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Edwood

11 juin 2008

Zapping

Y'a pas à dire, y'a des jours comme ça qui ne sont tout simplement pas faits pour être vécus.


Je me suis réveillé 3 fois ce matin, 3 fois j'ai éteint mon portable. "J'irai un peu plus tard". Finalement vers 10h30 je me suis bel et bien levé, mais il était trop tard.

J'ai flâné comme à mon habitude, café, clope, absence totale d'activité. De fil en aiguille il était midi. Là, je me suis dit, sois sérieux mon bon Julien, prépare toi et vas y cet aprem. Je vais donc me doucher plein de motivation, me raser avec mon tout nouveau WILKINSON QUATTRO EXCEL TITANIUM BLADE POWA, et là, c'est le drame. Le drame dans le miroir. Une coupure sanglante au coin de la bouche, une rougeur de provenance inconnue au niveau de la joue, comme si je m'étais ciselé un morceau de peau lors de ma longue nuit d'amour avec moi même, en me frottant le visage contre mon édredon mou. Mais se passe t'il donc ? Le bilan est mauvais. Déjà que j'apprécie pas être rasé en temps normal, là c'est pas terrible du tout, et d'ailleurs pourquoi me suis-je rasé ? Je ne comprends pas.

Bref, ne perdant pas espoir, je m'habille, je me rends vers la porte de sortie, et là non, finalement j'ai vraiment pas envie d'y aller. Non pas que mes amis de là bas ne me manquent pas, ces chers disciples que j'essaie d'initier au cynisme de la vie, eux qui n'ont toujours juré que par 3 fast 2 furious et Tuning de Moto avec pot Ninja. Mais aujourd'hui je me sens asocial. Encore plus asocial que les autres jours. Aujourd'hui sera un mauvais jour, autant rester chez moi et m'épargner ce long chemin de croix.

Ainsi donc, me voici. J'ai même pas envie d'appeler et de monter une histoire comme quoi un membre de ma famille a trouvé la mort, ou qu'un incendie s'est déclaré chez moi m'empêchant de venir jusqu'à demain, je n'en ai pas la force.

Vous aurez remarqué que ces temps-ci je suis extrêmement prolifique, je poste beaucoup, et de la bonne grosse merde qui plus est. Ne cherche pas plus loin lecteur, je n'ai tout simplement rien à faire, je me sens seul et g v me suiciD sisi c vré jte jur esé pa de men enpéché mem si tu pe qd mem me dir ke tu mm.^^


Hier il m'est arrivé à plusieurs reprises de regarder la TV. Voici le bref aperçu que j'en ai eu.

Je suis tout d'abord tombé sur "La fabuleuse histoire des excréments" dans l'aprés-midi sur Arte. Un titre pareil ne s'invente pas, et j'avoue avoir ri en le lisant même si je n'ai pas regardé le programme, souhaitant rester éveillé. Ensuite, "12 coeurs", une émission sur Nrj12. Le concept en est simple et intéressant, laissez moi vous en parler. Prenez des bo goss avec d gro muscl, des slopz (désolé, audience féminine) avec des gros seins en string transpirant la bêtise la plus profonde qui soit, mélangez le tout, ajoutez une grosse présentatrice black totalement exubérante qui ne peut s'empêcher de hurler comme si elle perdait sa virginité à chaque instant, et projetez l'ensemble dans une sorte de grand jeu d'Action ou Vérité télévisuel. Le résultat ? Des épreuves comme rarement on a pu en voir à ce jour : concours d'haleine, représentation de positions du Kamasutra, Lap dance 1 fille / 2 mecs, qu'elle se frotte tellement fort le fessier contre eux qu'elle risque d'avoir un bébé après l'émission, ou encore éclatage de ballons en se collant l'un à l'autre. Le tout agrémenté du point de vue scientifique d'une cartomancienne tout droit sortie de la rubrique horoscope de Voici : "Je crois que Taureau est attiré par Balance là". Oui, il a effectivement du mal à marcher droit après s'être fait masser les testicules par les fesses de Balance, mais ça pas besoin d'avoir fait bac +5 en alignement astral pour le remarquer.
Ensuite dans la nuit, sur le coup des 3h du mat et de l'ennui, je me suis risqué à nouveau à zapper, un peu effrayé je l'avoue par ce sur quoi j'allais tomber. "Ca va se savoir" a été l'objet de mon choix. C'est une sorte de Jerry Springer Belge diffusé chez nous en France (chanceux que nous sommes). Les sujets sont joués par des acteurs, mais le public, lui, ne peut qu'être vrai. On ne peut pas jouer un tel niveau de beaufisme. Les situations représentées sont celles de tous les jours : "Je suis tombé amoureux de ma soeur après avoir mis ma mère enceinte. Papa n'est pas au courant.", ou encore "Mon mari a payé mon Patron pour coucher avec moi", sans oublier les "Je ne suis pas ton mari, je suis un Cheval.". Le présentateur est quant à lui un monument, je vous laisse en entrevoir un extrait Ici ou encore Ici. Toujours est-il que cette émission a le mérite d'exister, et je ne me lasse pas des questions du public, qui parfois s'emporte dans une véhémence touchante, ou boit les mots du présentateur tels de saints commandements.


Ma question à moi reste entière : Mais qui peut bien encore regarder la TV ?

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10 juin 2008

On the lone side again

Finalement, mon retour à l’AFPA n’a rien de surprenant. J’ai commencé la semaine avec une matinée et une heure de retard, retard en partie dû à l’attaque de moustiques que j’ai subi lors de la nuit en question, où je m’étais de toute façon couché vers 4h. C’est qu’il ne faudrait pas pousser le bouchon trop loin, n’a-t-on plus le droit de se reposer ?
Ce matin, je retrouve les bonnes habitudes que j’avais pris ici en arrivant avec une petite heure de retard. J’étais tranquillement chez moi en train de flâner ça et là, quand sur le coup de 9h j’ai entendu mon téléphone sonner, et je me suis alors rendu compte qu’il faudrait peut-être que je me mette en route. A peine le temps de partager quelques insultes avec un rustre gentilhomme dans le Tram (c’est vraiment très rare que j’en vienne là pourtant) puis de prendre le bus, qu’il était déjà 9h30. Arrivé devant le bâtiment, j’ai vu un de mes camarades avachi à l’entrée, fumant tout en buvant un café, ses écouteurs solidement fixés sur ses oreilles. Ce dernier me proposant une clope, comment résister, et puis qui s’en soucie après tout ? J’ai donc perdu 10 autres minutes en sa compagnie, et me voilà maintenant, consciencieux que je suis, à taper cette note en guise de toute productivité. Je pense que ma formatrice n’a même pas vu que j’étais là, tant mieux.

 

Suivant une période de déprime, vient comme souvent chez moi une envie de renouveau. Le vent frais du matin m’a donné envie de bouger, de voir des gens, pourquoi pas un séjour à Paris, je dois y aller fin Août de toute façon si j’en ai la possibilité. Envie de me changer les idées. Sad life emo_boy.

 

Mais allez, tout ça n’est pas si négatif, ne sommes nous pas sur le blog de la joie et de l’allégresse ? Revenons aux bases, CAY_LA_FAYTEEEEEUHHH !!§§§111oneone LOL PARTY EVELYNE THOMAS NUDE NAKED ANGELI SEX REQUINS TUEURS DRUGS RETARD INSECTS EGO SKYBLOG FRESH WESH B1 OU B1.

 

10 minutes se sont écoulées, mon collègue est venu s’asseoir à côté de moi, « on va fumer une clope ? » Je. Oui, par pitié.

9 juin 2008

Mosquitoes

Non, ce n'est pas déjà la note sur MOSQUITO MAN, chaque chose en son temps.

Je vais parler de moustiques néanmoins, oui tu as bien vu, lecteur à l'oeil brillant de malice, car en ce moment même je ne puis trouver le sommeil à cause de l'un d'eux.

C'est amusant, des moustiques, des fois on en a un ou deux en plein été, mais dans mon appart, y'a des moustiques à n'importe quelle époque de l'année. Qu'il fasse -10 dehors ou 45°. Je suis arrivé ici en Septembre, certains soirs, le chauffage était branché à fond pour éviter que mon eau courante ne gèle à cause du froid abyssal, eh bien, il y avait quand même des moustiques.

J'en suis venu à penser qu'il y avait peut-être une marre ou un lac juste en bas de chez moi, que je n'aurais jamais vu, à même la rue. Ou peut être tout simplement une entreprise de création de moustiques, que sais-je encore ? Ce genre d'entreprise doit bien exister. Toujours est-il que le mal est là, et peut-être un peu trop là en fait.

Ces moustiques, non contents d'être nombreux et résistants à toutes les températures et à certains produits toxiques, sont diaboliquement intelligents. Peut-être l'entreprise de création de moustiques essaie-elle de les croiser avec des êtres humains, dont ils auraient hérité le cerveau. Parce que franchement je n'ai jamais vu ça. Déjà, y'en a toujours un à la fois. Pas deux, un seul. Il est totalement invisible dans l'appartement, moi je me couche, naïf, comme un jeune fou dans la fleur de l'âge que je suis, pensant pouvoir faire une bonne nuit de 4 heures, et quand je suis enfin prêt à m'endormir, à trouver trépas, c'est là que je l'entends venir voler dans mes oreilles. Je rallume instantanément la lumière, mais il a déjà disparu. Oui, j'ai beau allumer toutes les lumières de l'appartement, et en scruter chaque recoin avec une loupe, rien n'y fait, ils disparaissent. Mon appartement n'est pourtant pas si grand. Et il ne reviendra que lorsque je serai pile sur le point de m'endormir. Pas pendant les 20 minutes précédentes. Par exemple là je suis devant mon PC depuis 15 bonnes minutes torse nu, toutes veines gorgées de sang saillantes, mon corps à disposition comme une offrande, eh bien aucun ne s'est manifesté. Et non, ce ne sont pas des hallucinations de pré-sommeil, car je sens déjà des boutons sur mon doigt et ma nuque émerger, bien décidés à me faire passer pour un Elephant Man demain matin.


Une autre théorie que j'ai envisagé serait celle des mondes parallèles. Les moustiques emprunteraient un vortex leur permettant de cesser d'exister dans notre réalité quand ils le souhaitent. Et on peut aussi mélanger toutes les théories pour donner le résultat le plus probable face à l'ignominie que j'ai à affronter tous les soirs : des moustiques/humains mutants créés par un professeur fou dans l'entreprise en bas de chez moi qui est alimentée par un lac souterrain, moustiques qui par un système de vortex dimensionnel, naviguent entre les réalités pour venir me faire chier spécialement MOI, CHEZ MOI.


Je vous remercie pour votre attention.

6 juin 2008

The View from the Afternoon

Bonsoir.


L’autre jour, alors que je me rendais de bon matin vers mon stage, j’ai foulé de mon pied un bus extraordinaire.

C’était un bus accordéon, jusque là rien d’exceptionnel. La particularité qu’il avait, c’est qu’au moindre petit tournant, virage, nid de poule ou même fourmi sur la route, il emettait un son qui a réveillé mon âme de cinéphile et d’enfant à la fois, âme qui s’était perdue ces derniers temps je l’avoue dans le rythme infernal du métro boulot dodo. Ce son, c’était celui du Hauvent qui couine, au tout début de Il était une fois dans l’Ouest.
C’était tellement le même son d’ailleurs, que je suis convaincu que les bruiteurs du film sont venus enregistrer sur Bordeaux, dans ce bus précis. Les bus de Bordeaux doivent être une grande source inspiration, et pas seulement pour les films.

Me laissant envelopper par ce doux chant répétitif, ainsi que par plusieurs semaines d’absence de sommeil, mes yeux se sont clos comme par magie. Perdu dans mes pensées, je me voyais sous le soleil de plomb, chassant des mouches, ou écoutant la pluie tomber sur mon grand chapeau de Cowboy, prêt à dégainer mon colt poussérieux en direction de l’homme à l’Harmonica qui n’allait plus tarder à débarquer, quand je me suis tout à coup réveillé en sursaut. C’était mon arrêt que le bus était en train de quitter, et ce n’était pas l’Harmonica qui venait de monter, mais un affreux monsieur avec des problèmes de peau.

J’ai donc sauté sur le gentil chauffeur, qui comme tous les gentils chauffeurs de Bordeaux m’a sympathiquement agressé, mais j’ai fini par le faire abdiquer, il s’est arrêté et a rouvert les portes, non sans maugréer quelques insultes dans une langue inconnue.


Voilà pour la petite anecdote. Maintenant j’aimerais, si vous le souhaitez, aborder avec vous un sujet beaucoup plus sérieux. Ce sujet, c’est « Les Tagueurs, ces artistes de nos rues ».


Etrangement, j’ai toujours cru haïr Les Tagueurs. Pour une raison que je ne m’explique pas, ou très peu. Ca dépend des dessins ou des motifs évidemment, mais ne nous le cachons pas, la plupart du temps, un Tag se résume à quelques mots de type « MoMo wAzE HeRe RePrEzEnT CouZ » ou encore « NiK la PoLiC – Le VanGeuR AnONyM 33 ». Le tout en bleu ou en jaune écrit en pattes de mouches sur un mur qui n’avait rien demandé d’autre à la vie qu’exister dans la quiétude.

Eh bien à Bruges, là où je fais mon Stage, j’ai découvert un nouveau type de Tagueur. Une nouvelle espèce qui ma foi m’a conquis, et m’a réconcilié avec « les artistes de nos rues ». Je sais, à priori, Bruges, ça n’est pas le_coin_a_Tags, ni le plus chaud des quartiers français. Mais il y a quand même des Tagueurs. Celui que j’ai repéré est Le_Tagueur_Romantique. Je me suis mis à chercher ses œuvres dans la ville.

Premier détail amusant, il n’aime taguer qu’à proximité des autres tagueurs. Entendez par là que pour commettre son larçin poétique, il ne va pas débusquer un nouvel endroit à marquer, il va plutôt chercher une zone où d’autres sont déjà passés avant lui. Comme Momo ou Le Vangeur anonym 33 en somme. Et c’est là que, face à eux, comme un John Lennon du Tag, il va se démarquer, et prouver sa différence.

J’ai pu ainsi surprendre, non loin d’un « FuCk ThE $ », ce magnifique cri d’amour, hurlé à la rue avec toute la violence de la haine du pavé et du crachat. La haine de l’amour, bien sûr.

A quelques pas de là, cet autre message immortalisé.



Cette fois ci l’emplacement est plus douteux, vu qu’il vient se nicher sous un énorme « CRADOS » (?), mais diantre, comment ne pas être ému par ces quelques mots, « I will change ! Belive me... ». Cet homme devait vraiment souffrir, pour en arriver là, et en cela je le respecte.

A la place de la jeune fille à qui il était destiné, je pense que mon cœur, sautant la mention de CRADOS, n’aurait fait qu’un bond et que je l’aurais re-contacté pour lui répondre « I belive you. ».

Mais je suis un homme. Juste un homme.

26 mai 2008

Is this it ?

Voilà voilà, encore désolé pour l’attente que je vous ai fait subir, mais vous pourrez constater que ça ne valait absolument pas le coup, comme à chaque fois d’ailleurs.

Pour commencer, honorons ma formation de recherche de formation AFPA que j’ai depuis peu quitté pour un stage. Voici un roman photo de ce qu’a été la dernière semaine. Clairement n’importe quoi, les limites, la morale et la conscience elles-mêmes ayant fini éméchées à lire un skyblog.





Oui, bon, je vous l’accorde, le dernier cliché n’a rien à voir avec ma formation. Mais avouez quand même qu’il a de la gueule. J’ignore moi même ce dont il s’agissait, tout ce que je sais, c’est que différentes personnes à différents coins de Bordeaux portaient de tels acoutrements, ces deux cas n’étaient pas isolés. J’ai donc croisé un kilomètre plus loin un monsieur en sens inverse, de cette bache bleue vétû. Comment les avaient-ils obtenus, en quelle matière était-ce fait ? Jamais je n’eu les réponses à ces questions que tout un chacun est en droit de se poser. Mais je suis heureux d’avoir pu l’immortaliser.


Sur mon Stage.

Depuis peu j’ai commencé un Stage. Tout se passe merveilleusement bien, j’aurais franchement pas pu rêver mieux (d’ailleurs je suis en train de taper cette note à ce même stage), mais la principale difficulté réside dans le fait de reprendre un rythme de lever. Un enfer que je surmonte tant bien que mal.
En effet, fini les petites heures de retard tous les jours comme je pouvais me le permettre à l’AFPA, la conscience est désormais de rigueur. Se réveiller à 6h45 tous les matins, parfois en m’étant couché à 2h, s’est averré difficile au départ, beaucoup plus difficile que prévu. Oui, à l’AFPA, j’avais adapté l’horaire de mon réveil en fonction du retard prévu, comme si c’était normal. Ainsi grâce à ce retard planifié, mon réveil ne sonnait non pas à 7h mais à 8, alors que j’étais censé commencer à la même heure qu’ici. Pour un artiste du retard tel que moi, subir telles conventions du jour au lendemain a été vécu comme une transformation contre nature. Mais la capacité d’adaptation de l’être humain étant sans limite, j’ai finalement pris le coup malgré moi.
Travaillant dans une immense clinique/hôpital/centre de rééducation, je l’avoue, certains matins, en proie à une fatigue extrême que je n’avais point connu depuis le lycée, j’ai cru non pas venir à mon bureau, mais demander une chambre pour me faire hospitaliser.

Mis à part ça, ces derniers temps, j’ai remarqué que la vie savait se montrer farceuse, parfois incohérente. Comment expliquer, par exemple, que lors de mon premier jour pour venir au Stage, j’ai dû emprunter une ligne de bus qui comprend l’arrêt « Général de Gaule », ainsi que « G. de Gaule » ? Deux arrêts différents, c’est bien ça, l’un à 30 minutes de l’autre. Si ce n’est pour me tromper, je n’en connais point la raison.
Autre exemple, je travaille dans un établissement nommé « Tour de Gassies ». L’arrêt d’une ligne de bus qui passe juste devant se nomme donc  « Tour de Gassies ». L’arrêt d’une autre ligne de bus, différente, à 5 min de là, se nomme également « Tour de Gassies ». Mieux encore, juste à côté de chez moi, qui vit dans une autre ville, existe une rue nommée « Rue de la Tour de Gassies ». Il y a de quoi devenir méfiant.


Sur moi.

J’ai été très solicité ces derniers temps dans la rue. J’en suis venu à me dire que je devais avoir la tête du_gentil. Ou le naïf éternel peut-être, ou autre victime de service, aucune idée. Pourtant j’ai l’impression d’être normal, mais il semblerait en fait que non. Dans la plus grande rue de Bordeaux, vraiment bondée de gens, dans une journée estivale où on ne peut même plus respirer tant le nombre d’êtres humains est important, c’est donc moi qu’on va arrêter au beau milieu de la foule, pour demander 50 cens. (même pas quelqu’un d’assis ou un mendiant, une fille qui marche en face de moi, tout à fait normale)
Dans la rue, c’est moi qu’un vendeur à la sauvette va venir accoster de bon matin, ouvrant son grand blouson d’exhib en marmonant un « eh, mec, tu voudrais pas des piles de portable ? ». C’est à moi qu’on va demander où trouver un fleuriste le jour de la fête des mères, c’est à moi qu’on va demander de l’argent ou une cigarette alors que je ne suis même pas en train de fumer, à moi qu’on va proposer moult drogues où à qui on va s’adresser pour trouver une rue au nom exotique que nul n’a jamais foulé de son pied.
Les gens de la rue m’aiment, je ne m’explique toujours pas pourquoi, mais c’est un fait. J’ai appris à vivre avec.


Sur la TV.

Croyez le ou non, j’ai surpris hier soir en allant me coucher un film nommé « Mosquitoman » sur Rtl9. Le pitch étant le suivant : « Un condamné à mort accepte de servir de cobaye lors d'expériences scientifiques en échange d’une réduction de peine. Mais il va subir une mutation en créature affreuse. »
J’en ai vu quelques images, un moustique géant en somme, comme La Mouche quoi, mais en moustique. Et en moins bien.
Inutile de vous dire que Aze et moi sommes sur le coup, nous allons guetter une rediffusion comme aucun autre film, voire le télécharger le cas échéant. Vous en saurez plus sur Mosquitoman tôt ou tard grâce à ce blog. Décidément, Rtl9 sait comment gâter ses spectateurs.

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2 mai 2008

DARKMAN

dm



Darkman a été diffusé récemment à plusieurs reprises sur RTL9


Bonsoir. C'est non sans une certaine allégresse que je vais ce soir (ou ce matin c'est selon) vous parler d'un film que j'ai vu récemment et qui m'a surpris. Ce film c'est DARKMAN. Autant le dire tout de suite, c'est un excellent film.


Aze était chez moi, comme toutes les soirées que nous offre cette bonne vieille Terre, se nourrissant de mes restes, affalé sur mon canapé. Nous zappions l'oeil rêveur de Naruto à La folle et secrète vie d'Eve Angeli, quand tout à coup mes amis, la télécommande de la TV s'est bloquée comme mystérieusement sur une chaine, RTL9. Une bande annonce pour le programme à suivre. Tiens, un film... et un titre, surtout ! DARKMAN.
Comment ne pas être alléché avec une telle accroche, vous demandez vous ? J'étais encore un peu douteux pour ma part, je dois le confesser, mais malgré mes plaintes, Aze a décidé de laisser cette chaine au péril de sa vie, et il a bien fait je dois l'admettre, car c'était là l'occasion de redécouvrir le cinémA, avec un grand A. Je vais vous en narrer l'histoire.


Le film commence, et nous voilà plongés dans l'intrigue dès le début. Un chercheur qui travaille sur un projet de peau synthétique (je présume que le monde doit regorger de tels chercheurs) vient de mettre au point la version finale de ses expérimentations. Son super-ordinateur qui reproduit des hologrammes en 3D de ce dont auront l'air les futurs visages affublés de telles peaux crève l'écran, des effets spéciaux de haute volée. Car oui, vous l'ignoriez peut-être, mais pour changer de visage il suffit de mettre une nouvelle peau par dessus la votre. Vous pouvez ainsi emprunter la peau d'un gros rugbyman noir et la mettre, l'illusion sera parfaite, l'ossature de vos visages n'ayant aucune importance, on vous prendra pour des jumeaux. Mais il fallait quand même y penser, et pour ça, je dois saluer l'inventivité de Sam Raimi.
Donc, notre chercheur a accompli l'oeuvre de sa vie, qui permettra de sauver des tas de gens ayant des problèmes de peau ou envie de changer de tête. Lui et son fidèle collaborateur sont prêts à fêter ça et à sabrer le champagne quand TOUT A COUP, une bande de hors la loi fait irruption dans son labo !
Ils sont vraiment très méchants, et leurs rires gras, renforcés par un doublage VF de qualité fait froid dans le dos. Je ne me souviens plus exactement après quoi ils en ont, certainement ce projet qui pourrait bien avoir une importance à échelle planétaire, mais ils ne sont vraiment pas contents. Ils ont des armes, et après avoir demandé au chercheur le secret de ses recherches quelques secondes, ils décident ni plus ni moins de détruire son labo, non sans avoir tué de sang froid le pauvre collaborateur qui n'avait rien fait de mal.
Une bataille endiablée fait rage, et les rires des méchants n'en finissent plus, afin de souligner avec brio l'injustice de la situation. Le pauvre chercheur, qu'on prend immédiatement en sympathie, se retrouve fort malmené, quand les mécréants décident de lui plonger le visage et les mains dans une cuve d'acide ! (il a besoin de cuves d'acide pour ses recherches, afin de brûler les peaux ratées, j'imagine) Le pauvre bougre crie et se débat, mais rien n'y fait, il souffre.

Les méchants finissent par enflammer le labo, en riant toujours, et s'en vont, laissant le pauvre professeur au beau milieu des explosions, et d'ailleurs le labo finira par éclater dans un nuage atomique de toute beauté.
Mais, et c'est là que la suite du film va se jouer, le bon chercheur a le temps de sauter par la fenêtre, et d'attérir dans le fleuve situé juste en dessous de son labo. Le labo était certainement alimenté par énergie hydraulique, ce qui explique un tel emplacement. Une chute spectaculaire, qui laisse libre cours au jeu d'acteur non moins spectaculaire de Liam Neeson, il est bon de le mentionner. Vous l'avez certainement déjà vus dans des films comme Excalibur ou Star Wars Episode I.

Quelques heures passent, et nous retrouvons le pauvre bon chercheur sur la berge du Fleuve, rampant pour sortir de l'eau. La mise en scène est grandiose, il nous faudra attendre plusieurs minutes avant de voir son HORRIBLE visage brûlé. tout d'abord nous voyons ses mains, et lui aussi les voit, en gémissant. Il avance en titubant dans la rue, dans la pénombre (DARKMAN oblige), chutant misérablement quelques fois. Il s'approche finalement d'une surface réfléchissante lambda, et là, mes amis, là, il découvre enfin son AFFREUX visage. L'acteur nous révèle toute sa splendeur, on se croit presque face à un Elephant Man ("je ne suis pas un éléphant, je suis un être humain !"), l'occasion de quelques "Non... Noooon ! NOOOOOONNNN !!!!" hurlés au ciel en brandissant les poings, qui mettraient les larmes aux yeux de tout être pourvu de sensibilité.

Bizarrement, alors qu'on aurait pu s'imaginer que le bon chercheur rejoindrait un hôpital pour se faire soigner, il décide de continuer à errer dans les rues vêtu d'un haillon, comme rejeté de la société. Nous le retrouvons quelques scènes plus tard endormi sous un carton dans une ruelle. Avoir un visage brûlé peut effectivement transformer un honnête jeune beau et riche chercheur en clochard repoussant en quelques heures, cruelle société d'apparence.
Peut-être s'est-il simplement dit que non sans un soupçon d'ironie, la seule personne capable de le soigner serait lui même, vu que son projet reposait justement dans la création de nouvelle peaux, et qu'il a la peau brûlée. Comme quoi, parfois le destin n'est pas si farceur.

Il finit quand même par aller se faire soigner, mais son cas est trop grave, les médecins plein de bonne volonté sont obligés de couper toutes ses connexions nerveuses pour lui empêcher de souffrir le martyr, qu'il ne ressente plus la douleur. Mais la chose que nous ignorions tous, c'est que lorsqu'on fait cela, le corps libère énormément d'adrénaline ! Et sa force s'en retrouve donc décuplée, à la hauteur d'un super héro, ce qui est gênant bien entendu, mais pas le choix.

Un beau jour il s'échappe de sa chambre en sautant par la fenêtre et part retrouver la rue qui l'avait accueilli, tout monstre qu'il est.

Il décide après quelques journées d'errance de retourner dans son labo, ou plutôt ce qu'il en reste. Vous l'aurez compris, le labo a explosé dans un nuage atomique, mais fort heureusement, les appareils sont toujours en état, et par chance, le labo n'est occupé ou protégé par personne. On l'a simplement laissé brûler. Le bon chercheur se remet donc à ses expériences. Il essaie de reconstituer son visage, mais par un cruel coup du sort, le super-ordinateur n'est pas capable d'en reconstituer l'intégralité tout de suite, il faudra attendre une douzaine d'heures. Une douzaine d'heures, hmmm, voilà l'occasion de réclamer VENGEANCE aux mécréants responsables de tout ce mal ! DARKMAN peut enfin commencer. Notre sympathique professeur se met en chasse, il retrouve un à un les coupables et les observe, prend des photos, caché sous un grand chapeau et des lunettes noires. Son ordinateur doit être bigrement puissant, puisqu'il lui suffit d'analyser une photo pour recréer un visage. Comme je l'ai expliqué plus tôt, il suffit donc de créer une nouvelle peau de visage et de l'enfiler pour qu'on soit persuadé qu'il s'agit de la même personne. Et par chance, DARKMAN fait apparemment exactement la même taille que tous les autres personnages du film, a les mêmes yeux, et est capable de moduler sa voix comme un imitateur de renom. En tout cas personne ne sera capable de démasquer la supercherie, et ça c'est un plus.

Il prend donc la place d'un premier bandit, qu'il fait mettre en prison, puis d'un second. La VENGEANCE suit son cours, impitoyable comme vous vous en doutez.

Ce que j'ai oublié de signaler, c'est que la sympathique canaille usurpatrice d'identité a une belle et honnête petite amie, qui depuis sa disparition ne vivait plus. Une fois que le super-ordinateur a enfin recréé son visage, il la recontacte et la retrouve. Mais tout serait trop beau, et la vie de DARKMAN n'est pas si facile, vous pensez. Les visages qu'il créé avec son super-ordinateur-scanner s'autodétruisent après un laps de temps. En fait, ils brûlent en faisant des bulles d'acide, ce qui est quand même gênant quand on souhaite les porter. Notre ami vengeur a donc en permanence un chronomètre minuteur pour savoir quand se débarasser des peaux prêtes à fondre.

Il retrouve sa petite amie et recommence à vivre sa belle aventure avec elle, l'emmenant à la fête foraine, abusant de sa puissance adrénalinique pour lui gagner une belle peluche à un jeu de tir. Mais, la vie est une chienne, et alors qu'il a gagné la belle peluche, le forain, un rustre comme rarement nous en avions vu, reffuse de lui donner son cadeau. Il maugréé et ne veut rien entendre. Il lui lâche même un "va chier" des plus surprenants, ayant décidément une dent contre notre bon docteur, pour une raison que nous ignorerons. Ou peut être juste parce que les forains sont naturellement méchants.
Notre héros perd un peu la boule et décide de lui casser un doigt, avec sa force surhumaine qui n'est pas sans rappeler Hulk à sa belle époque.

La petite amie effrayée ne comprend plus rien, et voit son bel apollon fuir en courant, jetant au sol ce qui ressemble à un MASQUE DE PEAU qui fait des bulles d'acides. Mais que se passe-t'il donc ?

Finalement, le bon chercheur, plus DARK que jamais, décide de prendre sa revanche sur le dernier individu, le chef du groupe, qu'il a gardé pour la fin, comme souvent. Ce dernier l'attend tout en haut d'un building en construction, ce qui donnera l'occasion à un passionnant jeu d'équilibre sur des poutres en métal. Le méchant possède une arme qui jette des clous je crois, et la petite amie du bon docteur est là aussi, vu qu'elle aura en fin de compte décidé de l'aider, ayant appris toute l'histoire, ce qui explique le penchant pour l'arrachage de doigt de vils forains.


Le combat final est un exemple du genre, prise en otage de la bien aimée, gros plans sur le visage du méchant, qui décidément n'en peut plus de rire férocement à chaque fois que quelque chose arrive. A la fin, ATTENTION SPOILER le méchant se retrouve accroché à la main de notre gentil héros, mais le vil, qui n'est décidément pas doué pour les relations sociales ou tout simplement pour l'analyse de situations, n'hésite pas à cracher une dernière bassesse, qui obligera le bon physicien-chimiste à le lâcher, dans une cruelle et longue chute bien méritée.

L'amour aura survécu à toutes ces épreuves, à travers une belle leçon de morale, comme quoi l'apparence physique importe peu quand on a du coeur, et qu'on n'arrache pas trop de pouces, et désormais le sympathique astro-physicien que nous avons appris à aimer dans sa noirceur pourra retrouver sa bien aimée comme avant, sauf qu'il sera probablement obligé de changer de masque à bulles d'acide toutes les 3 heures pour vivre avec elle, parce que mine de rien il est pas beau.


Voilà à peu de choses près ce que je me souviens de ce film, aux valeurs pures et à la réalisation sans faille. A noter que Sam Raimi, le réalisateur, n'est rien d'autre que le père de Evil Dead et Spiderman au cinéma, beaucoup plus tard. Ce qui aura d'ailleurs donné lieu à une virulente discussion entre Aze et moi, à savoir si le premier Evil Dead était à la base sérieux ou pas. Je reste persuadé que Sam Raimi a voulu faire un film d'horreur normal, avec certes un peu d'humour ça et là, mais qu'il n'était clairement pas conscient de la parodie que constituait son film à l'époque. En témoigne ce DARKMAN, pas si éloigné dans le temps, qui n'est clairement pas une parodie, ah ça non. Ensuite, avec Evil Dead 3 il aura bien évidemment viré dans la parodie pure, mais à la base, à la base mes amis ? Non, je reste persuadé que ça n'était pas volontaire. Il a juste eu la sagesse de s'auto-dérisionner par la suite, ce qui est un bon point pour lui.


La qualité de Darkman ne sera pas restée incomprise du grand public, puisqu'il aura gagné le Prix du meilleur réalisateur et des meilleurs effets spéciaux, lors du Festival du film de Catalogne en 1990...

 

29 avril 2008

Oh non

J'ai complêtement oublié, il fallait que je fasse une note sur Darkman, ce film merveilleux, dont l'absence m'a fait défaut pendant 25 années. Ce que je ne m'explique toujours pas d'ailleurs.

Cette note servira de memo.

25 avril 2008

Eve Angeli nue

J'ai pris un peu de retard.


Le 3ème jour a été à la hauteur des précédents. Ca discutait armes à feu à la table de self, à midi. Un Famas est-il plus difficile à manier à 200 mètres pour trouer un homme qu'un autre fusil ? La discorde régnait, les avis étaient mitigés.

Relachement total au niveau de la formation, nous voilà désormais livrés à nous même. Prétendument censés chercher des centres de formation ou des stages à partir du net, voilà l'occasion de faire trainer en longueur pas grand chose pour occuper de longues journées. On se balade d'une salle d'info à une autre en nous arrêtant de temps en temps au niveau de la formatrice pour lui raconter nos exploits. On fait 30 pauses clope par jour. 20 autres pour le café. Mais, non, je crache dans la soupe mais en fait c'est totalement bénéfique, j'ai même obtenu un rendez vous pour un entretien de Stage, et trouvé plusieures formations à ma hauteur.

Nous avons signé une charte concernant les PC de la formation, avec des règles vis à vis d'Internet. Logiciels de discussion profondément exclus, bien entendu, et les PC sont destinés uniquement à la recherche d'emploi et consors. Une jeune intrépide se risque quand même à demander s'il ne serait pas correct de brancher ses écouteurs et d'écouter de la zik ou des vidéos Youtube en fond ? Que neni gente dame.

Une petite demi heure plus tard, je retrouve Dodo à la salle info n°2, profondément absorbé par une discussion MSN tout en feuilletant un Skyblog. Je crois que plus aucune règle ne lui convient, décidément.

De mon côté, on m'a colé l'étiquette du "gars qui s'y connait en informatique", et donc mes nouveaux amis n'hésitent pas à me poser tout un tas de question, plus ou moins concernant leur recherche d'emploi, plus ou moins contraires à la loi. Est-il facile de créer et d'utiliser une Yescard, et pourrais-je leur en détailler la marche à suivre ? J'ai bien essayé de faire illusion en leur expliquant la page qu'ils feuilletaient au nez et à la barbe de la formatrice, mais... non.

Et puis, mince, je suis un des plus productifs de cette formation. En 3 jours j'ai mon entretien de stage, j'ai plusieurs dossiers d'inscription pour des formations, j'ai appellé absolument toute la liste de gens à appeler que j'avais et accompli toutes mes recherches. Je n'ai tout bonnement plus rien à faire... mais il faudra quand même occuper 35h par semaine, et j'ai très franchement peur pour la semaine qui vient. Je n'ai d'ailleurs pas hésité à filer en douce une petite demi heure en ville pour aller m'acheter des clopes, personne n'a remarqué mon absence.


Concernant le blog, vous remarquerez deux choses :

La première, l'apparition dans mes liens du blog d'Izbul. Ce jeune homme mérite toute notre attention ainsi qu'une place d'honneur, et je vous conseille vivement d'aller visionner sa page si ça n'est pas déjà fait, car ça manque à votre connaissance de la vie.

La deuxième, l'intitulé de cette note. Pourquoi ? C'est très simple, vous n'êtes pas sans savoir que le succès de mon tout premier blog venait en fait d'une note que j'avais fait très tôt, peu après sa création, qui contenait les accroches "Evelyne Thomas Nue". J'ai donc pensé reproduire cet effet qui m'avait fortement réussi, mais Evelyne Thomas n'étant plus ce qu'elle était, il faut bien l'avouer, j'ai décidé d'opter pour un people plus actuel, et vu que je vois ce soir même une bande annonce pour un documentaire sur Eve Angeli ("Eve Angeli, Qui es tu ?" ou quelque chose comme ça), je saute sur l'occasion. Ami Googleur, si tu tombes sur ce blog en cherchant des Photos d'Eve Angeli nue, you've been bamboozled. Mais grand merci de m'avoir fait monter dans la liste de Google, je te hais. LaCh T CoM sI t VnR LoL


A demain.

23 avril 2008

Don't worry Baby

2 ème journée de formation de formation. (non ce n'est pas une coquille, relisez les précédentes notes si vous ne saisissez pas)


Autant annoncer la couleur directement, cette journée a été une des plus éprouvantes spirituellement parlant que j'ai vécu depuis des années. En particulier parce qu'elle constituait un flashback, et qu'il était douloureux.


Je soulignais brièvement dans la précédente note l'impression affreuse que j'avais de retourner au lycée. C'est à peu de choses près l'impression qui s'est à nouveau dégagée lors de cette seconde journée.

Lever tôt le matin, le voyage en bus, long, somnolent, quasiment les yeux qui se ferment à chaque seconde sans nid de poule. Arrivée dans la salle de ... cours, des visages hagards et fatigués posés en rond autour de tables de lycée. La formatrice qui arrive, c'est un jour de fête nous annonce-t-elle, une invitée surprise va venir nous faire un speech sur les métiers de l'agriculture. L'occasion de nous réveiller en beauté. Nous aborderons pratiquement tous les sujets du domaine, de la conduite de tracteurs à la récolte de blé, en passant par l'élevage de bovins, ovins, fleurs, poissons, j'en oublie. Je décèle cela dit dans le regard de mes camarades le plus vif intérêt.

Après cette secouante introduction d'une petite heure vient l'heure du remplissage de questionnaires. Des questions auxquelles j'ai déjà répondu lors du bilan de compétence du précédent "Projet", l'occasion pour moi de laisser mon cerveau tourner au ralenti en ressassant tout ça. J'avais oublié à quel point une matinée de cours est longue, on a le temps de voir les secondes s'écouler une à une, et j'ai dû regarder mon portable une bonne centaine de fois (malheureusement sans forfait, même pas la possibilité d'envoyer des sms il33c33t) pour observer que non, l'heure n'avance décidément pas à vitesse normale.


La pause. On ne connait encore personne, moment gênant où on stagne devant l'entrée dans un semi silence, encore difficilement remis de ce nouveau rythme et de cette flamboyante première partie de matinée. Mes nouveaux amis racaille & rnb (un dangereux mélange) ne sont guère bavards, je trouve surtout discussion auprès de ma cigarette, qui en a probablement plus qu'eux d'ailleurs.


Puis, retour en cours, on continue les questionnaires. Petit à petit, la peur s'empare de moi. En effet, midi approche, lentement mais sûrement, et viendra bientôt le moment où il faudra aller diner à la cafétéria de l'établissement. Je redoute ce moment comme aucun autre, ne m'étant familiarisé avec absolument personne, ignorant jusqu'à la voix de la plupart d'entre eux.


L'affreux moment arrive enfin. Certains vivent non loin et vont donc manger chez eux, seuls 3 ou 4 membres du groupe se dirigent vers le "restaurant".


Le décor est triste, et j'ai de plus en plus de mal à croire qu'il s'agit d'un organisme de formation. Ca ressemble donc un peu à un lycée comme je l'ai déjà dit, oui, mais plutôt un lycée "pro" en fait, celui qu'on voit souvent à côté des vrais lycées, pour les gens en échec scolaire et qui veulent apprendre à démonter un frigo à 16 ans quoi. Dans mon ancien lycée ça s'appelait la section CES. Et "CES" était d'ailleurs une insulte qu'on se lançait au visage entre nous pour remplacer le mot "con".

Je rentre dans le self, et c'est la copie conforme du self de feu mon lycée. Sauf que les gens qui y mangent ressemblent drôlement à ceux de l'univers carcéral. Des gens affalés sur les tables, mal rasés et laids, absorbant leur tambouille la mine grise avant de retourner au charbon.

Je m'avance petit à petit, j'ai devant moi dans la queue un seul et unique membre du groupe, j'essaie de rester à proximité afin de ne pas finir seul à une table, ce qui serait la pire des alternatives. Quoique.


Les repas eux aussi n'ont rien d'alléchants, mais je n'en attendais pas beaucoup à la base. Bizarrement, je choisis d'opter pour un des plats les plus repoussants, chose je ne m'explique toujours pas pourquoi à ce jour.

Je suis toujours le gars devant moi, et vais m'asseoir face à lui. J'espère secrètement que les 2 ou 3 autres personnes du groupe qui sont bien plus loin dans la queue vont venir nous rejoindre et dissiper la gêne du face à face qui s'annonce. Ca serait normal, mais j'ai quand même un doute. Malheureusement, ils ne nous voient pas et vont se placer à une toute autre table, et me voilà donc nez à nez avec ce jeune homme pour un repas affreusement long.

Nous n'avons même pas essayé d'aborder la moindre conversation, croyez le ou non, mais le repas s'est déroulé sans que le moindre mot soit dit. On pourrait penser qu'il s'agissait là du "silence de complicité", qu'éprouvent deux personnes qui se comprennent et qui sont capables de rester sans rien dire sans en ressentir la moindre gêne, mais que neni, ici il s'agissait bien du silence de gêne, d'absence d'atomes crochus. J'étais pressé comme jamais de finir mon détestable plat, et de m'enfuir me cacher dans une caverne ou un jardin loin, très loin du lieu de formation, pour finir mon heure de conditionnelle dans la tranquillité de la solitude. La porte de prison qui se trouve face à moi semble avoir les mêmes ambitions, et il mange d'ailleurs exagérément vite son repas, je n'arrive pas à le distancer. Finalement, il se lève, toujours sans mot dire, et s'en va, je me retrouve seul à ma table pour finir mon repas. Je vous épargne le détail de ce pur moment de honte, à feindre d'avoir l'air normal en tournant la tête à droite et à gauche pour faire genre je regarde un truc qui se passe, je me fous d'être seul, alors que bon, il est évident qu'il ne se passe absolument rien et que la solitude en cet instant me pèse.

Je bâcle la fin de mon repas et m'enfuit.


Je reviens pour l'heure de rentrée après avoir couru nu dans un champ en hurlant pour mieux savourer la liberté.


L'après midi s'est beaucoup mieux passé que le matin. Nous étions libres dans l'établissement, devant chercher des trucs sur le net ou passer des coups de fil, je n'ai pas été obligé de rester assis avec mes camarades toute la journée. Certains d'entre eux m'ont même abordé au détour d'un couloir, nous avons échangé quelques mots complices, afin de nous sentir moins seuls plus tard pendant la pause. Celui que je nommais hier "le gars des mots croisés", et que nous appellerons désormais "Dodo", (non pas parce qu'il ressemble véritablement à un Dodo, cet oiseau rigolo dont la race s'est éteinte mais dont le nom continue de briller, non, simplement parce que c'est un diminutif de son prénom, et que je n'ai pas envie qu'il apprenne que je parle de lui un jour ou l'autre en se googlant et en trouvant son nom mentionné ici, c'est que je ne suis pas encore prêt à perdre la vie, mes amis) nous aura même fait un bref coucou bruyant au cours de l'après midi, ne vivant apparement sous la contrainte d'aucune règle ou d'horaires à respecter. Fidèle à son habitude, il se sera contenté de se connecter sur un pc censé servir à la recherche d'emploi avec ses écouteurs, afin de regarder des vidéos sur youtube, ou d'écouter un morceau de rap, sous le regard médusé de la formatrice, ayant un peu baissé les bras à son sujet.

La pause, justement, m'a donné l'occasion de constater la véracité des soupçons que j'avais concernant l'endroit et les gens m'entourant. Je parlais de prison ? Il se trouve que certains d'entre eux sont bel et bien des criminels prêts à embrasser les barreaux. L'un d'eux nous avouera l'air triste avoir été inculpé pour dégradation sur véhicules... ainsi que pour cambriolage d'un commerce. Il attend son jugement de pied ferme, le bougre.

Mais au diable les préjugés, la pause aura quand même été l'occasion de déstresser, d'apprendre à connaitre mes compagnons de cellule, et j'ai même tiré quelques taffes sur un joint confectionné par l'un d'eux qui tournait par là, tout en discutant de leurs procès, avant de le voir nous quitter les bracelets autour des bras. Non je plaisante, pas encore.



Finalement voilà, cette journée était terminée. J'ai laissé la porte de prison de la formation se fermer derrière moi d'un son sourd, et je m'en suis allé rejoindre mon petit appartement, ma nudité, et mes valeurs qui, valant ce qu'elles valent, m'épargnent pour ma part de futurs jours à l'ombre.



Mais je ne perds pas espoir, je fais des efforts. Sur le chemin du retour, je me suis fait couper les cheveux. J'envisage la pose de boucle d'oreille de rigueur, et dans mon juke box sonne désormais la voix suave de Booba. Je rentrerai dans le moule, je vous le dis moi.

22 avril 2008

Why do fools fall in lava ?

Rien à faire, je trouve pas comment débuter cette note. Alors cette phrase bateau disant que je ne sais pas comment la débuter représentera la pirouette salvatrice. Vous me connaissez, je ne suis plus à une bassesse près.



Hier a été ce qu'il est convenu d'appeler une "mauvaise journée". Entendez par là qu'elle n'a pas rempli les promesses attendues, qu'elle n'a pas été à la hauteur de ce que j'en espérais, qu'elle n'a pas été pleine de bonheur et d'allégresse, que je n'y ai pas sauvé de vies, et que je n'ai été sauvé par personne non plus. Je crois qu'on peut donc dire qu'hier a été décevant.



Premier jour de formation donc. Plus ou moins consciemment, j'espérais y trouver un groupe sympathique, des gens avec qui discuter, avec qui, pourquoi pas, se lier d'amitié. Bref un rendez vous social de deux mois, l'occasion de renouer avec la "vie de tous les jours" et de rencontrer des gens tout en avançant professionnellement parlant. Fort de mon expérience avec le "Projet" dont les plus fidèles d'entre vous se souviendront peut être, vu que j'en ai parlé il y a moins de trois notes, j'avais en effet projeté cet espoir un peu fou, qu'un tel évènement à temps plein me serait très bénéfique. Lors du "Projet", je suis tombé sur un groupe de gens fabuleux, sympathiques, cultivés, drôles pour la plupart. Des gens avec qui j'ai pu discuter, me retrouver, l'un d'eux étant même passionné de cinéma tout comme moi, et ayant souhaité devenir projectionniste. Une bonne expérience pour le coup, même si la diffusion du "Projet" dans le temps (une matinée par semaine) n'a malheureusement pas permis grand chose niveau relationnel.

Donc, je me disais que cette formation de l'AFPA (hi google doodz) serait du même tonneau, tout naturellement, et qu'avec ses 35h par semaine, je me ferais tout plein de nouveaux potes, avec qui je sortirais tous les week end dans des virées inconscientes et alcoolisées au milieu de la nuit, les cheveux au vent, à disserter sur le cinéma, les séries, sur le ridicule de la vie en écoutant de la zik n0 futur3, comme j'ai pu le faire dans ma folle adolescence.


J'ai eu tort.


Sitôt arrivé là bas, je tombe nez à nez avec trois ou quatre personnes, du même groupe que moi, donc. Les visages sont mous, transpirent l'absence d'intelligence. Me disant qu'il ne faut jamais se fier aux premières apparences, je décide de ne poser aucun jugement sur ces braves gaillards, et j'attends de les entendre parler pour me forger une opinion. J'avais déjà lu sur le net que l'AFPA n'était pas réputée pour ses lumières ou son ambiance festive, mais j'espérais quand même y trouver des gens civilisés, pourquoi pas sympathiques, et non des néandertaliens à l'air ahuri.

Quelques autres nous rejoignent. Non, décidément, ça ne va pas en s'arrangeant. Chaque personne face à moi a le même look : survêtement blanc ou vert, coupe au ras du crâne, une grosse boucle oreille façon rnb dans l'oreille gauche. On croirait voir des jumeaux alignés, et pourtant non, ils ont tous des noms différents.
Nous remplissons un questionnaire de base, et pourtant, ce dernier leur pose moult problèmes. J'ai l'impression d'assister à une réunion de sortie de prison, la plupart d'entre eux souhaite utiliser un faux numéro de sécu, le compte en banque de quelqu'un d'autre, parce que selon eux ils ne pourront jamais en ouvrir un par eux même. A la question "numéro de téléphone", l'un d'eux ne sait quoi mettre, il n'en a pas. "Je suis pas très téléphone" prétend-il.

Et c'est là qu'"IL" entre en piste. Le plus beau spécimen qui soit, un monument de bêtise incarné en être humain. Le 0 absolu de l'intelligence.

Tout comme ses confrères, il porte un survêtement blanc des pieds à la tête, une grosse boucle d'oreille M Pokora, et un large bonnet noir profondément incrusté sur la tête, tombant jusqu'à la moitié des yeux. Il s'assoit bruyamment, avec ses 2h10 de retard, et a bien du mal à comprendre quand la dame le prie d'enlever son bonnet.
Il s'assoit, on lui remet le formulaire. Très vite son portable sonne exagérément fort, la dernière chanson de David Ghetta probablement, qu'il laisse retentir 10 bonnes secondes avant de décrocher et de taper la discute à son interlocuteur.

Finalement, il raccroche et se met sur son formulaire. Enfin, quelques secondes, puisque rapidement son regard tombe sur le journal posé non loin sur la table, journal qu'il se met à lire, puis fait les mots croisés. Cela l'occupera les prochaines 20 minutes.

Malgré toute cette perturbation, nous autres continuons nos formulaires non sans esquisser un sourire gêné... je pose une question concernant le rmi, et notre ami des mots croisés ne peut s'empêcher de parler (bien fort, il aime se mettre en avant) "ET COMMENT ON FAIT POUR AVOIR LE RMI ?" -puis croise quelque part sur le questionnaire l'abréviation "api"- "...ET L'API ?", ce à quoi la bonne dame lui répond qu'il a 18 ans et qu'il en faut 25 pour le Rmi, et que pour l'Api, eh bien, il faut tout simplement avoir des enfants. Et qu'il n'a pas d'enfants. "AH."


Une fois nos inscriptions effectuées, il me manque à peu près 99% des documents à fournir, nous partons pour une autre salle, où le cours magistral commence. J'ai l'impression d'être revenu au lycée... l'ennui, la fatigue. Je n'ai dormi que 5h, j'ai du mal à ne pas m'écrouler sur la table.
La femme qui se charge de notre formation de formation nous explique quelques trucs, et rapidement fait un tour de table pour voir à peu près quels sont nos objectifs personnels. Le tour de notre ami passe, il veut être paysagiste, mais 4 ou 5 personnes plus loin, au beau milieu d'une discussion entre la formatrice et un illustre jeune homme, sans aucun rapport avec ce qui se dit, il ne peut s'empêcher de crier tout à coup "C'EST QUOI UN TRADER ?". La femme, étonnée et un tantinet amusée, lui répond que ce sont des placeurs en bourse, qu'il ne pourrait jamais faire ça de sa vie. Ce à quoi, ne se débinant pas et plein d'allure, il répond avoir vu un reportage à la télé, où des gens peuvent le faire avec de faux diplômes. Mais la cruelle vipère ne peut résister à l'envie de briser ses rêves, en lui avouant que même avec un faux diplôme, il ne ferait guère illusion en ce monde plus de 15 secondes.



Fort heureusement, la journée n'a duré qu'une matinée, nous avions quartier libre l'après midi pour aller chercher les documents nous manquant. Je n'ai pu m'empêcher de m'écrouler dans mon lit vers les 20h, épuisé et désespéré par cet apperçu de ce qui sera mes deux prochains mois.

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