourquoi cette guerre envers les calories dans les supermarchés ? Je voulais simplement m'acheter des céréales, c'est en temps normal une activité simple. Eh bien j'ai lutté, je dis bien lutté, pour en trouver qui ne soient PAS 0%. Toutes les boites affichaient fièrement leur faible taux en tout, mais je m'en fous franchement, moi je veux du sucre, je veux du gras, j'en ai besoin. Pourquoi ne puis-je pas être rassasié, et dois-je me coltiner de la nourriture pour bimbo qui ne rentre plus dans son bikini à la plage ?
En fin de compte je n'ai pas trouvé de céréales 100% comme je le souhaitais, et j'ai dû me contenter d'une boite "fitness".

J'avais honte. Je me sentais gros.

Vous l'aurez compris. Aujourd'hui je me suis brossé les dents et je suis allé faire les courses.

10 juillet 2008

Mea Culpa

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Bonsoir bonsoir

Je le sais, je le hûme, vous êtes nombreux, très nombreux à attendre une nouvelle note. Je reçois des centaines de mails par jour, par nuit, des mails d'amour, des mails de passion, des mails plein de vie. Ca me fait chaud à l'organe artificiel qui remplace mon coeur depuis son 5 ème infarctus, mais croyez bien que ce n'est pas dépendant de ma volonté. Je m'excuse auprès de toi, jeune lecteur, jeune Philippe-Nicolas, car souvent on me reproche d'être trop impersonnel. Oui, chaque nouveau texte que j'invente te comble d'une joie que tes parents ou tes amis ne peuvent t'offrir vu que tu n'en as pas, chacune de mes notes est un peu comme ton cadeau de Noël n'importe quand dans l'année. Tu as souffert de cette absence, tu as même pensé te suicider. Je tiens à m'expliquer, pour toi.

J'ai traversé une période sombre informatiquement parlant. Une vague de malchance tout bonnement incroyable, et pourtant Dieu sait que j'en ai connu. Malheureusement les détails vous resteront absents, car hormis en étant Ingénieur Informaticien de niveau 18, on ne peut en saisir toute l'essence et donc l'apprécier à sa juste valeur. Bref, une véritable pluie de problèmes indépendants les uns des autres, mais qui subviennent tous en même temps, et j'en profite justement pour écrire une petite lettre ouverte à l'auteur ou aux auteurs de la chose (ce n'est pas réellement une lettre ouverte, abstenez vous d'y répondre.) :

Madame, Monsieur, Zbloub, Dieu,

Je ne connais pas exactement votre identité, peut-être êtes-vous une infirmière qui lors de ma naissance a décidé d'apposer au hasard sur mon berceau un sortilège vaudou ; peut-être suis-je le cobaye d'une expérience scientifique à échelle planétaire, peut être enfin ai-je courroucé quelque Dieu au cours de ma vie de dépravation et d'excès, tout est possible. Peu importe qui vous êtes, il serait temps que cela cesse. Oui, nous avons vécu de bons moments, nous avons ri ensemble, vous et moi, vous m'avez fourni une source d'anecdotes qui pourrait remplir une vingtaine de générations en seulement quelques années, mais je crois que vient un moment où il faut savoir accepter les limites de la crédibilité. J'ai souvent observé les gens normaux, et il m'est apparu que vos manières sont de plus en plus grossières au fil du temps, vous avez perdu la discrétion qui faisait le charme ou l'intérêt des 1000 premières fois, pour laisser place à un grand n'importe quoi qui ne connait plus de finesse ou de barrières logiques.
Je vous invite donc par la présente à prendre une sage décision. Il existe de très nombreux jeunes hommes de 25 ans sur cette planète, qui ne demandent qu'à connaitre la malchance, à qui la réussite sourit dans tous les domaines. Peut-être serait-il temps de faire tourner la grande roue cabossée que vous possédez, et de choisir une nouvelle victime pour les 25 prochaines années à venir. En espérant que mon appel soit entendu, veuillez accepter la cordialité de mes sentiments les plus opportuns de sincérité vraie, et de


Maintenant que cela est fait, et je sais qu'une larme coule lourdement de tes yeux, lecteur sensible à ma cause qu'un brûlot si panaché a su toucher en plein coeur, je dois avouer que tout n'est pas noir dans ma vie. Loin de là. En fait, tu n'en sauras pas plus mais je suis heureux. Voilà, c'est dit. Vous aurez finalement tout lu sur ce Blog. De l'association de mots "Boutons Pubis+Evelyne Thomas Nue" à moi EUREU.

Pour ce qui est du Blog, ou plutôt de la "Bible de vie" comme j'aime à le surnommer affectueusement en m'envoyant de petits baisers dans le miroir, j'ai réussi grace à mes talents et à mon cerveau surdéveloppé à récupérer les quelques notes que j'avais préparé et qui restaient à "paufiner" (c'est à dire à finir). Ces dernières avaient été détruites, et à la sueur de longues nuits de combat entre l'homme et la machine, ne pensant qu'à votre bien être ainsi qu'à la triste vie de Philippe-Nicolas, j'ai fini par vaincre le malin. Ainsi donc comme on dit dans le jargon artistique, Viva la vida, Hasta luego compadre, Maître Renard par l'odeur alléché, vous les subirez normalement très bientôt sous vos yeux torves rougis par l'alcool.


Philippe-Nicolas, Noël approche.

20 juin 2008

Merveilleux moments

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Un Blog, c'est presque comme une thérapie, mais avec des gens qui viennent s'asseoir sur le sofa pour rire avec nous de nos malheurs.

Ainsi donc, pourquoi ne pas effectuer un bond de 18 ans dans le passé tel un Marty Mc Fly des Blogs, et revenir vers ma tendre enfance, histoire d'aller déterrer de vieux traumatismes que j'avais préféré garder refoulés au plus profond de moi même. Je sais maintenant que des thérapeutes de talent me lisent, et je ne reculerai donc plus devant rien. Allons y, that's the power of love.

Ami lecteur, que tu sois mon amant ou que tu cherches une Yescard, tu as certainement toi aussi déjà été à la maternelle ou au CP, voire au Primaire si tu es audacieux. Ce sont normalement des années de pure naïveté, encore fermement ancrées dans l'enfance, dans la découverte, le plaisir et la joie.
Parfois, oui, il y a bien le méchant et gros Seb qui essaie de voler ton goûter, ou alors tu perds aux billes, mais les malheurs de ta vie s'arrêtent là en règle générale.

Moi, ma mère était directrice de l'école où j'allais, et pour ne rien gâcher, institutrice de toutes mes classes également.

Quand on est jeune, c'est moins mal vu qu'au collège ou au lycée (comme le gros et méchant Seb qui était en fait le fils de Mr Toudoux notre prof de Maths), mais ça n'apporte pas non plus le moindre avantage, bien au contraire. Le fait d'avoir une mère institutrice peut représenter la pire des corvées dans la vie de tous les jours. C'est la mère qui une fois rentrée à la maison va vérifier, corriger et faire refaire tous les devoirs qu'elle ne juge pas bons, c'est la mère qui va ouvrir en hurlant ton classeur, le secouer et en faire tomber toutes les feuilles parce que t'es un gros bordélique et que t'as jamais été capable d'organiser quoique ce soit. La mère qui va te punir et te faire rater tes récrés parce que tu as eu le malheur de dire le moindre mot de trop en cours. En gros, c'est la mère qui veut que tu sois le meilleur, le n°1, alors que toi t'as juste envie de jouer aux billes et de te faire voler ton goûter par Seb, le méchant fils de Mr Toudoux.

Les anecdotes sont nombreuses, mais j'en mentionnerai une seule, qui se rapporte à un traumat de choix.

Quand on est à l'école, il y a parfois des kermesses, ou des fêtes, et en général il y a le Spectacle de Classe. La plupart du temps, on se contente de quelques danses gentillettes en se tenant par la main sur une musique accordéon, que le gros voisin Bernard va filmer en riant avec son caméscope de réalisateur de films X. Parfois, on met en scène des trucs écrits à l'avance, genre des histoirettes qu'on a préparé à la sueur de son front en classe pendant des mois pour obtenir un simple "Awwww, trop chou." du public, alors qu'on pensait avoir mérité au moins un Oscar. Parfois, enfin, on met en scène une histoire existant déjà, ou un Conte.

Il y a beaucoup de Contes qui pourraient glorifier tous les personnages joués. Beaucoup de contes qui ne sont pas humiliants en somme. On aurait pu nous faire jouer Aladin par exemple, La belle au bois dormant, ou même des trucs plus vieux comme Le petit Poucet ou Rocky III, que sais-je encore. Eh bien non, dans mon école, c'était le Vilain Petit Canard.

Le Vilain Petit Canard quand même, c'est un sacré mythe de la loose. Ok à la fin il devient un beau Cygne blanc flamboyant de mille feux et tout et tout, mais pendant 95% de l'histoire, il faut bien avouer qu'il est laid et repoussant, délaissé de tous. Et c'est ce qu'on retient de lui.

Etant donné que ma mère était directrice d'école, institutrice de toutes les classes, et que donc j'étais un enfant super chanceux, il va de soi qu'elle m'avait d'office désigné pour être le Vilain Petit Canard, parmi toute l'école. Alors que d'autres enfants bien plus laids auraient rempli ce rôle à merveille.
Le souci, c'est que je n'avais absolument rien préparé pour une raison que j'ignore, qu'elle ne m'avait pas averti, ou alors que je n'avais pas saisi que je serais le Vilain Petit Canard en question. (d'aucuns diront que j'avais déjà à l'époque préféré l'oublier.)
Le jour de la fête, dans une grande salle remplie de gens et de caméscopes, vint le temps de jouer la pièce. Toujours pas au courant, je me baladais dans les couloirs de l'école, insouciant et la fleur au fusil, quand tout à coup je vis débarquer ma mère en courant, venant m'annoncer que tout était prêt, que tout le monde m'attendait et qu'il m'allait falloir monter sur scène, moi, le Vilain Petit Canard.
Je n'étais déjà pas fan des représentations en public, d'un naturel timide et discret, mais je dois bien avouer que là, ami lecteur, je ressentis une forte envie de rire. Peut-être m'étais-je alors cru dans un cauchemar. J'aurais aimé pouvoir me transformer instantanément en le futur adolescent que je serais, et lui répondre un virulent "VaTfEr FoUtR MaMaN^^".

Même si ça n'était pas réalisable, j'étais fort heureusement pour moi un enfant déjà têtu et parfois même borné. Je décidais donc de me contenter d'un simple "Non.", que je pensais inébranlable et solennel. Mais ma mère avait des responsabilités, et était elle aussi têtue. Elle resta auprès de moi pendant 10 bonnes minutes, à insister pour que j'y aille, à me supplier, à me menacer, rien n'y faisait, je n'avais décidément pas envie d'y aller pour une raison étrange qu'elle ne semblait pas en mesure de comprendre.
Je pensais même qu'elle avait abandonné face à mon obstination quand elle décida de partir à la recherche d'un remplaçant, mais elle revint quelques 5 minutes plus tard bredouille et désespérée.

Je me retrouvais donc bloqué. Tout le monde m'attendait, la pièce reposait sur moi. J'en profitais pour essayer de tourner la situation à mon avantage, car j'étais déjà un sacré bon marchandeur, en lui faisant promettre de m'acheter plusieurs jeux vidéos si jamais j'acceptais, etc. Je ne pensais pas vraiment le faire, mais c'était toujours ça de pris.
Au fil du temps et du dialogue, l'échange de bons procédés prenant forme, je finis par me faire quelque peu bourrer le mou contre la promesse d'une liste de cadeaux impressionnante, non sans essuyer quelques larmes à l'idée de la HONTE qui m'attendait, car il m'apparaissait de plus en plus que je n'avais point le choix.

Je me fis tirer vers la salle d'habillage, maquiller en une véritable horreur, du genre Quasimodo qui vient de se faire violer, et je fus projeté sur scène, n'ayant aucune idée de ce que je devais faire ou de ce qui allait se passer. Tout le monde était en place, j'étais au milieu, une centaine de personnes face à moi, j'étais laid, j'avais peur.

Et là lecteur, c'est là que le cerveau humain est une véritable merveille, car je ne me souviens absolument plus de rien. Le trou noir. La perte de mémoire la plus complète qui soit.


Devenu adulte, il m'est arrivé d'en reparler avec ma mère en riant lors de dîners. Celle ci m'avouant qu'elle avait honte d'avoir osé m'infliger ça, en y repensant. Car elle, doit se souvenir ce qui s'est passé ensuite.


Comme quoi, il n'est jamais trop tard pour reconnaître ses erreurs.

 

15 juin 2008

Précieux instants

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Lectorat, après toutes ces années en ma compagnie tu commences à me connaître. Tu sais que je suis un homme du monde, beau, drôle, intelligent, riche, classieux, sociable, bref, la personne rêvée avec qui partager ses soirées et pourquoi pas ses nuits d'amour. Quoi de plus normal, donc, que je sois souvent convié à des sorties où la morale s'arrête au simple port du caleçon, ou l'alcool coule à flot, et où il suffit de claquer des doigts pour finir avec plusieurs femmes dénudées à ses pieds. Ce n'est pas le sujet de cette note.

Non, je vais plutôt parler du restaurant. Simplement parce que ce soir j'y étais, et que je ne souhaite pas m'éparpiller en vous racontant ma soirée d'hier.

Le restaurant, c'est bien, c'est cool, c'est bat. L'occasion de voir des amis, d'avoir des sujets de conversation faciles, "Comment est ton caviar, mon ami ?" "Il n'a pas l'air aussi appétissant que ton oeuf de Condor truffé au foie gras, mon ami.", on pourrait même penser que c'est le lieu idéal où débuter une longue nuit de fête. Mais ça n'est malheureusement pas toujours le cas.
Que peut-on espérer de pire lors d'un repas au restaurant ? Renverser son assiette ? Être malade et vomir ? Non, frivolités que tout ceci. Laissez moi donc vous narrer mes rocambolesques aventures dans un certain restaurant Chinois de Bordeaux.


C'était il y a maintenant quelques années. Aze et moi, lassés de manger des spaghettis tous les soirs, avions décidé d'aller au resto, et pourquoi pas un Chinois, c'est pas cher (nous étions alors fort pauvres), et hormis le fait que les fruits de mer décongèlent dans l'eau de bain de pieds des serveurs, c'est en général assez bon.

Je connaissais une adresse dans une rue mal famée derrière la Victoire, de ces rues où on préfère jeter son porte monnaie comme appât avant d'y pénétrer afin d'avoir une chance d'en sortir vivant. Manque de chance, le distributeur où j’avais souhaité retirer de l’argent n’était pas terrible, la première somme disponible étant de 100€, et sans faire attention c’est donc la somme que j’avais retiré. Nous nous y étions donc rendus habillés en haillons pour ne point susciter l'intérêt des gangs y résidant, et aussi parce que c'est notre look de tous les jours, avec la ferme intention d'en sortir nourris.
Arrivés devant l'établissement en question, quelle ne fût pas notre déception en apprenant que le patron avait mis la clé sous la porte. Heureusement, les resto Chinois c'est comme les témoins de Jehova, quand il y en a un, il y en a 10 à quelques mètres d'écart.
Nous nous étions donc déplacés vers le suivant à quelques mètres de là, un vieux boui boui dont nous ne voyions rien de l'extérieur, mais qui semblait encore en état de marche.

Une fois entrés, l'ambiance tamisée et la musique traditionnelle nous rassura, c'était bien un Chinois et non un entrepôt de voleurs d'organes dissimulé, et nous prîmes donc place à une des tables, en attendant l'arrivée d'un serveur.
Quand celui ci arriva, nous fûmes surpris. En effet, le serveur n'était autre que le patron du restaurant lui même, un homme d'un certain âge, aux traits secs, une sorte de vieux maître Chinois Old School, comme ceux qu'on peut voir dans Kill Bill 2 par exemple. Celui ci vint prendre notre commande, et c'est là que je fis ma première erreur. J'optais pour un Rouleau de Printemps en entrée, et je sentis bien que selon le regard du vieux maître, j'avais presque défié toute la Chine en faisant cela. Son sourcil relevé semblait dire "es-tu vraiment prêt, mon garçon ?", et j'aurais dû me raviser, mais non, entêté que je suis, je confirmais ma commande, Aze ayant la sagesse quant à lui de choisir un plat au nom totalement inconnu, ce qu'il fait tout le temps dans tous les restos d'ailleurs. Souvent des mauvaises surprises.

La première chose qui nous frappa fut l'absence de tout personnel autre que cet homme. Nous voyions bien qu'il était seul, à prendre les commandes, à partir en cuisine et probablement à confectionner les plats. Mais encore naïfs du haut de nos 20 années, cela ne nous mit point la puce à l'oreille, et nous attendîmes.

Quand l'entrée arriva enfin, nous fûmes surpris par la présentation de haute qualité, mais ayant faim, et pour un repas à 7€, nous décidassionâmes de passer sans plus tarder à l'ingestion de ces plats, sans plus nous extasier dessus.

Le plat d'Aze semblait correct, bien que lui et moi ne sachions toujours pas à ce jour ce dont il s'agissait. Quant à moi, un Rouleau de Printemps normal. Nous attendions que le serveur/patron s'en aille, mais ce dernier restait devant nous, à nous fixer, et tout particulièrement moi.
Un peu gêné, le remerciant poliment, mais voyant qu'il n'était toujours pas décidé à partir, il fallut bien se décider à attaquer. Le regard du Maître posé sur moi à quelques centimètres me troublait, je l'avoue, et je ne savais pas ce qu'il attendait exactement, probablement une erreur de ma part. Souhaitant le blouser, je pris la décision d'approcher mes mains des baguettes, car c'est peut-être ce qu'il pensait que je ne ferais pas. A peine mes doigts eurent-ils touchés les instruments que ses yeux s'écarquillèrent et que son visage se transforma en un rictus effrayant. Sa voix éclata, brisant le silence : "NON, CE N'EST PAS COMME CA QU'ON MANGE CA !". Il me mima le geste correct, l'écume aux comissures des lêvres, m'expliquant ce que j'aurais fait s'il n'avait pas été devant moi, et après un bref échange de regards effrayés avec Aze, je suivis ses consignes à la lettre, d'un sourire tremblant en sa direction, suite à quoi il recula enfin vers son comptoir tout en marmonnant.

Doutes, questionnements. Aze et moi, d'un naturel rieur, commencions à sentir le fou rire nous envahir. Nous plaisantions, l'occasion de dilater le temps et de ralentir le moment où il faudrait bel et bien manger l'oeuvre sacrée. D'un oeil, j'observais le Patron qui était un peu plus loin, mais toujours face à moi en train de nous regarder. Après quelques minutes de meublage convainquant, il finit par partir, et je profitais donc de cet instant pour commencer à manger mon entrée non sans cesser de ricaner. A cause de ça, et surtout parce que le plat de Aze était définitivement très étrange. Nous nous imaginions également le passé du vieil homme en tant que tortionnaire dans un camp de la mort. Je commençais à manger, nous riions, quand tout à coup, catastrophe, ce qui devait arriver arriva, mon rouleau de printemps se désintégra sous mes doigts. Le truc qui arrive tout le temps, et normalement on s'en fout, on continue de le manger comme il est, mais là, nous sentions que c'était grave et qu'il n'était plus le temps de rire. Paniqué, j'essayais tant bien que mal de raccommoder le truc, qu'il ait l'air normal, mais impossible, il était complètement détruit. N'osant pas se retourner, Aze me questionnait sur la présence ou non du Patron dans son dos, et d'un bref coup d'oeil, je le vis justement revenir de la cuisine d'un geste nerveux, dans notre direction.

L'homme approche, je dissimule le rouleau entre ma main et la serviette pour qu'il ne le voit point et qu'il ait l'air en état normal. Aze se met à pouffer, ce qui m'amuse aussi, et là, le regard glacial du tortionnaire entendant les rires viens nous fusiller un court instant. Il passe une ou deux fois devant la table pour une raison lambda (nous étions seuls dans le restaurant), ralentissant à chaque fois à notre niveau pour observer l'état de nos plats. Je dissimule tant bien que mal le mien une fois, deux fois, j'essaie d'en manger le maximum quand il est à l'écart.
Au bout d'un certain temps, le patron se retourne brusquement, et là, je ne peux rien faire, il voit bel et bien mon oeuvre. Je ne peux plus le cacher, le mal est fait. J'ai bien cru que ses yeux allaient exploser, j'ai clairement senti en lui la rage du tigre, mais au lieu de venir nous voir pour hurler comme je m'attendais à ce qu'il le fasse, il décide plutôt de s'en retourner en direction de la cuisine en arrachant quasiment le rideau qui la séparait de la salle dans sa fureur.
Les théories sont multiples. Au départ, je pensais qu'il était parti chercher un sabre ancestral afin de revenir m'éventrer avec, puis, le voyant revenir quelques 5 minutes plus tard sans arme blanche aucune, je penchais plutôt pour les coups de fouets à l'esclave qui avait conçu mon entrée, dans un sous-bâtiment, ou alors pour l'incorporation dans mon prochain plat de poisons multiples, ou d'excréments de rongeurs.

Toujours est-il que la suite du repas fût houleuse, les courtes entrevues que nous avons eu avec lui ont transpiré la sècheresse la plus absolue. Il semblait réellement nous haïr, sauf peut-être au dessert quand nous lui avons demandé du Saké, et qu'il a pu voir que nous étions de véritables guerriers, tout comme lui l'avait été dans sa jeunesse. Il a peut-être regretté suite à ça de m'avoir fait manger des parties du cadavre de son jeune esclave.


J'étais revenu une autre fois dans ce restaurant. Pas parce que je l'aimais, loin de là, simplement pour montrer l'homme à un ami qui ne me croyait pas. Cette fois là avait été encore pire, car nous n'avions pas pu manger plus de la moitié de nos plats. N'osant pas froisser le vieux Maître, nous avions été obligés de trouver des ruses pour dissimuler le reste de nos repas, le versant tantôt dans un pot de fleur, tantôt dans des serviettes en papier.


Oui, il est des restaurants où l'on a peur de manger. C'est là la morale douteuse de cette histoire.

 

13 juin 2008

Halp

Tiens, Zut, j'ai oublié d'écrire hier. A croire que cette journée a été fabuleusement géniale et que je n'ai pas eu un instant à moi.

Nous sommes Vendredi 13 donc. Il m'en est arrivé des choses, un Vendredi 13. Ce jour est très surfait, parce qu'après tout pas besoin qu'il soit précisément là pour bénéficier de malchance, elle est offerte gracieusement tous les autres jours de l'année. Mais malgré ça, je crois que celui qui restera le plus dans ma mémoire remonte au Lycée. J'étais sorti avec un pote entre midi et deux pour aller manger un truc, et là, au beau milieu de la rue, un seau d'eau m'était tombé sur la tête. J'avais levé les yeux au ciel, il n'y avait rien, personne aux balcons, tout volets fermés. Je n'avais pas compris. Cette anecdote est véridique.

Ca faisait deux jours que je n'avais pas bougé de chez moi. Je traverse une sale période, et franchement, vivement qu'elle soit terminée. Hier, un message de ma formatrice dans l'après-midi m'a ramené à la réalité. "Je compte sur toi demain matin". On ne devrait jamais compter sur moi, mais pourtant j'ai joué le jeu. Endormi vers 3h après une déprime comme je n'en avais point connu depuis 5 ans, je me suis levé à 8h30. Pas de quoi être ponctuel, mais au moins la volonté y était.

Debout après cette courte nuit, j'ai retrouvé la douce saveur de la fatigue et de la souffrance en m'extirpant péniblement de mes draps. Oui, ces matins où l'eau de la douche vous brûle même à faible température, où le simple fait de se sécher avec sa serviette fait mal, où le soleil semble provoquer des lacérations cutanées. On se regarde en pleurant dans un miroir avant de sortir, et on se rend compte qu'on a des valises sous les yeux, pour partir un an au moins. Vous savez, vous êtes probablement déjà allé au lycée.

C'est donc dans cet état d'esprit de fête que je me suis lancé dans les rues de la ville qu'on nomme "La belle endormie", au moins autant que moi. Je vois un tram partir devant moi, jusque là rien d'anormal. J'attends le suivant, le prend, et j'arrive aux arrêts de bus du Palais de Justice (c'est pour récupérer des Googleurs bordelais). Là, fait étonnant, aucun bus ne se trouve à l'arrêt. Ca ne m'était encore jamais arrivé. Je patiente donc une petite demi-heure, sous le soleil de plomb qui me terrasse. Sur le coup, je regrette de ne pas avoir une sorte de haillon à la Eléphant Man pour me couvrir le visage et m'en retourner dans les égouts en hurlant. Mais je n'ai pas tel accessoire, et subis donc ce qui me produira probablement à terme de multiples cancers de la peau.
Finalement, un bus arrive, je monte dedans, mais le chauffeur semble bien décidé à prendre sa pause, et il descend donc pendant 15 minutes fumer une ou plusieurs cigarettes. J'aime vraiment les chauffeurs de bus de Bordeaux, ils mériteraient un livre en leur honneur.

Au moment de démarrer, mes spidersens ne peuvent s'empêcher de remarquer une présence malfaisante dans les alentours. Je fais un bref état des lieux du regard, mes yeux croisent un journal posé sur un siège, sur lequel il est inscrit "VENDREDI 13 !" en lettres capitales. Je n'étais pas au courant. J'ai compris, il s'agit d'un guet-apens. Ma vue s'arrête sur 2 jeunes hommes portant un badge qui s'étaient jusque là fait bien discrets. Des contrôleurs ? Non, ça ne serait pas assez agaçant, vu que j'ai une carte et que je suis donc dans la légalité. Il s'agit en fait d'"Enquêteurs" de la CUB, je n'en avais encore jamais vu, une espèce rare à mi chemin entre autorité et sondeur de rue. Lisant la peur sur mon visage comme doit le faire un Lion face à un lapereau, l'un d'eux s'approche de moi et vient s'asseoir à proximité. J'essaie de manifester tout l'inintérêt possible, les écouteurs solidement ancrés sur mes oreilles et le regard fuyant vers la rue, mais c'est un professionnel, et il vient se placer devant moi en me faisant signe.
Je joue la surprise mélangée à l'irritation mais c'est peine perdue. J'ose tout de même lui demander si ça sera long et douloureux, il me répond que non. Et me voilà donc parti pour 15 minutes de questions. Je suis complètement crevé, je m'embrouille dans le nom des arrêts et des lignes que j'utilise, mentant à plusieurs moments pour m'en sortir car je ne m'en souviens pas. Il s'en rend bien compte vu que ce que je dis ne tient pas la route et qu'il a un plan du réseau sous les yeux, mais je crois qu'il a préféré lui aussi abréger et faire mine de ne pas savoir.

Arrivé à l'AFPA vers 10h, je croise ma formatrice, qui doit certainement déceler dans mon allure une once de défaitisme et d'envies suicidaires, et me demande si ça va, etc. Après un bref échange, elle se montre extrêmement sympathique et me dit de la suivre, m'expliquant qu'elle a créé de fausses fiches d'excuses pour mes absences, que c'est pas grave, etc. Etonnant.

N'ayant rien mangé ou bu, je décide d'aller prendre un café ou un stimulant quelconque au distributeur situé dans un autre bâtiment. Je vois des gens en train de boire le leur devant l'entrée, je m'approche de la machine, mais elle ne marche pas. J'ai beau essayer 20 fois, rien n'y fait. "ALERT 13. Gobelets", me dit-elle. Une généreuse jeune femme vient m'expliquer qu'elle ne fonctionne plus depuis 10 minutes environ.

Fin de matinée, accablé par l'ennui je sors de là pour emprunter le bus afin de rentrer chez moi. Evidemment, ceux des 2 lignes différentes viennent juste de passer. Je sens l'agacement commencer à s'emparer de moi et me place donc dans une situation plus ou moins confortable afin de de patienter une demi-heure.
Un homme s'approche de moi, commence à me poser une ou deux questions sur les Bus. Je lui sens la fibre bavarde, comme celle qu'on peut trouver en général chez les personnes âgées en quête d'un compagnon d'infortune lambda à qui raconter toute sa vie. Laissez moi vous dire que ça n'a pas manqué, j'ai TOUT sû de ce qui lui était arrivé ces dernières années, son emploi de gardien de sécurité, ses horaires de nuit, le fait que sa femme l'avait quittée, son point de vue sur les jeunes délinquants, de ce qu'il faisait précisément à cet arrêt de bus à ce moment là, au jour de sa naissance.

Mon bus arrive après une éternité en sa compagnie, je monte dedans. Je vais m'installer au fond. Je laisse échapper un rire en voyant exactement le même enquêteur de la CUB que le matin s'approcher de moi. Quelles étaient les chances, honnêtement ? Il me reconnaît et sourit aussi, j'imagine qu'il va me laisser tranquille, mais il me demande quand même si je peux faire une autre enquête. Bon joueur, j'ai accepté, connaissant déjà les questions et les mensonges que je lui avais fourni plus tôt, j'ai bouclé ça en 15 secondes.

Il fait beau, je suis maintenant bien réveillé, pourquoi ne pas marcher un peu jusqu'à chez moi ? Je descends à la Victoire et commence à monter la rue Ste Catherine. Je m'arrête un instant pour observer un article dans un étalage de Dvd, je me retourne pour reprendre ma marche, et c'est là que je me rends compte qu'il fait nuit. Le temps s'est transformé en l'espace de 30 secondes, j'aurais dû écouter plus attentivement mon ami le gardien de sécurité qui m'avait prévenu qu'il allait pleuvoir dans la journée.
Je suis rentré chez moi sous la pluie. Quelques minutes après avoir rejoint mon appartement il faisait beau.

Ce n'est pas un Vendredi 13, c'est comme ça que se passent toutes mes journées.

 

 

 

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